
Après la sortie de son troisième album, Tire le coyote, alias Benoît Pinette, peut se compter chanceux du bon courant qui porte son navire. En effet, avec plus de cinq nominations cet automne, dont album folk et meilleur vidéoclip, l’auteur-compositeur-interprète est heureux de voir son nom accroché aux côtés de celui de Louis-Jean Cormier et Jean Leloup. Par l’entremise d’une tournée médiatique, le Zone Campus a eu la chance de le rencontrer en vue de son spectacle à venir en novembre prochain.
Distinguer le folk du country
Tire le coyote, nom de scène que l’artiste country-folk s’est approprié en vertu de son surnom de jeunesse «coyote», s’illustre depuis déjà six ans sur les scènes québécoises. En janvier dernier, il lançait son troisième opus Panorama où s’inscrivent les pièces Jolie Anne, Moissonneuse-batteuse et Ma révolution tranquille en nomination pour le vidéoclip de l’année au prochain GAMIQ. La catégorie folk, dans laquelle s’inscrit l’artiste, est littéralement celle d’appartenance de cet idole de Neil Young et Bob Dylan. «Je me vois plus comme un raconteur comme dans la lignée des folk singers que j’aime», mentionne celui qui avait été auparavant en nomination dans la catégorie country. «C’était une demande de ma part de me retrouver dans la catégorie folk et non country, même si ça touche aux deux» ajoute-t-il. Bien qu’il reconnait été avoir influencé par la musique country américaine et que ses sonorités viennent à la fois toucher à cette grappe, il ne se considère pas être un Paul Daraîche de ce monde.
«Des bons musiciens, il en a beaucoup, de bons arrangeurs, il y en a beaucoup, mais là où je crois que tu peux vraiment te démarquer c’est par l’interprétation, la couleur vocale et les mots.» -Benoît Pinette
Une voix unique
Bien conscient du contexte de l’industrie musicale de nos jours, Benoît Pinette sait qu’il doit se démarquer pour rester dans la course. Dans son cas, c’est par le timbre de sa voix qu’il considère faire sa différence. En effet, les tonalités particulièrement aigües de sa voix rendent l’artiste unique en son genre. «Des bons musiciens, il en a beaucoup, de bons arrangeurs il y en a beaucoup, mais là où je crois que tu peux vraiment te démarquer, c’est par l’interprétation, la couleur vocale et les mots», réitère l’interprète. Dans le cas de son écriture, il croit plus ou moins à l’inspiration et davantage au travail et la discipline. «C’est drôle, mais moi, c’est rare que j’ai un sujet précis avant de commencer à écrire», lance le coyote. Il aime bien la spontanéité d’une chanson écrite qui a la chance de pouvoir évoluer en spectacle. Il considère également sa force dans l’usage de champs lexicaux qui, à prime à bord, n’ont pas de cohésion ensemble, mais qui s’unissent agréablement lors d’un même refrain.
Une carrière en plein élan
Le trentenaire originaire de Québec peut dire qu’il en a fait du chemin depuis la sortie de son EP en 2009 qu’il avait conçu avec ses propres moyens. En terme de projets, c’est un automne bien chargé qui l’attend avec une tournée de spectacles qui bat son plein. «Je considère que Panorama a encore au moins un an de vie», mentionne Benoît qui étendra sa tournée jusqu’à l’été prochain. Ensuite, des projets vers la France pourraient prendre forme, mais il tient à trouver le «bon filon» pour se faire remarquer dans l’autre continent. Sans trop vouloir le mentionner, certaines nouvelles chansons sont en attente, mais il n’est vraiment pas rendu à penser à un nouvel album pour tout de suite.
D’ici là, Tire le coyote sera en spectacle le 6 novembre prochain à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de Trois-Rivières. Il s’agira d’une formule avec un groupe complet laissant place à l’identité même de ses trois derniers albums. Pour des billets: www.enspectacle.ca.