
Le visage de plusieurs des principaux acteurs décisionnels de l’UQTR a changé en 2011. Nouveau président de l’AGE UQTR élu en mars (M. Hugo Mailhot Couture), nouveau recteur par intérim (M. André Paradis) nommé en août, mais également nouveau président pour le Syndicat des profs, M. Pierre Baillargeon.
Carrière et parcours syndical
Pierre Baillargeon est entré en poste en avril 2011 comme président du Syndicat des professeurs et des professeures de l’UQTR (SPPUQTR), élu par ses pairs. Son mandat est d’une durée de deux ans, et il est renouvelable. Ses premiers pas en terrain syndical remontent toutefois à 2008, année de la grève, alors qu’il œuvrait comme secrétaire du comité exécutif.
M. Baillargeon est psycho-éducateur de formation. Il a travaillé en centre jeunesse pendant vingt-cinq ans dans la région de Québec avant de se faire proposer un poste de chargé de cours à l’UQTR en 1994. M. Baillargeon est titulaire d’un doctorat et d’un post-doctorat en psychopédagogie et ses recherches portent principalement sur les processus psychothérapeutiques. Il est professeur régulier depuis 1998.
Fin de la convention collective
Les plus anciens d’entre vous se souviendront de la grève des professeurs de l’hiver 2008. Les profs étaient alors en négociation avec la partie patronale puisque leur convention collective était échue depuis l’automne 2007. Or, la convention qui est présentement en vigueur se termine à l’automne 2012 et il est évident que personne ne souhaite revivre une autre grève. Questionné sur le sujet, le président a répondu que l’atmosphère n’est pas du tout à la confrontation avec l’administration de l’UQTR et que le climat a considérablement changé si on le compare avec 2008. «D’ailleurs, le Syndicat signe continuellement des lettres d’entente avec l’administration pour améliorer des points imprécis de la convention», rassure-t-il.
Positions
Le SPPUQTR a une position sur la gouvernance universitaire : il faut éviter que l’entreprise privée prenne le contrôle des universités. Selon M. Baillargeon, les professeurs et les étudiants sont les mieux placés pour savoir comment fonctionne une université puisqu’ils en sont les principaux acteurs. Ainsi, les postes qu’ils détiennent aux conseils d’administration sont importants. «Il n’est toutefois pas exclu que le privé s’implique, dans une certaine mesure, mais il ne faudrait pas qu’il contrôle les C.A.», ajoute-t-il.
Concernant la hausse prévue des frais de scolarité, le Syndicat n’a pas encore de position officielle. Elle sera prise après le 6 octobre, à la suite d’un débat-conférence sur le sujet, auquel sont conviés tous les professeurs. M. Baillargeon rappelle toutefois que nous vivons dans une économie du savoir et que l’accessibilité aux études supérieures est importante. D’un point de vue personnel, il mentionne qu’il ne faudrait pas que les frais de scolarité empêchent des gens de talent de venir à l’université et ce, peu importe leur provenance sociale.
Et si jamais les étudiants déclenchaient la grève, comment le Syndicat réagirait-il ? «Il est évident que nous ne pouvons pas dire à nos membres de ne pas donner de cours, ce qui va à l’encontre de notre convention collective, nous pouvons toutefois leur mentionner de ne pas se mettre à risque, en traversant un piquet de grève, par exemple», répond le président. «Historiquement, le Syndicat des professeurs ne s’est pas mis le mouvement étudiant à dos», ajoute-t-il.