Par Marie-Andrée Gauthier, chroniqueuse
Atlantic City, septembre 1968. Des féministes se rassemblent pour perturber l’événement de beauté Miss America. Des militantes, des slogans, des brassières, des journalistes. Pas de feu. Seulement une «poubelle de la liberté» se remplissant de soutien-gorges (et de talons hauts et de magazines Playboy). Et une interdiction de faire des feux sur la place publique. Un avis à l’ère où Jimi Hendrix brûlait sa guitare, où les bombes de napalm explosaient et où les immolations de moines tibétains étaient en vogue.
Résultat : les féministes n’ont jamais brûlé leurs brassières. Une légende urbaine qui circule encore et toujours dans la société. Une attaque antiféministe visant à discréditer le message que tentaient de véhiculer ces femmes.
Au début de son invention, le soutien-gorge était réputé utile pour contrôler la morphologie féminine et gommer la féminité. Les hanches et le ventre étaient aussi sous pression. Ainsi, la silhouette androgyne était à la mode.
En 2012, le soutien-gorge sert à soutenir les seins, à les rehausser, à les mettre en valeur et à faire pigeonner la poitrine. Mais Dieu que c’est inconfortable! Qui plus est, les études ont démontré qu’il n’aide en rien à la prévention de la chute des seins. Ça te comprime le buste, le thorax; ça te laisse des marques.
Et là, tu essaies le truc avec de la dentelle et je ne sais trop quel autre ornement qui devrait exciter, mais oh! ça te pique, te gratte, te transperce! Plus jamais tu n’en remettras de ce type pour lui faire plaisir. Mais au début, tu disais aimer ça : tu te sentais belle, en valeur, désirable.
Une femme qui se fait souffrir pour plaire à l’autre, c’est moins beau, moins désirable. Une femme qui porte un objet relié, depuis les années 1950, à la satisfaction masculine, c’est moins beau, moins désirable. J’exagère? Pas tant.
Le soutien-gorge est un instrument d’oppression. Il est une souffrance infligée au corps des femmes. Il s’agit d’un accessoire exclusivement féminin, offrant un traitement différentiel pour les femmes. (Quoiqu’en faisant mes petites recherches, j’ai eu accès à des hommes en portant… sans commentaires : il s’agit d’une chronique féministe.)
Pourquoi on porte une brassière? Par convention, parce que c’est normal. Il s’agit là d’un rituel purement esthétique que nous avons intégré, voire banalisé. Une contrainte pour se conformer à un idéal imposé par la société (les gros mots!). Le soutien-gorge n’est ni plus ni moins qu’une simple fonction symbolique.
Allez les filles! On désagrafe le tout, que l’on balance au bout de nos bras et on respire! Et que les autres aillent se faire foutre avec leurs commentaires déplacés à la con!
Ah, ça prend du courage, je vous l’accorde. Mais on va y aller tranquillement, d’accord? Moi, en toute honnêteté, j’ai commencé à ne pas mettre de brassière lorsque j’avais à porter de gros gilets amples. Après, j’ai enchaîné avec le non port de la brassière lorsque j’allais à l’épicerie ou lorsque j’avais un souper entre ami-es. Est-ce que j’ai une brassière lorsque je vous sers un latté à la Chasse Galerie? Je ne sais pas.
Et s’il vous plaît, ne m’écrivez pas pour me dire : bon bien, enlève-la ta brassière et arrête de nous achaler avec ça! Ce billet se veut une revendication, une contestation sociale.
Et puisqu’il est populaire de parler d’érotisme (parce que l’on aime ça et que ça vend), on va en parler un peu (on parle de seins quand même au fin fond de l’histoire!). Alors, imaginez la scène : elle enlève son gilet (tranquille, rien de trop énervant : on est à la maison) et surprise, oh surprise! elle n’a rien en dessous! Wow! On ne s’attendait pas à ça! Moi, dans tous les cas, je ne m’y attendais pas! C’est déstabilisant, quoi! Bien plus que si tu avais eu à te battre avec des agrafes avant d’avoir sous les yeux (et dans les mains, ou dans la bouche) cette femme qui t’apparaît à l’instant tout naturellement. Un moment de pur douceur, d’enchantement!
Ce soir, je vais rentrer à la maison. J’enlèverai ma brassière. Demain matin, je me lèverai et je n’en mettrai pas. Et toi non plus. Peut-être. Je nous le souhaite. Pour la libération des femmes.
Tes chroniques sont de plus en plus pathétiques ma chère…
Je crois que tu ne t’es fiée qu’à ton histoire personnelle pour cette chronique !!! Demande à n’importe qu’elle femme avec une poitrine moyenne ou forte si elle est plus confortable avec ou sans soutien-gorge… La réponse : Je ne me passerais de mon soutien-gorge pour rien au monde !! Le port du soutien-gorge n’est pas seulement esthétique ou aguichant, mais bien un moyen pour enlever la douleur que cause la poitrine attirée par la gravité. Douleurs au dos, épaules et muscles pectoraux.
L’objectif de cette chronique est de dénoncer le soutien-gorge comme objet d’oppression politique. Outre l’aspect esthétique, les fameuses brassières exercent une pression sociale envers nous et ce, depuis des lustres
Je ne nie pas les possibles biens faits du port d’un soutien-gorge. Moi même je m’imagine mal faire mon jogging sans!
Pathétique est un terme assez relatif…
Je pourrais trouver pathétique de cacher sa véritable identité sous un pseudonyme.