Va voir ailleurs (j’y suis) : J’en dis çi, j’en dis ça – chronique mondaine 2

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Par Sébastien Dulude, chroniqueur

Vous avez été nombreux à m’avouer votre plaisir coupable à lire ma récente chronique mondaine, où j’ai tenu, rigoureusement et avec doigt d’honneur, à signaler les bons coups et à rapporter les plus inspirantes paroles de notre élite municipale.

Je récidive donc à force de promesses qu’on m’a arrachées en fin de 5 à 7, et vous offre cette série de moments croustillants qui nous informent de la qualité des êtres qui contribuent à faire de Trois-Rivières une ville de monoculture et d’histoires.

Ceci dit, je ne m’exécuterai pas sans lever humblement mon verre au grand maître local du genre mondain, dont je ne peux que prétendre m’approcher du style, pétri de finesse, de délicates observations sur notre monde et d’une intelligence du propos qui ferait passer Curieux Bégin sur la route pour Jean-Paul Sartre.

Paraîtrait quaaaaaa

Notre Fred Pellerin rien qu’à nous a récemment rendu un vibrant hommage au poète Gilles Vigneault, lors du dernier gala de l’Adisq. J’ai rencontré Fred dans les coulisses après le spectacle; ému, il m’a confié ces mots d’une grande sagesse : «J’aradjinktrôpâ matdirinaffére chta pu d’l’awouére djirdonné ekune vra foé d’lardjinére affaquejtlé dirienkuneaffére arghrahrdjghrardjrarhdjhararghargharghargharghhh.» Tu nous enlèves les mots de la bouche, Fred. De la gorge, pour être plus précis.

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Parlant de langue dans le vinaigre, le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, songe à participer à l’émission «On prend toujours un train» tellement le projet d’un TGV en région semble mort.

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On ne peut pas en vouloir au maire de voir grand. Le joli sapin de Noël de 400 pieds de haut situé au port de Trois-Rivières témoigne de son grand sens du rêve. Lévesque m’a par ailleurs avoué avoir eu une enfance très modeste : «Quand j’étais jeune, à Noël, on recevait des oranges en cadeau et on n’avait même pas de sapin. Maintenant, à Noël, je suis fier de pouvoir dire à mes enfants : ‘’Vous les aimez peut-être pas vos oranges, mais au moins, on a un osti d’gros sapin de Noël c’t’année. V’nez on va aller le voir.’’»

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Jamais deux sans trois, j’ai obtenu une autre touchante confession de notre bon maire Lévesque, les yeux mouillés, le regard perdu dans ses œufs brouillés chez Cora. Il dit trouver la vie politique municipale très difficile et s’ennuyer de son ancienne vie de propriétaire de Harvey’s : «Les choses se faisaient, j’avais une équipe docile.»

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Les cas de brutalité policière sont malheureusement en hausse à Trois-Rivières. J’en ai glissé un mot au sympathique policier Michel Letarte alors que je le croisais à l’entrée d’un bar, coin Royale et St-Georges. Le représentant de la Sécurité publique de Trois-Rivières, dont on connaît également les talents de chanteur de charme, m’a regardé d’un air grave, avant d’entamer cet air connu de Michael Bublé : Haven’t Met You Yet

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Qu’ont en commun Ingrid St-Pierre, Ruth Ellen Brosseau et le Star Wars Kid? Ils se font encore carter en dehors de Trois-Rivières.

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Comme à chaque année, le Noël du Pauvre fera se succéder sur la scène de la salle Grand-Antonio-Thompson une trentaine d’artistes pour encourager notre générosité à l’endroit des plus démunis. Je trouve surtout que le téléthon est généreux à l’endroit des has been. Dans la catégorie «j’en reviens pas qu’on m’engage cette année», mentionnons les BB, Jici Lauzon, Nicole Martin, Elvis Lajoie, sans oublier Claudette, Liette, Paul et Daniel Dion.

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Je ne saurais dire combien j’aime l’UQTR et sa population étudiante. Un doux vent de liberté y souffle en continu, les jeunes sont beaux et belles, le café de la Chasse-Galerie est équitable et buvable, et on peut y changer le monde au chaud, bien à l’abri de la misère humaine. Or, l’envahisseur capitaliste s’y est pourtant immiscé avec ses perfides bannières Tim Hortons, Sodexo et Starbucks, qui causent un tort irréparable à l’affirmation de notre culture québécoise.

C’est pourquoi, face à cette menace, je suggère que soient rebaptisés les pavillons universitaires suivants afin de mettre en valeur les grands esprits de notre société : le Pavillon Martin-Deschamps de la pratique sage-femme; le Pavillon Pierre-Mailloux de psychoéducation; le Pavillon Jean-François-Harrisson d’enseignement préscolaire et primaire; le Pavillon Pierre-Karl-Péladeau des arts.

Et, pour ne jamais oublier nos erreurs, le Pavillon Marc-Périard à la vie étudiante.

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Toujours du côté de l’UQTR, les étudiants de génie ont exprimé un certain mécontentement à l’endroit de leur nouveau slogan départemental, «Un choix de génie!». On lui reproche de ne pas traduire adéquatement la motivation profonde de tout étudiant de génie : pouvoir porter librement un survêtement de travail orange tout en croyant que celui-ci fait l’objet d’admiration des autres. Hélas pour eux, leur proposition de slogan «Une chienne pour la vie» n’a pas été retenue par le Département. On le jugeait trop difficile à épeler.

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Je m’arrête. Ma pagette n’arrête pas de sonner, y’a des drinks gratuits tout partout ces jours-ci, ça paraît que les Fêtes approchent. Continuez de me payer des verres, c’est la meilleure façon pour que j’oublie de parler de vous! Tchin-tchin!

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