
Les premiers ministres des provinces et des territoires se sont réunis mercredi dernier à la Maison-Blanche pour une réunion d’urgence. Cette rencontre s’inscrivait dans un contexte de crise commerciale, provoquée par l’administration Trump qui entend imposer des tarifs douaniers au Canada.
Le Contexte
Mercredi dernier, une réunion de haut niveau a eu lieu à la Maison-Blanche, rassemblant les principaux conseillers du président américain Donald Trump ainsi que les premiers ministres des provinces et territoires canadiens. L’objectif de cette rencontre était d’aborder la question de l’imposition de nouvelles barrières tarifaires sur les exportations canadiennes vers les États-Unis, un sujet de préoccupation majeure pour l’économie du pays. L’annonce d’une série de tarifs douaniers sur les produits canadiens exportés vers le marché américain a provoqué une onde de choc dans les milieux politiques et économiques du Canada. Parmi ces mesures, l’acier et l’aluminium sont particulièrement visés, avec des droits de douane cumulatifs pouvant atteindre 50 % sur ces matériaux stratégiques. D’autres pays sont également touchés par ces nouvelles taxes, bien que, dans une moindre mesure, avec des tarifs avoisinant les 25 %.
Cette décision s’inscrit dans une politique de guerre commerciale menée par l’administration Trump, cherchant à favoriser l’industrie locale aux dépens des importations. Cependant, les conséquences pour le Canada pourraient être considérables, notamment pour le Québec et l’Ontario, les deux provinces les plus vulnérables face à ces mesures. En effet, 75 % de l’aluminium primaire produit en Amérique du Nord provient du Québec, tandis que l’Ontario exporte 76 % de son acier vers les États-Unis.

Face à cette menace, les dirigeants canadiens, à commencer par le Premier ministre Justin Trudeau, ont réagi avec fermeté. Lors d’une déclaration à Bruxelles, il a affirmé que le Canada riposterait « de manière équivalente et forte » aux nouvelles barrières commerciales américaines. Dans le même temps, François Legault, Premier ministre du Québec, a suggéré « la mise en place d’une taxe sur les exportations d’aluminium canadien vers les États-Unis », dans le but d’inciter les producteurs à diversifier leurs marchés et réduire la dépendance à l’égard du voisin du Sud.
Les conséquences en cas de l’entrée en vigueur des tarifs
Si ces nouvelles mesures tarifaires entrent en vigueur, les répercussions économiques sur le Canada pourraient être dramatiques. L’un des risques majeurs concerne l’emploi. Des centaines de milliers de postes pourraient être supprimés à travers le pays. Les industries de l’acier et de l’aluminium, fortement dépendantes des exportations vers les États-Unis, seraient directement touchées, ce qui entraînerait des fermetures d’usines et une baisse significative de la production.
Le Québec et l’Ontario, principaux centres de production de ces matières premières, ressentiraient particulièrement les effets négatifs de ces tarifs. Une réduction des exportations pourrait provoquer une chute des investissements dans ces secteurs, entraînant des pertes de revenus pour les entreprises et les travailleurs. En parallèle, la hausse des coûts de production pour les industries manufacturières utilisant l’acier et l’aluminium canadien pourrait affaiblir leur compétitivité sur le marché international. Au-delà des effets économiques immédiats, cette situation met en lumière un enjeu stratégique de grande envergure : la nécessité pour le Canada de diversifier ses marchés d’exportation. L’idée évoquée par François Legault de prélever une taxe sur les exportations vers les États-Unis pourrait inciter les producteurs à explorer d’autres débouchés, notamment en Europe et en Asie.
Un autre enjeu crucial est la renégociation de l’Accord Canada – États-Unis – Mexique (ACEUM) prévue pour 2026. Dans ce contexte d’incertitude, les dirigeants canadiens devront faire preuve de fermeté et de diplomatie pour obtenir un accord plus équitable et éviter que ce type de mesures ne se reproduise à l’avenir. Enfin, cette crise pourrait paradoxalement renforcer l’unité entre les premiers ministres provinciaux, qui se retrouvent face à un défi commun nécessitant une réponse coordonnée. Cette solidarité accrue pourrait favoriser l’émergence de solutions innovantes pour protéger l’économie canadienne et atténuer les effets des politiques de la nouvelle administration américaine.
Références
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2140271/visite-maison-blanche-premiers-ministres-provinciaux