Recherche en biologie cellulaire et moléculaire: Des microbes pour réduire la pollution industrielle

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Manel Ghribi a réalisé son mémoire en étudiant des enzymes qui permettent de réduire la pollution industrielle. Photo: Gwendoline Le Bomin
Manel Ghribi a réalisé son mémoire en étudiant des enzymes qui permettent de réduire la pollution industrielle. Photo: Gwendoline Le Bomin

Actuellement étudiante au doctorat en biologie cellulaire et moléculaire, Manel Ghribi a fini sa maitrise à la session dernière, sous la direction de Marc Beauregard. Son mémoire de recherche porte sur les biotechnologies blanches: des applications industrielles employant des systèmes biologiques comme alternatives aux procédés chimiques classiques. Le but est de produire, par exemple, des bioplastiques, au lieu d’utiliser des ressources pétrolières, et ce, grâce à des bactéries.

Petit rappel de nos cours au secondaire, la culture de bactéries, de microbes, permet la production de protéines. Manel définit le bioplastique comme «un groupement de carbone synthétisé à l’intérieur des bactéries dans certaines conditions de carences. Le même carbone en fait qui constitue le plastique». L’étudiante cherche à exploiter la biodiversité des microorganismes producteurs d’enzymes d’intérêt industriel, retrouvés dans les boues de la station d’épuration de la papetière Kruger-Wayagamack, située à Trois-Rivières (eastern canadian paper mill). C’est dans les déchets mêmes de l’usine que Manel a relevé les «bonnes» bactéries, pour ensuite essayer de les purifier en laboratoire. Ces microbes seront utilisés pour réduire la pollution industrielle. Manel décrit: «on cultive les bactéries, on les fait pousser, on les crée pour trouver des protéines qui ont une activité spécifique». Ces bactéries permettront, par la suite, de produire du bioplastique, le but étant de réduire la pollution industrielle par l’utilisation d’enzymes, au lieu d’utiliser des produits chimiques. L’étudiante ajoute: «Dans l’usine, ils utilisent des produits chimiques, on essaye de les substituer partiellement ou totalement. Si on diminue la quantité, on peut limiter la pollution et éviter ainsi de rejeter ces déchets dans le fleuve». Le bioplastique permet alors d’agir directement sur la production des déchets industriels et il se présente comme une solution de rechange, plus respectueuse de l’environnement.

«Dans l’usine, ils utilisent des produits chimiques, on essaye de les substituer partiellement ou totalement. Si on diminue la quantité, on peut limiter la pollution et éviter ainsi de rejeter ces déchets dans le fleuve.»

La chimie verte pour réduire la pollution industrielle

L’ensemble des recherches de l’étudiante porte un nom: il s’agit de la chimie verte qui a pour but de réduire la pollution industrielle. D’ailleurs l’étudiante en doctorat rappelle que la ville de «Trois-Rivières est connue dans le temps comme ville papetière, ce qui a engendré beaucoup de pollution». Les résultats de son analyse se sont révélés positifs: les microorganismes présents dans les déchets de l’usine papetière disposent d’activités enzymatiques diversifiées et adaptées pour dégrader la cellulose, le xylane, ainsi que tout autre composé existant dans les rejets de l’usine. Depuis sa maitrise, l’étudiante réalise ses recherches avec d’autres étudiants dans un laboratoire dont les objets de recherche tournent autour de la réduction de la pollution industrielle. La réalisation de sa recherche a été financée par Mitras, une organisation qui aide les projets de recherche. Elle a également travaillé avec Buckman North America, une des neuf entreprises de produits chimiques d’exploitation dans le monde, basée à Memphis.

Futur sujet de thèse

Le sujet de la thèse de l’étudiante, qui a commencé son doctorat en septembre, porte sur le même domaine. Cette fois, toutefois, elle va essayer d’utiliser ces bactéries pour dégrader des micropolluants. Par exemple, on peut retrouver 10mg de médicaments dans les eaux usées. Il s’agit de quantités infimes, mais elles sont difficiles à éliminer et leur accumulation devient dangereuse pour l’environnement. Manel déplore: «Aujourd’hui, il n’existe pas de techniques super performantes, elles ne sont pas assez efficaces pour éliminer ces quantités infimes». Il existe pourtant l’ozonation qui stérilise l’eau, mais il s’agit d’une technique couteuse. Cette dernière existe à Montréal dans les stations d’épuration, mais elle reste encore absente à Trois-Rivières. L’ensemble de ces types d’enzymes semble alors devenir indispensable pour l’avenir écologique de l’environnement.

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