En ce début de fin de session et à l’approche du temps des fêtes, le Zone campus s’est intéressé aux impacts de la consommation de boissons alcoolisées en milieu universitaire. En effet, boire de l’alcool est souvent vue comme une activité à caractère social. Les raisons pour boire sont multiples, mais les plus communes sont pour socialiser et pour célébrer. Pour d’autres, boire à pour but de se détendre et de se sentir euphoriques, ou même, dans le but d’être volontairement ivres. Mais quelle est la limite entre boire pour le plaisir et boire par besoin de se sentir mieux.

Plaisir et alcool : Souvent liés

Faire la fête en buvant de l’alcool, ça veut dire aussi se lâcher. On peut sentir comme un vent de liberté où tout est permis. L’envie de transgresser les tabous et les interdits.
Début de session, mi-session ou fin de session. Bon résultat ou mauvais résultat dans un examen. Triste ou heureux … C’est toujours facile de se trouver une raison de boire pour souligner quelque chose.
On recherche aussi à être dans un état différent de celui dans lequel on est au quotidien. On attribue alors à l’alcool ce rôle de « potion magique » qui faciliterait l’accès à état second on l’on se sent mieux.
Enquête Canadienne sur la consommation d’alcool chez les étudiants

En général, les jeunes adultes consomment des substances à des niveaux plus élevés que la population générale, et cette tendance est apparente dans l’ECCADEEP (L’Enquête canadienne sur la consommation d’alcool et de drogue dans les établissements d’enseignement postsecondaire ) réalisée en 2019 et 2020. Il est important de souligner que ces résultats sont basés sur des données autodéclarées, et que les provinces et territoires du Canada ne sont pas tous représentés dans cette enquête.
« Parmi les étudiants qui ont consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois, 56 % avaient subi au moins un méfait lié à l’alcool au cours du dernier mois. Les cinq principaux méfaits (non mutuellement exclusifs) signalés sont les suivants : gueule de bois (33 %), manque d’énergie ou fatigue (25 %), consommation d’alcool les soirs où il était prévu de ne pas boire (22 %), paroles ou actes embarrassants (22 %), maux d’estomac ou vomissements (17 %). »
Il est ainsi pertinent de se questionner si ces méfaits, que ce soit la fatigue ou la gueule de bois, ont un impact dans la vie des étudiants de l’UQTR.
La tentation entre deux cours
Stacy Biron, gérante de jour de la Chasse-Galerie connaît maintes histoires d’étudiants pour qui l’alcool n’est plus seulement une raison de célébrer.
« J’en vois, des étudiants qui débarquent en gang à Chasse pour boire des shooters durant leurs pauses […] C’est aussi tout le temps plein, le monde vient boire l’après-midi en étudiant et en faisant leurs travaux.»
La plupart des étudiants de LUQTR à qui le journal s’est adressé dans le cadre du reportage se contentaient d’une bière pour décompresser de leurs charges de travail scolaire. Une consommation leur permet de relaxer, mais d’autres ont de la difficulté à s’imposer une limite et iront jusqu’à manquer leur cours.
Les risques
En soi, consommer de l’alcool une fois de temps en temps n’est pas problématique. Mais la consommation excessive liée à différents facteurs, comme la pression sociale, les évènements où le prix de l’alcool est réduit (Exemple : Les shooters à 1$ le mercredi) ou la vente d’alcool pendant les heures de cours, banalisent les impacts néfastes sur la vie des étudiants.
En comparaison avec la population générale, les étudiants sont particulièrement exposés aux risques d’une consommation abusive d’alcool. De plus, l’ECCADEEP indique qu’une initiation précoce à l’alcool et une consommation excessive chez les jeunes « sont des facteurs de risques majeurs d’usages problématiques ultérieurs. »
Cette relation entre alcool et dangerosité s’explique par les effets directs de l’alcool sur les fonctions physiques et cognitives. En effet, l’alcool entraîne une perte de maîtrise de soi et un affaiblissement de la capacité à traiter l’information, aiguisant l’impulsivité et la labilité émotionnelle et rendant certaines personnes plus sujettes à réagir avec impulsivité.
Une dose de bonheur
Dans le livre L’alcool expliqué, de William Porter, il est expliqué qu’il y aurait un effet psychologique : l’alcool améliore l’humeur. « Des doses d’alcool faibles ou modérées ont un effet euphorisant, induit par l’activation du système de récompense libérant de la dopamine, le neuromédiateur du plaisir, et un effet relaxant parce qu’il inhibe le système inhibiteur du comportement. » Après un verre, la plupart des consommateurs dans le livre de Porter, affirment qu’ils se sentent bien ou même mieux.
Marc-André, étudiant de 1re année en sciences infirmières à l’UQTR est d’accord avec cette affirmation : « Je bois quelques fois par semaine au bar de l’université pour célébrer la fin d’un examen ou d’une grosse charge d’étude avec mes amis. Aller boire une bière c’est aussi une raison d’aller créer des liens avec des personnes et c’est bien de décrocher du quotidien pour avoir du plaisir avec gens. »
L’association entre l’alcool et le plaisir tient très souvent au fait que le contexte de consommation est celui du partage d’un moment de sociabilité. Consommer de l’alcool en groupe a un effet sur l’image que l’on a de soi : des sujets auxquels Porter à fait consommer de l’alcool lors d’une fête se jugent plus sociables, comparés à d’autres qui consomment du jus de fruit. Ils sont également jugés plus sociables par les autres personnes. En outre, l’alcool favorise les relations interpersonnelles.
Avant tout : un lieu de rassemblement
Anna, étudiante en enseignement, pense que, oui, la Chasse-Galerie est un lieu de tentation pour la consommation d’alcool, mais avant tout, un endroit où les étudiants peuvent se rassembler pour se divertir positivement :
« Des matchs d’improvisation, des soirées d’humour, des conférences organisées par des étudiants, il y a toutes sortes de soirées à la Chasse-Galerie qui permettent de découvrir les gens de l’UQTR. Et que ce soit organisé dans un bar, rend les choses tout simplement plus festives et amusantes. »
Tout comme Stacy, Marc-André et Anna, la grande majorité des personnes rencontrées, dans le cadre de ce reportage sur l’alcool, s’entendent pour dire qu’il y a des points négatifs à la vente d’alcool en milieu universitaire, mais qu’il y a davantage de points positifs. Seulement une minorité perd le contrôle et va jusqu’à l’excès selon la gérante du bar (Stacy), alors que la majorité des jeunes adultes s’imposent des limites.
Il faut réaliser les conséquences que peuvent entrainer une consommation fréquente de boissons alcoolisées, mais sans pour autant la bannir. À petites doses, la présence d’un bar sur le campus de l’université favorise de multiples facettes des relations sociales.
