Au moment où les différentes associations étudiantes des régions québécoises mettent sur la table un projet de nouvelle alliance nationale, c’est au tour de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) d’annoncer son désir de faire un référendum visant à se désaffilier de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).
Les membres de l’exécutif de la FAÉCUM s’entendent pour dire que la FEUQ n’est plus efficace d’un point de vue politique. C’est lors du prochain congrès de la FAÉCUM, que ses membres devront se prononcer à propos de la désaffiliation, mais aussi sur la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante. Rappelons que la FAÉCUM regroupe 40 000 étudiants regroupés en 82 associations de l’Université de Montréal, ce qui représente une grande part des membres de la FEUQ. Ainsi, sans la FAÉCUM, elle perdrait le tiers de ses membres.
Le projet des régions
Plus tôt dans le mois, lors d’une rencontre tenue en février dernier dans le cadre de la Table des régions, les associations régionales (AGECAR, AGE UQTR, REMDUS et MAGE-UQAC) ont établi les fondements de ce qui pourrait être une prochaine association étudiante nationale au Québec.
En effet, depuis plus d’un an, ces associations étudiantes échangent au sujet des difficultés qu’elles rencontrent en ce qui a trait à leur représentativité nationale. Elles souhaitent ainsi construire une association sur un modèle qui serait basé sur des composantes qui leur sont primordiales, à savoir la souveraineté locale, la facilité d’être entendues par tous et pour tous, la capacité de faire front commun sur le plan politique, la primauté du profil plus que du nombre et enfin la facilité d’affiliation et de désaffiliation.
L’idée n’est donc pas de construire une association en opposition avec les grands centres, mais plutôt une structure où les différentes réalités étudiantes seraient représentées à juste titre.
L’AGE UQTR désaffilié de la FEUQ pour son bien
«Dans les dernières discussions qu’il y a eu avec la Table des Régions, l’idée était de faire une association pour toutes les associations du Québec», explique Jean-René Leblanc, vice-président aux affaires sociopolitiques de l’AGE UQTR.
Lorsque l’AGE UQTR s’est désaffiliée de la FEUQ en 2009, la FAÉCUM était l’un des problèmes identifié. En effet, l’association étudiante de l’Université de Montréal regroupe près de 40 000 étudiants, ce qui veut dire que lors d’un vote au sein de la FEUQ, la FAÉCUM représentait la voix la plus forte en raison de son nombre élevé de membres. C’est pourquoi les universités de régions ne se sentaient pas représentées, car toutes les décisions étaient prises par les grandes universités. Avec le temps, les associations de région se sont presque toutes désaffiliées, pour les mêmes raisons.
Dans le cas où la FAÉCUM viendrait à intégrer la nouvelle association nationale proposée par les associations de régions, elle devrait se plier à leurs règles, c’est-à-dire adhérer au principe qu’«une association équivaut à un vote», ce qui représente le point central de ce nouveau projet d’alliance.
Dans le cas où la FAÉCUM venait à intégrer la nouvelle association nationale proposée par les associations de régions, elle devrait se plier à leurs règles, c’est-à-dire adhérer au principe qu’«une association équivaut à un vote», ce qui représente le point central de ce nouveau projet d’alliance.
Jean-René Leblanc déclarait à ce propos: «C’est quelque chose de très important. L’avantage que la FAÉCUM a d’avoir un grand nombre de membres sera moins important. Par la suite, il va y avoir un système de double proportionnalité, même si celle-ci n’est pas encore déterminée. C’est pour qu’il y ait un véritable partage équitable dans le vote.»
Quant à l’avenir de la FEUQ, si la FAÉCUM quitte la table, il y a de grandes chances qu’elle disparaisse d’après Jean-René Leblanc.
[…] L’ASSÉ ne doit pas se réjouir trop rapidement Les étudiants de l’Université de Montréal quittent donc la FEUQ, mais cela ne signifie pas qu’ils demeureront sans affiliation nationale. Déjà des associations universitaires en régions semblent avoir «établi les fondements de ce qui pourrait être une prochaine association étudiante nationale au Québec» (source). […]