Visions d’Anna: Une soucoupe littéraire

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C’est nouvellement chroniqueuse que je m’interroge sur mon premier sujet. De nature stressée, je me questionne inlassablement sur l’intérêt faible, moyen ou fort que pourra susciter le choix sur lequel je me serai arrêtée. Reprenant le flambeau fort brillant de l’ancienne chroniqueuse, je tenterai d’adoucir votre fébrilité littéraire en la cajolant de ma plume, qui je l’espère, saura vous plaire.

Lors d’un après-midi frisquet d’automne, il y a de cela environ deux ans, où je m’étais emmitouflée dans une couverture de laine, je débutais la lecture de Pourquoi Bologne, œuvre à l’étude dans le cadre d’un de mes cours, découvrant, bien au chaud, l’écriture d’un certain Alain Farah.

Écrivain et professeur au Département de langue et de littérature française de l’Université McGill, il est l’auteur de ce roman, à la fois, de science-fiction rétro et d’autofiction. Cette quatrième publication au Quartanier lui a valu de ma part un certain intérêt. Je lui ai donc fait la grande demande. Ce n’est que quelques heures plus tard que je vis apparaitre la réponse sur mon fil d’actualité Facebook: «Alain Farah et Annabelle Deschênes-Gagné sont désormais amis.»

Depuis notre union sur le cyberespace, je défile sur ses publications m’intéressant de près, particulièrement depuis aout, à sa nouvelle chronique à l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit!: «Alain et les extraterrestres». L’auteur, ayant créé une page Facebook réservée à sa chronique (J’aime la page) y décrit cette dernière comme suit: «Un feuilleton radiophonique en forme de robinsonnade interstellaire, dont je suis, évidemment, le héros.» Des extraterrestres? Robinsonnade interstellaire? Moi qui ne suis pas une admiratrice de science-fiction et qui crains d’entendre une nuit marcher un habitant d’une autre planète sur le toit de mon bloc appartement, étais tout de même intriguée par ce que pouvait bien être le lien entre un passionné de littérature et des ovnis.

Dans sa première chronique, celle du mardi 25 aout 2015: «Alain et les extraterrestres: PAN, de Christophe Tarkos», l’auteur débute en disant «être ici parmi [nous] pour accomplir une mission» se questionnant à savoir, les ovnis, existent-ils vraiment? À partir de l’exemple de Christian Tarkos, Alain Farah amorce cette cinquième saison en abordant son intérêt pour les «écritures incomparables» en expliquant «[qu’] on a pris l’habitude, depuis le milieu des années 1990, d’appeler ces objets: OVNI, objets verbaux non identifiés». (Voilà le lien que je cherchais! Très intéressant!) Alors, sa véritable mission semble plutôt être de faire connaitre les inclassables en littérature. D’ailleurs, Tarkos est l’une de ces créatures littéraires qui se retrouvent sur la liste d’OVNI de Farah. Pour ma part, je n’ai lu qu’un court extrait de PAN de Christian Tarkos. Je n’en ferai donc pas une analyse exhaustive, mais je dois dire que juste par ce court extrait, la sonorité que donne la répétition fréquente de certains mots m’a troublée légèrement: «le temps n’a aucun lien avec la terre, avec ce qui se passe sur terre, les nuages passent lentement, la lenteur des nuages est la lenteur du temps qui passe, les nuages n’ont aucun rapport avec ce qui se passe sur terre, le temps qui passe n’a aucun rapport avec la terre, les nuages glissent lentement»

La répétition semble tenter de donner accès au lecteur à un niveau supérieur en conditionnant ses pensées par la répétition, presque de façon mécanique. D’ailleurs, cela se manifeste d’autant plus dans ses lectures à voix haute étant donné que Tarkos était un grand performeur et qu’il récitait souvent ses poèmes en spectacle.

«Un feuilleton radiophonique en forme de robinsonnade interstellaire, dont je suis, évidemment, le héros.» – Alain Farah

PAN, un ovni, selon Alain Farah. Un ovni que j’ai envie de lire en entier, qui me donne le gout de m’interroger sur ce que peuvent bien vouloir véhiculer toutes ses accumulations de mots identiques, tous ces espaces vides ainsi que toutes ces absences de points.

Alain Farah raconte également durant sa chronique la façon dont il a découvert l’œuvre de Tarkos. N’oublions pas qu’il s’agit d’un feuilleton dont il est le héros et que c’est dans cette optique qu’il aborde ce genre d’œuvres incomparables. On en apprend donc un peu plus sur «les grands irréguliers du langage», mais aussi sur Alain Farah. Raffolant moi-même de l’extraordinaire, du bizarre et du marginal, cette émission radiophonique rejoint tout à fait le genre d’intérêt que je peux avoir en littérature. Découvrir et explorer la création littéraire d’un auteur que je décrirai comme funky animé par un autre auteur qualifié de la même façon m’a donné envie de vous la faire découvrir si vous n’étiez déjà pas à l’écoute bien sûr.

Ovnis littéraires avec Alain Farah: PAN de Christian Tarkos est disponible sur le site de ici.radio-canada.ca/emissions/plus on est_de_fous_plus_on_lit et vous retrouverez, du même coup, sa deuxième chronique «Ovnis littéraires avec Alain Farah: L’Ursonate de Kurt Schwitters». Plus on est de fous, plus on lit avec l’animatrice Marie-Louise Arsenault, émission diffusée en semaine de 13h30 à 15h00 et en rediffusion à 20h30. Ne manquez donc pas la prochaine et troisième chronique «Alain et les extraterrestres» où l’animateur tentera, d’ici quelques jours, de communiquer avec vous par les ondes radiophoniques!

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