Troubles du comportement alimentaires et santé mentale : des ressources disponibles

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Crédit : PasseportSanté.

Depuis près de deux ans, la communauté étudiante n’y échappe pas. En effet, elle doit, comme tout le monde, vivre avec une pandémie sans précédent, la COVID-19. Les relations sociales sont alors proscrites, les lieux de socialisation fermés et, plus généralement, tout ce qui pouvait faire le sel de la vie étudiante, banni. Il est normal de se sentir pris au dépourvu lors de ces temps difficiles. La dépression, le sentiment d’isolement et l’anxiété furent de toujours les problèmes de l’étudiant ou étudiante moderne (particulièrement le dernier problème, comme nous pourrons le constater). Zone Campus profite de la publication d’une étude du groupe Loricorps portant sur les TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) pour faire le bilan de la santé mentale de la communauté étudiante. Également, afin d’informer la communauté étudiante de l’UQTR des services reliés au troubles de santé mentales mis à leur disposition. 

« Quel genre de mangeur êtes-vous lors de cette COVID-19? »

C’est le titre de l’étude publié récemment par le groupe de recherche Loricorps. Il s’agit d’un groupe de recherche transdisciplinaire spécialiste des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA). Pour le bien de notre reportage, nous avons eu la chance de nous entretenir avec Francisca Bourbeau. Celle-ci est membre du groupe de recherche Loricorps, affiliée au centre de recherche de l’Institut de santé mentale de Montréal et candidate au doctorat en science biomédicales à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ainsi, les informations retenues dans ce reportage proviennent à la fois de cet entretien éclairant, mais également de la publication de leur résumé d’étude.

Il faut rappeler que les TCA touchent près de 300 000 personnes au Québec seulement.

Depuis dix ans, Loricorps profite de la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires pour faire le bilan de ces troubles. Il faut rappeler que les TCA touchent près de 300 000 personnes au Québec seulement. De plus, la pandémie actuelle n’est rien pour aider, car le confinement apporte de nombreux changements perceptuels, relationnels, occupationnels et sensoriels.

D’ailleurs, l’étude démontre l’apparition d’un nouveau type de mangeur/geuse : le/la mangeur/geuse perceptuel. Ce type de mangeur, qui représente environ 58% de l’échantillon sondé, mange sans être pleinement satisfait par ses perceptions physique de soi (image du corps). Ainsi, ils et elles mangent moins par plaisir et sont plus à risque de développer des TCA.

Les trois types de mangeurs selon Loricorps. Crédit : Loricorps.

Les mangeurs/geuses intuitifs et restrictifs.

L’étude fait également état de deux autres types de mangeurs/geuses : les mangeurs/geuses intuitifs et les mangeurs/geuses restrictifs. Le/la mangeur/geuse intuitif est celui qui mange en satisfaisant ses besoins biopsychologiques de satiété avec plaisir. Iel est ainsi beaucoup moins à risque de développer des comportements alimentaires dysfonctionnels. Ce type de mangeur/geuse représente environ 29% de l’échantillon sondé.

L’étude qui regroupait plusieurs partenaires internationaux a impliqué la participation de près de 300 participantEs retenuEs, âgés en moyenne de 35 ans et avec un IMC de 28 (soit en début de surplus de poids).

Par la suite, il existe également les mangeurs/geuses restrictifs. Ce type de mangeur/geuse s’alimente avec restriction pour contrôler son poids. Iel mange plus souvent qu’autrement avec culpabilité et est à haut risque de développer des comportements alimentaire dysfonctionnels. Iel représente environ 14% de l’échantillon sondé.

Des comportements divergents

Crédit photo: Loricorps

Également, les comportements varient selon les types de mangeurs/geuses. Ainsi, les mangeurs/geuses intuitifs font plus d’activité physique : cinq heures par semaine en moyenne versus une heure et cinquante minutes par semaine en moyenne chez les mangeurs/geuses restrictifs. Les mangeurs/geuses intuitifs et perceptuels cuisinent également plus que les restrictifs avec un pourcentage de mets cuisinés respectivement de 65%, 72% versus 42%.

Des pistes de solution

De plus, l’étude fait état de pistes d’exploration afin d’éviter les comportements alimentaires dysfonctionnels. À court terme, il faut tenter de manger sans se restreindre pour éviter la perte de poids, car cela mène à une alimentation qui ne tient pas en compte nos besoins biopsychologiques. Il faut également éviter d’utiliser le pèsepersonne, car se peser rassure faussement et peut mener à une obsession sur son poids.

Il s’agit de manger intuitivement et idéalement en pleine conscience pour conserver un état de bien être et de santé alimentaire.

À moyen terme, il s’agit de manger intuitivement et idéalement en pleine conscience pour conserver un état de bien être et de santé alimentaire. Ainsi, il faut s’entraîner à écouter et à faire confiance à son propre baromètre interne, notre corps. Finalement, à long terme, il faut considérer que manger n’est pas un acte ordinaire, mais l’expression de son identité culturelle. Également, il faut réaliser que le baromètre de notre santé et de notre bien-être doit passer par notre alimentation. Il s’agit de manger plus intuitivement, sans restrictions, tout en étant à l’écoute de nos besoin biopsychologiques.

Des ressources disponibles à l’UQTR

Les TCA sont considérés comme des troubles reliés à la santé mentale. Un soutien psychologique est donc de mise. D’ailleurs, de nombreuses ressources sont disponibles à l’UQTR via les Services au étudiants et étudiantes (SAE). Pour ce reportage, le Zone Campus s’est entretenu avec Ameline Dupont, psychologue aux Services aux étudiants de l’UQTR.

La gestion du stress est de toujours un mal qui affecte particulièrement la communauté étudiante.

Certains services offerts sont gratuits. Il s’agit d’ateliers de groupe animés par les travailleurs et travailleuses de campus. Ceux-ci portent sur la gestion du stress et prendre soin de soi (self-care). La gestion du stress est de toujours un mal qui affecte particulièrement la communauté étudiante. Dans le cas des consultations individuelles avec un ou une psychologue, le coût est de 20$ par session. Cependant, un reçu est émis pour le remboursement par l’assurance santé ou à fin d’impôt. Il faut au préalable remplir un formulaire afin de bien identifier la demande.

Les services aux étudiants de l’UQTR. Crédit : UQTR.

Un long temps d’attente

Cependant, il faut mentionner que les SAE reçoivent beaucoup plus de demandes qu’à l’ordinaire. En effet, depuis le printemps 2021, les demandes d’aide psychologique ont doublé voir triplé. Il faudra donc attendre de trois à quatre mois avant de pouvoir obtenir une consultation individuelle. Les SAE ont d’ailleurs embauché du nouveau personnel afin de répondre à la demande.

Toutefois, il est possible d’effectuer une rencontre ponctuelle offerte par les travailleurs ou travailleuses de campus. Celles-ci demeure individuelles, gratuites et aucun temps d’attente n’est requis. Réservées au cas de crise ou au situation particulière, il ne faut pas hésiter à y recourir si besoin est.

Le Zone Campus tient à rappeler à toute la communauté étudiante de prendre soin d’elle et de ses proches en ces temps difficiles. Également, mentionner qu’il n’y a rien de honteux dans le fait de se découvrir des troubles reliés à la santé mentale. Le tout est de leur faire face en ayant recours aux ressources disponibles.

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