Qu’est-ce qu’un être humain?: Un athée?

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Recommandation aux croyants. Une telle chronique ne peut que faire monter votre pression… ou pire: vous donner des boutons. Ne la lisez pas.

90% DE CROYANTS? 50%? Selon les sondages (l’attitude de l’intervieweur, la formulation des questions, l’échantillonnage, le lieu), le pourcentage de croyants varie énormément. Il faut dire que, voilà encore peu de temps, l’athée était innommable. Ce qui s’explique par le principe: «Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire.» Qui l’a emporté dans la civilisation occidentale? L’Église. Elle a disposé des pleins pouvoirs religieux, politiques, de censure, pendant près de 2 000 ans. Elle a tout mis en œuvre pour nous tenir éloignés de l’athéisme. Une confirmation? Une étude sociologique récente, aux États-Unis, demandait quelle attitude les gens avaient vis-à-vis différents groupes sociaux. Les athées furent cotés au plus bas de l’échelle des malaimés, plus bas que les musulmans, les homos, ou les immigrés. Ceci dit, peut-être que les gens répondent ainsi par hypocrisie, pour se conformer à leur environnement social? Quoi qu’il en soit, du moment qu’une personne commence à réfléchir par elle-même, l’athéisme n’est pas loin. L’athéisme sera une phase pour devenir plus autonome, plus libre, plus adulte. Bref, l’athéisme sera une valeur transitoire, mais importante, pour l’évolution de l’humanité.

À quoi les gens croient-ils?

Les gens qui se pensent croyants le sont-ils réellement? N’est-ce pas une illusion? Ne connaissant ni la théologie, ni l’exégèse, ils se pensent chrétiens parce qu’ils en ont entendu parler à la maison, à l’école. De ce qu’ils ont appris, ils en prennent et ils en laissent. Ils croient en tel dogme, non en tel autre, sans se douter qu’en faisant cela, ils ne sont pas de vrais catholiques. Quelqu’un qui s’y connait mieux ne peut faire pareille erreur. Tout repose sur l’infaillibilité de l’Église et de la Bible. Un seul dogme mis de côté fait de ce supposé croyant un hérétique… comme s’il n’en croyait aucun. Qui, aujourd’hui, croit à la virginité de Marie? Qui, ayant vu un cadavre en putréfaction, peut croire à la résurrection des corps? Décidément, nous pouvons nous demander, avec le curé Meslier (18e siècle): «Aujourd’hui, les hommes croient-ils réellement à toutes ces sornettes? Ne jouent-ils pas une comédie?»

Tous les chemins mènent à l’athéisme

Qu’il s’agisse des prêtres pédophiles et surtout de la réaction de la hiérarchie à ces pervers, l’étude comparative des religions, celle de la Bible, des dogmes, de l’histoire de la papauté, de l’Église, tout mène à l’athéisme. L’Église a perverti la raison, la morale… Elle nous a fait croire que ce qui est bon est mauvais, que ce qui est beau est laid, que ce qui est naturel est contre nature, que ce qui est raisonnable est folie. De plus, croire en Dieu signifie renoncer à la raison, à la liberté, à la justice. Malgré cela, la raison est assez puissante pour ruiner la foi… et assez forte pour la remplacer. C’est elle qui élaborera une construction de l’explication du monde. Et si nous nous décidions à réfléchir?

Athéisme; point d’arrivée ou de départ?

Pendant 1 400 ans, de Théodose à la Révolution française, l’Église a refusé toute expression d’athéisme sous peine de mort. On considérait l’athée comme un fléau social, c’est-à-dire quelqu’un qui brisait le tissu social. Et qui l’Église considérait-elle comme athée? Ce pouvait être quelqu’un qui n’acceptait pas un de ses dogmes, un protestant, un musulman. Qu’en est-il réellement de l’athée? C’est celui qui dit: «Il n’y a pas de Dieu!» Mais soyons conscients que, si la vague de l’incroyance est irrésistible, elle ne constitue pas une fin en soi, mais une première étape… de façon à démolir le système de la foi. Une deuxième étape est indispensable pour rebâtir un système viable dans lequel les gens pourront être heureux.

De l’enfance à la maturité

Autrement dit : de la religion à la philo. Il est vrai que la religion correspond à une première mise en ordre du réel, une première organisation mentale de l’univers, mais elle constitue une étape infantile. Un jour, l’Église et ses mythes ne répondent plus au besoin de comprendre des humains. Nous avons besoin de plus de cohérence. La philo fera passer du surnaturel au naturel. Mais la nouvelle façon de voir le monde n’est pas totale et instantanée. Elle fait tranquillement son chemin dans des cerveaux replis des anciens mythes et peut prendre des siècles. En fait, cette étape a débuté au 16e siècle. Le changement est quand même radical: un philosophe refuse tout dogmatisme. Il pense que toute expérience humaine, toute la vie, tout l’univers sont susceptibles d’être pensés, remis en question, évalués, compris… Et c’en est fini des dogmes. Alors, quelles différences cela fait-il de croire ou pas? 2 exemples. Un croyant sera toujours un enfant de Dieu, un pantin de la religion (quelqu’un qui pose des actions, non en fonction du bon sens, ou de ses besoins, mais en fonction des dogmes de l’Église). De plus, pour un croyant, le bonheur est reporté dans l’au-delà, tandis que pour un philosophe, le bonheur se vit ici maintenant.

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