Une centaine de doctorant.e.s de l’Association des étudiants aux cycles supérieurs en psychologie de l’UQTR (AECSP) boycotteront leurs cours, leurs stages et l’internat les 21 et 22 septembre. Le but de cette mobilisation est de dénoncer les méthodes de rétention de la relève en psychologie dans le réseau public utilisées par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux.
En effet, les membres de l’AECSP réclament qu’il y ait « une meilleure reconnaissance du travail rendu par les internes en psychologie dans le réseau public. » À ce sujet, une manifestation est prévue devant le bureau du député provincial de Trois-Rivières, M. Jean Boulet, le 22 septembre à 11h afin de faire entendre les revendications.
Un changement des méthodes est demandé
Selon les données de la Fédération interuniversitaire des doctorantEs en psychologie (FIDEP), les méthodes de rétention employées par la MSSS ne fonctionnent pas puisqu’elles s’appuient sur un critère d’obtention de la bourse d’internat, octroyée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur : celui de l’engagement professionnel. En effet, « les internes en psychologie qui complètent leur internat dans le réseau public reçoivent une bourse de 25 000$ en échange d’un engagement professionnel de deux ans dans le réseau à la suite de leur diplomation ou de 150h de bénévolat dans le réseau. » Bien qu’elle semble bien sur papier, cette méthode bloque la rétention de la relève en psychologie dans le réseau public.
Selon un sondage de la FIDEP qui a été effectué en 2020, « plus de 75% des doctorantEs choisissent le réseau public ou parapublic comme lieu de pratique dès leur diplomation. Cependant, les doctorantEs ne veulent pas y arriver en signant un contrat d’engagement qui les placent dans le néant durant leurs deux premières années de pratique en tant que psychologue. » Plus encore, « jusqu’ici, plusieurs internes en psychologie qui ont signé le contrat n’ont pas été en mesure d’obtenir une réponse du CIUSSS auprès duquel ils.elles s’étaient engagéEs quant à la date de début du travail, l’emplacement ou les tâches qu’ils.elles auront à faire une fois leur diplôme obtenu. » De ce fait, « près de 65% des internes en psychologie qui les ont signés n’envisagent pas rester dans le réseau public à l’échéance de leur contrat. »
La FIDEP soutient qu’il est donc urgent que les méthodes de rétention de la relève soient changées afin de s’assurer que le problème d’accessibilité aux services psychologiques ne soit pas accentué. De ce fait, les membres de l’AECSP demandent au premier ministre Legault d’appliquer des changements dans les méthodes de rétention de la relève en psychologie. « Que le premier de ces changements soit de mettre fin à la signature des contrats d’engagement. […] Le premier ministre doit investir pour régler l’enjeu de rétention de la relève en psychologie dans le réseau public. »