
Le 30 novembre dernier a eu lieu dans le hall d’entrée du pavillon Albert-Tessier une manifestation contre l’austérité pour dénoncer les compressions budgétaires dans les universités québécoises. Ismaïl Biskri, président du Syndicat des professeurs et des professeures à l’Université du Québec à Trois-Rivières (SPPUQTR), Cindy Carbonneau, présidente du Syndicat des employés de soutien (SCFP) et l’Association générale des étudiants (AGE-UQTR) ont exprimé leur ras de bol par rapport à la coupure du gouvernement dans le budget des universités.
Plusieurs centaines de personnes faisant partie de la communauté universitaire se sont rassemblées ce lundi matin pour une rencontre d’une vingtaine de minutes. Celle-ci visait à dénoncer les compressions budgétaires depuis ces dernières années. En effet, il s’agit de continuer à fonctionner avec 737 millions de dollars de moins depuis 2012. Rien que pour l’année 2014-2015, la compression pour l’UQTR s’élève à 7 millions de dollars. Les présidents ont montré leur inquiétude quant aux compressions successives et aux possibles conséquences sur la qualité de l’enseignement. Par exemple, plusieurs problèmes informatiques ont déjà été rapportés dans les cours. Selon eux, ce sont «des coupures qui font très très mal. Ils nous disent que ce sont des coupures dans le gras, mais c’est dans quelque chose d’essentiel». D’ailleurs, ce jour-là, les communautés universitaires à travers la province se sont également réunies pour se porter à la défense de leur université. Ismaïl Biskri affirme qu’«on est en train de détruire l’avenir de la province».
Même si la population étudiante a augmenté de 10%, le budget universitaire, lui, a baissé de 5%.
Des mesures abusives
Les autres employés de la fonction publique ont fait entendre depuis plusieurs mois leur désapprobation aux coupes gouvernementales. «Nous pouvons dire que ça s’est passé avec succès puisque le gouvernement semble vouloir revenir à de meilleurs sentiments et à des offres un peu plus réalistes», mentionne Ismaïl Biskri. De plus, la plupart des conventions collectives prévoient des hausses salariales conformes aux offres gouvernementales. Cependant, même si la population étudiante a augmenté de 10%, le budget universitaire, lui, a baissé de 5%. Pendant son discours, on a pu percevoir une critique glissée quant au candidat Daniel McMahon: «On a des problèmes financiers, c’est pas correct de parler de la prochaine équipe de football». En effet, la corporation a le projet ambitieux de former une équipe de football universitaire. Les syndicats sont bien conscients des difficultés financières, mais tiennent à rappeler aux gestionnaires la possible baisse des conditions de travail. D’ailleurs, Ismaïl Biskri rappelle que «[t]outes modifications aux conditions de travail qui ne respecteraient pas les conventions collectives devront obligatoirement être entérinées par les membres lors d’assemblées générales».
Investir dans l’éducation
Ismaïl Biskri dénonce la trop grande réserve des recteurs: «Comme les recteurs sont un peu frileux à dénoncer la situation et à revendiquer un financement qui assure la pérennité d’un système universitaire de qualité, il fallait donc que les employés manifestent leur désapprobation». L’Intersyndicale de l’UQTR tient à rappeler que l’enseignement ne doit pas se réduire à sa fonction économique. Ces derniers demandent aussi à ce que la contribution des investisseurs dans l’éducation soit mieux encadrée. Enfin, ces derniers croient que les universités constituent un investissement dans l’avenir. Ainsi, l’État pourrait collecter les fonds nécessaires en multipliant les paliers d’imposition, par exemple.