
La première pelletée de terre n’est pas encore donnée, mais le projet de pavillon à la vie étudiante a déjà considérablement changé depuis l’approbation des plans originaux par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) en octobre dernier. En effet, le projet actuel, qui serait, selon les estimations, de 30 à 40 % supérieur à l’original en termes de surface, frôlerait les 6 millions de dollars (5,9 millions environ). Le coût maximal autorisé par le MELS pour la réalisation des travaux s’élevait, rappelons-le, à 6,4 millions.
Cheminement et financement
Il est important de préciser d’emblée que le projet de pavillon à la vie étudiante est encore dans une phase préliminaire et que les chiffres et estimations contenus dans cet article sont sujets à changer.
À l’heure actuelle, les plans sont toujours sur la table à dessin des architectes engagés par l’UQTR, soit la firme Beauchesne Architecture et Design. Il s’agit de la même firme qui avait fait les plans du pavillon de la Santé. Plusieurs plans ont été proposés au comité du pavillon et ceux-ci devront encore être ajustés avant l’approbation finale.
En effet, il semble que la principale problématique rencontrée soit que la surface demandée actuellement par l’AGE UQTR au sein du pavillon dépasse considérablement ce qui était prévu au départ. Il faut comprendre que l’UQTR est plutôt restreinte dans le nombre de mètres carrés qu’elle peut développer (le tout étant calculé en fonction de son nombre d’étudiants). Ainsi, afin de laisser la plus grande latitude possible à l’AGE, l’Université, suite à une décision du comité de régie, ne se réservera aucun espace dans le futur pavillon.
Malgré cela, il y aura des coûts supplémentaires pour l’AGE UQTR et le MELS est inquiet en ce qui concerne la capacité de payer des étudiants. Dans les faits, lors du dernier Conseil d’Administration de l’AGE UQTR, le 29 janvier, les administrateurs ont choisi d’avoir des locaux d’associations d’une superficie de 19,1 mètres carrés au lieu de 16 mètres carrés. La différence ne vous semble peut-être pas significative, mais ce qu’il faut savoir, c’est que le Ministère de l’Éducation n’accordera aucun financement pour l’entretien dudit pavillon. L’UQTR ne déboursera pas non plus la totalité de ces coûts puisque les étudiants ont choisi les locaux de 19,1 mètres carrés. La différence, qui devra donc être assumée par l’AGE UQTR, se chiffre aux alentours de 50 000$ et ce, annuellement.
Il importe de préciser que le MELS pourrait encore, à cette étape, refuser le projet tel que présenté. Cependant, M. Claude Arbour, vice-recteur à l’administration, aux finances et à la vie étudiante tient à rassurer les étudiants : «Honnêtement, je ne crois pas qu’ils le feront. C’est simplement que plus c’est gros, plus ça prend du temps et les négociations sont plus longues. Le MELS risque davantage de retarder le projet que de le refuser.»
Du côté du financement du pavillon en lui-même, le pourcentage payé par l’UQTR est encore indéterminé car des discussions sont toujours en cours avec l’administration.
L’AGE UQTR contribuera en grande partie au financement, par le biais des contributions volontaires des étudiants (sur les états de compte trimestriels), qui étaient jusqu’à présent recueillies par la Fondation de l’UQTR. Ces dons volontaires étudiants continueront d’être sollicités tant et aussi longtemps que le pavillon (et ses intérêts) n’auront pas été remboursés, ce qui inquiète le MELS, car cela pourrait prendre plusieurs années et les dons pourraient éventuellement stopper.
L’AGE dispose également d’un montant d’argent donné par l’UQTR lors de la démolition des anciens locaux des associations étudiantes en 2008 (ce que l’on appelait le «Finger») qui étaient situés sur le site de l’actuel pavillon de la Santé. Un montant de 500 000$ offert par la Ville de Trois-Rivières dans le cadre de la campagne majeure de financement 2009-2014 de la Fondation ira également du côté du financement étudiant.
Il sera donc nécessaire pour l’AGE UQTR, de concert avec la Fondation, de chercher d’autres sources de financement. Toujours lors de la dernière séance du C.A. de l’AGE, les administrateurs ont donné le mandat au Conseil Exécutif de chercher des commanditaires pour le nom du pavillon et certains de ses locaux. Le pavillon pourrait donc, par exemple, s’appeler «Pavillon Red Bull de la vie étudiante».
Pourtant, même si l’on parle de commanditaires dans la résolution, il ne s’agirait pas d’un coup de publicité pour l’acquéreur du nom du pavillon, selon M. Jacques Bégin, secrétaire et directeur général de la Fondation de l’UQTR. «Ce donateur (et non commanditaire) majeur verrait son nom sur le pavillon dans le cadre du programme de reconnaissance de l’UQTR», a-t-il précisé. Il faut savoir que, pour avoir un tel privilège, ledit donateur devrait débourser entre 1 et 2 millions de dollars, et encore, le pavillon ne porterait son nom que pour une dizaine d’années. Mentionnons néanmoins qu’aucun nom n’est sur la table pour le moment et qu’«aucune sollicitation ne sera faite avant la construction», selon M. Bégin.
Contenu et échéancier
Dans sa forme actuelle, le futur pavillon contiendrait environ 35 locaux d’associations étudiantes, plusieurs salles de réunions, les bureaux de l’AGE UQTR avec une salle d’archives, les locaux du Groupe des Médias Étudiants, une halte-garderie (projet sur lequel travaille toujours l’AGE), ainsi qu’une salle d’allaitement. La Coopérative (COOPSCO), de même que les services financiers (Desjardins) y seraient transférés. La Chasse-Galerie sera agrandie afin d’y inclure une partie «bistro-lounge» et une cuisine. Le Service de la protection publique, la Galerie r3 et la chapelle seront relocalisés ailleurs, «et pas dans le sous-sol du Pierre-Boucher», selon Claude Arbour.
Rappelons que le nouveau pavillon à la vie étudiante sera construit dans la partie du stationnement numéro 5 située à proximité du Nérée-Beauchemin, entre la galerie r3 et le 1012. Ledit pavillon Nérée-Beauchemin sera également rénové. En termes de surface, il sera environ une fois et demie plus grand qu’un seul étage du pavillon de la Santé, soit près de 3 000 mètres carrés.
Du côté de l’échéancier, la première pelletée de terre pourrait être donnée avec un léger retard au cours du mois d’avril. La coupure du ruban, quant à elle, est toujours prévue pour la rentrée de septembre 2012.