8 mars : Les Droits des femmes, ENCORE EN LUTTE

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Support de communication du Collectif 8 mars. Crédits : Chloé Biocca / Agence Molotov.

Le 8 mars est dans quelques jours, et on voit apparaître des promotions spéciales pour la Journée des femmes. Erreur! Si le nom de cette journée d’actions et de luttes mondiales est constamment écorché, ce n’est que le reflet d’un combat qui n’est toujours pas gagné.

La journée internationale des droits des femmes

« Je veux me battre partout où il y a de la vie » de Clara Zetkin, réédité en 20221. Crédits: Éditions HORS-D’ATTEINTE.

En un peu plus d’un siècle d’existence, la Journée internationale des droits des femmes est un moment de commémoration du chemin parcouru et de rassemblement autour de luttes communes. Il pourrait être tentant de remettre en question le fait qu’elle existe encore après tant d’années, mais il suffit d’un seul regard sur l’actualité de l’année écoulée, et tout doute est rapidement balayé.

Un symbole international

Le 19e siècle s’achève avec les mobilisations et l’engagement de la socialiste allemande Clara Zetkin. Entre autres grâce à son initiative, les droits et la présence des femmes sur le plan politique bougent (légèrement) jusqu’à l’aube de la première guerre mondiale. La Russie voit naître en mars 1913 ce qui deviendra l’année suivante la Journée internationale des ouvrières. Une date anniversaire à laquelle viennent s’ajouter de nouvelles réclamations pour la condition féminine les années suivantes. Rien n’officie spécifiquement l’adoption du 8 mars au Québec, cependant, cette date prend de l’ampleur dans les années 1960.

L’évolution d’une lutte

Clara Zetkin à Birkenwerder, en 1931. Crédits: Karl Dietz Verlag Berlin / TV5 Monde.

L’enseignante, journaliste et politicienne allemande faisait à son époque une très nette distinction de classe sociale dans sa théorisation de la lutte féministe, accusant le système capitaliste de profiter aux femmes les plus aisées. Aujourd’hui et bien qu’encore peu nombreuses, les recherches féministes démontrent que le féminisme n’a pas qu’un seul visage, mais qu’au contraire, il se doit d’être un point de convergence entre différentes problématiques. En ce sens, l’américaine, juriste et professeure, Kimberlé Crenshaw a introduit le concept d’intersectionnalité en 1989.

« De même que le travailleur est sous le joug du capitaliste, la femme est sous le joug de l’homme et elle le restera aussi longtemps qu’elle ne sera pas indépendante économiquement. »

Clara Zetkin lors du Congrès fondateur de la Deuxième Internationale ouvrière à Paris (1889) 1,2.

Selon la Ligue des droits et libertés (LDL), ce concept est né d’une « critique de l’homogénéisation » d’un certain féminisme, qui empêchait notamment d’embrasser la pluralité des problématiques sous-jacentes. Entre autres, l’intersectionnalité met de l’avant les incohérences, les lacunes, et les rouages systémiques qui favoriseraient les discriminations de genre, d’origine ethnique, d’âge, de confession, d’orientation sexuelle, etc. tout en reconnaissant qu’une personne peut subir plusieurs de ces discriminations à la fois.

Célébrer le 8 mars 2025

Cette année marque le 85e anniversaire du droit de vote et d’éligibilité des femmes au Québec. Acquis relativement récemment au regard de l’Histoire, le droit au suffrage n’est pourtant pas universel dans le monde. Et comme nous l’a démontré 2024, certains droits que l’on peut penser acquis peuvent vite s’envoler en fumée sous l’oeuvre de politiciens peu regardant sur les droits humains.

De nombreuses entreprises utilisent encore à tord le 8 mars comme un prétexte pour vendre des produits destinés à un marché supposément féminin. Cette méprise se retrouve souvent dans les communications ou le marketing, clamant à l’occasion de la Journée des femmes!, et ainsi dénigrant (parfois sans le savoir) des siècles d’insurgences et de combats.

Où et comment célébrer ?

Pour en apprendre davantage, s’engager, faire une différence, il est possible de participer à des rassemblements de mobilisations, soutenir et rejoindre des organisations de lutte ou de recherches. Il existe également différentes façons de s’informer ! Apprenez-en plus sur la philosophie féministe chaque année en février. Découvrez des figures engagées, « oubliées » ou écartées des récits traditionnels, suivez et partagez les initiatives qui dénoncent certaines réalités. Une autre façon peut aussi simplement de se plonger dans des lectures féministes !

« Show féministe: Des milliers d’empreintes / Lancement de la Marche mondiale des femmes en Mauricie », samedi 8 mars dès 18h. Crédits: évènement Facebook du TCMFM.

Si vous cherchez quoi faire samedi en Mauricie, la Table de concertation du mouvement des femmes (TCMFM) offre au Cégep de Shawinigan une soirée de célébration de l’histoire des femmes à travers des contes, des kiosques, des prestations, et une exposition artistique.

Sélection non-exhaustive à lire ou relire

Ces hommes qui m’expliquent la vie, Rebecca Solnit, Éditions de l’olivier (2018).
La grande noyée, Marie-Jeanne Bérard, Éditions Tête Première (2024).
Notre corps, nous-mêmes : écrit par des femmes, pour les femmes, Collectif, Éditions Hors-d’atteinte (2020).
Je pense que j’en aurai pas, Catherine Gauthier, Éditions XYZ (2023) – critique du livre

  1. Zetkin, C. (2022). Je veux me battre partout où il y a de la vie. Hors-d’atteinte. ↩︎
  2. Marcobelli, E. (2021). Zetkin, Clara (1857-1933) Dans Keucheyan, R., Ducange, J. et Roza, S. (dir.), Histoire globale des socialismes, XIXe-XXIe siècle XIXe-XXIe siècle. ( p. 1030 -1038 ). Presses Universitaires de France. ↩︎
  3. Zetkin, C. (2015). Selected Writings. Haymarket Books, p. 46. ↩︎
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