Dans plusieurs universités, chaque département possède un pavillon distinct. Par ici, on constate plutôt l’existence de deux ilots: les «psy» (‘choéducation et ‘chologie), et le reste. Si l’AGE UQTR (acronyme d’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières) a pour mission de représenter et de fournir des services à l’ensemble des étudiants du campus, il est curieux de constater que certains ont senti le besoin de se regrouper hors de sa structure.
Je vais débuter en vous racontant une tranche de ma vie. Quand j’ai débuté à l’UQTR, il y a de ça près de six ans, j’étais inscrit au baccalauréat en psychologie. J’ai passé près de quatre ans au Michel-Sarrazin, je me suis donc réjoui quand j’ai appris l’ouverture de l’antenne de la Chasse Galerie dans ce pavillon. Il était temps que quelque chose vienne concurrencer Sodexo qui exploitait un monopole sur tout ce qui se vendait de comestible dans le pavillon. Et c’était bien de l’exploitation, le nouveau café étudiant est donc plus que bienvenu.
Ce que j’apprécie moins, par contre, c’est l’odeur de partisanerie qui flotte autour de l’entité-mère du café.
Je fais référence à la fameuse AEMS (Association des étudiants du Michel-Sarrazin). Si vous êtes représenté par celle-ci, je ne vous apprendrai rien en disant qu’elle est le regroupement des trois associations de niveau 2 résidant au pavillon du même nom: baccalauréat en psychoéducation, baccalauréat en psychologie et cycles supérieurs en psychologie. Pour les autres, cette distinction est essentielle à faire, car ils n’en ont probablement jamais entendu parler.
Je parle de partisanerie parce que cette association s’est formée en réaction au manque d’intérêt chronique que l’AGE porte aux services de ses membres ayant leurs cours dans ce pavillon. La raison de base est très justifiée et j’applaudis là encore l’initiative. Cependant, j’ai un problème quand, au lieu de travailler à mieux représenter ses ouailles au niveau supérieur, l’association encourage la zizanie.
En effet, le fameux café est devenu le terrain d’une lutte entre l’AEMS et l’AGE au sujet du contrat de fournitures. Or, aucune des deux parties ne démontre d’ouverture à négocier. On assiste à un dialogue de sourds entre les deux entités. D’un côté, les représentants de l’AEMS exigent (le terme est un euphémisme) l’abolition rétroactive pure et simple de certaines clauses financières du contrat, et de l’autre, l’exécutif de l’AGE UQTR fait des contre-offres ridicules.
Orgueil et confrontation
Donc, si j’accuse l’AEMS de partisanerie, il n’en demeure pas moins que certaines instances de l’AGE encouragent le sentiment d’exclusion que vivent les membres du Michel-Sarrazin. Un dialogue de sourds ne se fait jamais en solitaire. Plus souvent qu’autrement, il est troublant de voir le peu d’intérêt que les officiers portent à cette portion de leur membership.
Pourtant, même le conseil d’administration était prêt à donner au moins une bonne partie de ce que demandait l’AEMS. Cette tentative de conciliation a néanmoins été victime de ce qui semble être une guerre d’égos surdimensionnés. C’est là la seule explication que je vois quant à cet entêtement dans la confrontation inutile.
Un dialogue de sourds ne se fait jamais en solitaire.
Des deux côtés, j’invite les protagonistes à se rappeler qu’ils ont été nommés par les étudiants et pour les étudiants. Vous avez ce titre avant votre nom en vertu de la confiance que ceux-ci vous ont témoignée, et ce, afin de les représenter et de travailler dans leur meilleur intérêt. Il serait donc temps de cesser de se chamailler sur des virgules, de faire la compétition de qui aura son nom écrit le plus souvent sur un procès-verbal de réunion.
Questions immobilières
Ceux qui me lisent régulièrement se rappelleront des deux chroniques où je critiquais passablement durement l’administration de notre université. Notre cher Nouvelliste a décidé de me faire mentir en parlant de nouveaux projets à l’UQTR, particulièrement de la possibilité d’ouvrir un aréna public sur notre campus.
Notre université est montrée comme l’héroïne de ce dossier, venant sauver le projet par sa participation. Cela peut sembler une bonne nouvelle, mais ça reste encore un investissement dans du béton. Et pas du béton pour faire des salles de cours plus modernes.
Ceux qui suivent l’actualité du mouvement étudiant (j’ai ri un peu en écrivant cette ligne), savent que plusieurs départements de l’illustre Université de Montréal ont débrayé au cours des dernières semaines. Il n’était pas question d’une hausse des frais de scolarité, mais d’une opposition au renouvèlement du contrat du recteur Breton.
Celui-ci est partiellement responsable de la piètre situation financière de cette université, ayant justement péché par excès de béton. On l’accuse d’avoir entrainé l’UdeM dans un nombre injustifié d’investissements dans la construction. Cela s’est aussi vu à l’UQAM avec le scandale de l’Ilot Voyageur, comme si les administrations avaient tendance à oublier la vocation première de l’université…