
C’est dans le cadre d’une conférence tout en convivialité et en émotion, portant sur une mesure communautaire de soutien aux enfants vivant avec un proche atteint d’une maladie mentale, qu’une trentaine de personnes était rassemblée le 14 février dernier, au Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille de l’Université du Québec à Trois-Rivières (CEIDEF).
La conférence, intitulée Soutenir les enfants dont un parent ou un proche est atteint d’une maladie mentale: l’initiative communautaire Anna et la mer, visait à rendre compte des activités d’Anna et la mer et de sa collaboration, riche d’une dizaine d’années, avec le CEIDEF. Un exemple de complémentarité entre recherche et pratique qui réjouissait les deux conférencières, Rebecca Heinisch, fondatrice et directrice de l’organisme communautaire, et Julie Lefebvre, professeure au département de psychologie et chercheuse au CEIDEF.
L’événement a aussi été l’occasion pour madame Heinisch d’insister sur l’importance d’une approche préventive. «Sans intervention précoce, le développement de ces enfants est grandement compromis, et ils porteront des séquelles à long terme», martèle celle qui se dit animée d’une véritable passion pour son travail.
Expliquer la maladie aux enfants est aussi important que de leur apprendre à gérer le stress de voir leur parent souffrir.
Ponctuée d’exemples concrets de stratégies d’intervention mises en place à la Maison d’Anna, siège de l’organisme, la présentation a donné lieu à des moments où l’émotion était palpable dans la salle. Rebecca Heinisch a en effet lu des messages rédigés par des enfants dans le cadre d’une activité thérapeutique. Au cours de celle-ci, appelée La boîte aux questions, les enfants sont invités à glisser dans une boîte colorée une question qui les habite et à laquelle on fournira plus tard une réponse.
Le modèle d’intervention d’Anna et la mer a pour but de «favoriser le processus de résilience». Expliquer la maladie aux enfants est aussi important que de leur apprendre à gérer le stress de voir leur parent souffrir, soutient madame Heinisch. Selon les données évoquées par la praticienne, 68% des femmes et 57% des hommes vivant avec une maladie mentale sont aussi des parents.
Fondée en 2006, Anna et la mer est financée par des dons à hauteur de 90% et accueille des bénévoles.