Changer la vie: Don’t call me baby… anymore ⎯ 8 mars: Journée internationale de la femme

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Je présume que tout le monde a entendu, plutôt 100 fois qu’une, cette chanson. Qu’y exprime Kreesha Turner? De la façon dont je l’entends, c’est une touchante manière de dire: «Ne m’appelle plus bébé… sinon, bientôt, tu me traiteras en bébé… et je suis, une adulte maintenant.»

Y a-t-il un lien à faire avec la Journée internationale des femmes? Certainement! Cette Journée est célébrée dans de nombreux pays à travers le monde. C’est en 1975, lors de l’Année internationale des femmes, que l’ONU a commencé à célébrer cette journée le 8 mars. Son but? Faire le point sur les luttes et les réalisations passées, mais surtout, examiner le présent de façon à prendre conscience des tâches qui attendent les femmes d’aujourd’hui.

Chemin parcouru?

C’est dans le contexte du patriarcat qu’est apparu le féminisme. Dans une société où l’homme croit qu’il est le maître, que la femme est sa servante, on n’imagine que difficilement ce qu’il a fallu de courage à ces femmes pour revendiquer leurs droits devant tous les sarcasmes, les quolibets, les menaces… et même les coups, destinés à leur faire «prendre leur place», à les soumettre.

Pensons qu’il y a à peine trois générations, les femmes n’avaient pas le droit de vote, pas le droit de travailler, d’ouvrir un compte de banque, de signer un contrat… Bref, elles étaient considérées comme des enfants, socialement parlant, des bébés. Reconnaissons que le chemin parcouru est énorme… même si le but d’égalité est loin d’être atteint.

Une priorité actuelle: reconnaissance du corps féminin

Bravo aux femmes qui ont évolué dans tous ces domaines. Mais, je pense que cette évolution devra continuer. Qu’est, d’abord, une femme? Un corps, un sexe.

Y a-t-il, encore aujourd’hui, de nombreux interdits à propos du corps féminin (sauf si cela rapporte)? Est-il toujours vrai qu’une femme n’est acceptée que si elle est asexuée, c’est-à-dire une non-femme à proprement parler? N’est-ce pas un déni de la femme réelle?

Sale con!

Une preuve parmi d’autres que le corps des femmes, et surtout leur sexe, sont rejetés? «Sale con!», est une insulte aussi banale que superlative en français. Que signifie le mot «con»? À l’origine, il désigne le sexe des femmes… Cela en dit long sur le mépris dans lequel la société patriarcale tient les femmes. Les hommes (bientôt imités par les femmes?) ont chargé ce mot «con» de tout ce qu’il y a de plus laid, de plus stupide au monde. Il n’y a pas pire insulte.

N’est-il pas temps de réhabiliter le con, ce qui reviendra à réhabiliter les femmes dont il l’essence même?

Les femmes sont comme des rayons de soleil qui embellissent la vie par leur seule présence.

Le modèle des femmes: la vierge marie?

Comment en sommes-nous arrivés à nier le corps des femmes, leur sexe? Le meilleur moyen d’éduquer quelqu’un, c’est de lui fournir un modèle. Quel est le modèle que l’Église impose aux femmes? Celui de la vierge Marie. En quoi consiste-t-il?

Pour les femmes, le message est simple: il correspond à une femme qui donne naissance à un enfant-dieu… sans avoir été pénétrée. On leur dit: si vous voulez être acceptée dans l’Église, et même dans la société, vous devez faire le sacrifice de votre sexualité. Ce modèle influence-t-il les hommes? Naturellement. Ils apprendront à considérer les femmes comme des êtres purs, non sexués.

Un modèle toujours d’actualité?

Je suis conscient que ce cadre a quelque peu évolué, mais ce modèle n’est-il pas présent dans le cerveau de chaque femme, encore aujourd’hui? Quelques exemples. Quand une femme dit: «Si je montre mes désirs, mon partenaire va me prendre pour une nymphomane, une Marie-couche-toi-là»; ou: «Je pourrais lui expliquer comment me caresser, mais j’aurais peur de passer pour une vicieuse!».

D’un autre côté, et pour relativiser cet idéal, les vierges et les femmes asexuées ne sont pas ce que l’on veut nous faire croire. Les hormones, le besoin, bref, l’instinct, sont toujours là… prêts à renaître de leurs cendres.

On ne naît pas femme: on le devient

…Dixit Simone de Beauvoir. Est-exact? Les femmes doivent-elles réapprendre à être femme? Les femmes n’ont-elles pas appris, par une répression féroce, à cacher leur corps, à étouffer leur sexualité, depuis des millénaires? Effectivement, les femmes sexuées sont dangereuses, car elles peuvent déranger, par la seule force de leur charme, de leurs courbes, l’ordre patriarcal (nous n’avons qu’à penser aux Femen).

Je pense que les femmes doivent reconquérir leur corps, leur vie sexuelle, leur désir… bref, leur vie… et que les hommes devraient les y aider: il en va de leur intérêt à eux… autant que de leur intérêt à elles.

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