
Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’AGE UQTR, sous la direction de Carolane Beaudoin, organisait une soirée poésie. Cynthia Paris, Elvire B Toffa, Laurie Denoncourt, Magali Boisvert, Carolane Beaudoin et moi-même, Ariane Lebeau, avons participé à l’événement.
Quelques semaines plus tôt, l’AGE UQTR lançait un appel à participation ouvert à toute la communauté universitaire de l’UQTR, et ce, peu importe le statut (étudiantE, chargéE de cours, professeurE, etc.). Il était alors possible de soumettre un poème pour en faire la lecture, une oeuvre ou même simplement un texte pour les personnes qui ne seraient pas à l’aise de lire devant un public. Ce type d’appel soulignait déjà l’inclusivité de l’événement.
La Journée internationale des droits des femmes a plusieurs objectifs, mais chacunE est libre de la célébrer comme elle ou il l’entend. La soirée a débuté avec une présentation de celle-ci. Carolane Beaudoin rappelle que «ce n’est pas simplement une journée juste pour fêter, c’est aussi une journée de revendications». Antoine Bélisle-Cyr, président de l’AGE UQTR (2020-2021), en a profité pour ajouter sa voix: «c’est d’abord une occasion de réfléchir, d’échanger, de se mobiliser, mais surtout d’agir pour l’égalité entre les hommes et les femmes». À travers le monde, nous nous penchons sur la situation des femmes. Aujourd’hui, comme tous les autres jours de l’année, entendez-nous.
Cynthia Paris
Le corps féminin n’est pas une faute.
Nous ne sommes pas faibles, ou folles, ou fatales.
Nous sommes femmes.
Mammifères primates, de la famille des humanidés.
Membres de l’humanité.
Corrigeons, dans nos dictionnaires, ces définitions désuètes qui aliènent, enferment, mutilent, tuent.
Dénonçons par-là des siècles d’oppressions, de viols et de bûchers.
Pour que l’humanité guérisse, un peu, trouvons des mots justes.
Elvire B Toffa
Ta voix compte.
Parle femme.
Parle mère.
Parle fille.
Dis le message de ton sein,
qui donne au premier-né, sa sève de vie.
[…]
Écris les mots qui ont écorché les flans duquel personne n’est censé frapper.
Laurie Denoncourt
Alors qu’elle venait,
elle s’est souvenue de la plaie maintenant dégonflée
l’axe doux derrière la colère avait occulté son mois d’août
dans une cérémonie hallucinogène.
Ariane Lebeau

Magali Boisvert
Tu oses t’immobiliser.
Tout d’un coup, tu as le vertige.
Peut-être que tu veux descendre.
Peut-être que tu veux juste attendre.
Dans tous les cas, j’mourrai pas si tu plies.
Faque j’arrête.
Carolane Beaudoin
d’arrêter d’être de mauvais poil,
alors que quand je suis à poil
mon poil, c’est tout ce qu’on remarque.
Le changement de société tombe pile-poil,
il me caresse dans le sens du poil.
Peut-être que si on acceptait les poils,
je pourrais reprendre de la bête du poil.
L’urgence de prendre la parole
Cette soirée poésie a été l’occasion de faire entendre nos voix, mais elle a aussi permis de rappeler que les luttes pour atteindre l’équité des genres ne sont pas terminées. Nous, les femmes, demandons l’égalité. En un mois, il y a eu cinq féminicides au Québec. Nous demandons l’égalité, mais aussi la vie. Nous demandons de ne pas être tuées, qu’on ne tue pas nos sœurs, nos mères, nos grands-mères, nos amies, nos amoureuses, nos collègues, nos voisines. Nous demandons de ne pas être violées, de pouvoir marcher librement dans les rues à toutes heures de la journée. Nous demandons d’être libres de dire non, de guérir nos plaies, de porter fièrement nos poils.

En concluant, l’événement aura permis de faire émerger une diversité de voix, de points de vue, d’expériences, et ce, dans un safe space (espace sécuritaire) créé généreusement par l’AGE UQTR. Pour celles et ceux qui souhaitent écouter ou réécouter la Soirée poésie de l’AGE UQTR, vous pouvez visionner la vidéo enregistrée en direct sur Facebook en cliquant sur le lien suivant.
Je tiens à remercier tout particulièrement les femmes qui ont élevé leur voix lors de cette soirée. Je remercie aussi Carolane Beaudoin, notre leader féminine/féministe de la communauté étudiante de l’année. Je remercie aussi Magali Boisvert, notre guerrière (ou guérillère, comme l’a écrit Monique Wittig).
Merci d’écrire plus souvent car j’adore votre blog. Je vous remercie!