Boxe professionnelle: François Pratte, en immersion dans la peau d’un boxeur

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François Pratte lors de la pesée pour son deuxième combat professionnel à Gatineau le dimanche 21 février. Photo: Eye of the Tiger Management
François Pratte lors de la pesée pour son deuxième combat professionnel à Gatineau le dimanche 21 février. Photo: Eye of the Tiger Management

La pratique d’une discipline sportive à haut niveau requiert beaucoup d’entraînement, d’implication et de persévérance. François Pratte, étudiant et boxeur professionnel, a accepté de lever le voile sur la préparation effectuée avant chaque combat.

«Avant une rencontre je m’entraîne tous les matins en effectuant 45 min de footing puis deux heures d’entraînement technique avec mes entraîneurs. En complément, je m’entraîne deux ou trois fois par semaine avec un entraîneur privé pour le conditionnement physique». – François Pratte

Des mesures draconiennes

Pour une compétition, l’athlète ne doit pas dépasser les 122 livres, «évidemment, ce poids est atteint suite à de nombreuses diètes et beaucoup d’heures d’entraînement. Ma nutritionniste s’occupe de diminuer mon apport calorique tout en s’assurant de maintenir ma condition musculaire et mon énergie. Je dois alors manger 5 ou 6 repas forts en protéines par jour. La semaine de la pesée (qui est la veille du combat), je dois m’assurer de perdre les quelques livres qu’il me reste car même si je pèse 0,1 lbs supplémentaires, le combat peut être annulé. Pour perdre les dernières livres je dois donc me déshydrater en faisant soit du sauna, soit de la corde à danser pendant des heures en étant habillé très chaudement ou encore, en prenant deux ou trois bains très chauds remplis de sel d’epsoem. J’entre alors 10 à 15 minutes dans le bain brûlant, je sors 2 minutes, puis j’y retourne. Je peux ainsi perdre 5 livres d’eau en 30 minutes» explique-t-il. «Ensuite, je me couche et j’attends la pesée officielle du lendemain. Parfois, j’ai énormément de difficultés à dormir puisque je suis stressé et que j’ai très faim et surtout soif».

«La pesée arrive, je fais face à mon adversaire devant les caméras, qui est tout aussi affaibli que moi à ce moment là et dès que les caméras ne me filment plus, je m’empresse de boire du pédialyte, du gatorade et de manger des fruits. […] Avant le combat, je visionne les vidéos de mon adversaire, puis je retourne avec mes entraîneurs. Je me nourris tout en continuant de m’hydrater constamment», informe-t-il.

Le moment de vérité

«À quelques heures du combat, la tension est palpable, je sais que je n’ai pas droit à l’erreur dans ce monde de business qu’est celui de la boxe professionnelle. Je ne peux pas perdre car le promoteur qui me fait boxer croit en moi et a investi de l’argent sur moi». «Deux heures avant le combat mon équipe et moi nous dirigeons vers le vestiaire pour écouter les directives des arbitres et mettre les bandages sur les mains sous les yeux des inspecteurs de la régie.

«Il n’y a plus que lui, moi et l’arbitre. J’ai l’impression que tout est au ralentit et que plus un son n’est perceptible hormis la voix de mon entraîneur» – François Pratte, étudiant et boxeur professionnel

Après cela, je m’échauffe et j’écoute les dernières directives de mes entraîneurs qui me rappellent les choses travaillées en gymnase durant les deux derniers mois. Environ 15 minutes avant mon combat, je me repose. C’est à ce moment que le stress augmente le plus. J’attends ainsi, avec les gants dans les mains, que le responsable de la régie entre dans le vestiaire et me dise que c’est à mon tour. Mes entraîneurs et moi nous dirigeons alors vers le ring en passant à travers la foule hurlante. Ma chanson débute et je me retrouve face à mon adversaire. Il n’y a plus que lui, moi et l’arbitre. J’ai l’impression que tout est au ralentit et que plus un son n’est perceptible hormis la voix de mon entraîneur. L’annonceur maison me présente et le premier son de cloche retentit. C’est enfin partit, je lance le premier coup et le stress diminue. À ce moment, plus rien ni personne ne m’importe. Je suis seul, je me bats et je ne pense qu’à gagner. Entre chaque round, je retourne dans le coin avec mes entraîneurs qui me conseillent et pansent mes blessures s’il y en a. La fin de l’affrontement arrive et on attend le verdict. Je prends quelques photos, je remercie mes commanditaires, puis je retourne chez moi décompresser des toutes ces émotions. Une semaine après, je retourne au gymnase puis on recommence», achève-t-il.

Notons que le prochain combat de François Pratte aura lieu au mois de mai, à Trois-Rivières.

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