Par Karina Tardif, journaliste
Depuis la sortie de leur dernier album, Rebrousser les Indes, le groupe Mauves se promène à travers la province pour présenter son nouveau matériel.
Le 12 avril dernier, le groupe était en spectacle au Café-Bar Zénob devant une salle assez bien remplie. Leurs chansons ont bien plu au public qui ne s’est pas fait prier pour danser sur les pièces qui bougent plus, telles que Madeleine, Annie Hall et Motel Bonaparte. Comme à leur habitude, les gars avaient une énergie débordante sur scène. Venus directement de Québec dans la tempête, ils ont joué autant des chansons se retrouvant sur Cinéma Plymouth, leur précédent album, que sur Rebrousser les Indes. Le public a même eu droit à une nouvelle chanson, intitulé Citron-lime, qui devrait se retrouver sur le prochain album. Le chanteur présente cette chanson avec humour en disant que «tout le monde s’est sûrement déjà senti comme un citron-lime dans une orangeraie». Tout au long de la soirée, les applaudissements ont été nombreux pour encourager le groupe et pour démontrer leur appréciation du spectacle.
Des timbrés
Les membres du groupe Mauves, Jean-Christophe Bédard-Rubin, Julien Déry, Cédric Martel et Alexandre Martel, se seraient rencontrés dans un club de philatélie alors qu’ils étaient encore tout jeunes. L’un de membres du groupe avait alors un timbre de Terry Fox qui était très convoité. C’est donc ainsi que les quatre membres du groupe seraient devenus amis. Le nom de leur groupe a une provenance tout aussi extravagante, car ils l’ont tiré d’une strophe de Saint-John Perse : «Je sais, j’ai vu: la vie remonte vers ses sources, la foudre ramasse ses outils dans les carrières désertées; le pollen jaune de spins s’assemble aux angles des terrasses; et la semence de Dieu s’en va rejoindre en mer les nappes mauves du plancton; Dieu l’épars nous rejoint dans la diversité.»
«Tout le monde s’est sûrement déjà senti comme un citron-lime dans une orangeraie», Alexandre Martel
Même si les membres du groupe Mauves aiment blaguer et ne pas être pris au sérieux, le deuxième album, Rebrousser les Indes, se veut plus assumé que Cinéma Plymouth. Ils savent maintenant mieux comment arriver aux résultats escomptés. «Nous savons mieux bander l’arc jusqu’au bout lorsqu’il nous faut viser une cible et bien le retenir lorsque nécessaire», racontent-ils. Avec des idées et concepts un peu farfelus, cet album est venu à terme avec l’aide de Shampouing, coréalisateur. Bien que certains dirons que les chansons ne se ressemblent pas, d’autres diront que le mélange de tout cela en fait un tout complet. «Rebrousser les Indes se veut à la fois un ensemble musical hétéroclite et un concept thématique s’inspirant des récits de voyage des découvreurs des Indes occidentales et des écrits expérimentaux de William Burroughs». Au dos de la pochette de l’album se trouve un long paragraphe énumérant chacun des instruments que les membres jouent sur l’album et même en spectacle. Comment quatre jeunes hommes peuvent-ils jouer autant d’instruments? «Avec une discipline de fer», tout simplement.