Du 13 au 22 septembre dernier, la Théâtre des Gens de la place (TGP) présentait la pièce de Tennessee Williams La ménagerie de verre à la salle Anais-Allard-Rousseau de la Maison de la Culture.
Pas besoin de se déplacer à Montréal ou à Québec pour voir du bon théâtre. C’est ce que nous a prouvé le TGP avec leur première pièce de l’année, La ménagerie de verre, sous la direction de Patrick Lacombe. La pièce se déroule durant les années 1940 et met en scène quatre personnages dont le quotidien est déchirant et touchant. On y retrouve Amanda, une mère qui vit à travers son passé pour fuir son présent décevant, Tom, son fils qui rêve de voyage alors qu’il est cloué dans un entrepôt, Laura, sa fille avec un handicap et une timidité maladive, et Jim, un jeune galant en quête de soi-même.
Une mise en scène étonnante
La pièce n’aurait pas autant d’impact si ce n’était de la fabuleuse mise en scène de Patrick Lacombe. Il faut dire qu’il a pris les grands moyens puisqu’il a modifié littéralement la salle complète. Effectivement, les côtés de la salle devaient rester vacants, transférant des places directement sur la scène, à quelques pas des acteurs. L’espace laissé à ces derniers consistait en un carré entouré de spectateurs. Une proximité frôlant le voyeurisme habitait la salle, rendant l’expérience plus qu’intéressante. Et ne nous en cachons pas, cela devait être un grand défi pour les acteurs qui devaient jouer avec une scène à 360 degrés.
Une proximité frôlant le voyeurisme habitait la salle, rendant l’expérience plus qu’intéressante.
Et ces acteurs, ils confirment l’adage qui dit qu’il faut miser sur la qualité plutôt que sur la quantité. Claire Gonthier, dans le rôle de la mère, doit réciter à elle seule la moitié de la pièce en dialogues et transmet un détresse troublante. Ses deux enfants, interprétés par Étienne Bergeron et Gabrielle Ferron, ont réussi à montrer la force d’une amitié frère-sœur avec brio. Et Louis-Étienne Villeneuve, dans le rôle du galant, est parvenu à déployer le charme d’un homme, tout en montrant ses faiblesses sentimentales avec finesse. Mention spéciale à la demoiselle qui, malgré son rôle difficile et particulier, a donné une couleur à la pièce, rendant si attachante cette Laura qui fuit le monde réel à travers sa ménagerie de verre.
Encore plus de théâtre
À la suite du succès de La ménagerie de verre, le public a de grandes espérances pour les prochaines pièces du TGP qui s’annoncent tout aussi intéressantes. Du 6 au 15 décembre prochain, on présente le classique de Beaumarchais Le Barbier de Séville, dirigé par Éveline Charland. Du 14 au 23 février 2013, ce sera Aime comme mensonge de Brad Fraser, sous la direction de Marc-André Dowd.
De plus, pour souligner les 20 ans du Théâtre des Gens de la place, le 27 mars prochain se déroulera la Soirée relève de la place où quatre metteurs en scène de la relève nous présenteront des extraits de pièces qui leur tiennent à cœur. Si vous voulez en savoir plus sur la programmation du TGP, nous vous invitons à visiter le www.tgptheatre.com.