Conférence: Qu’est-ce que les commotions cérébrales?

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Le jeudi 25 février dernier, Anouchka Hamelin, neuropsychologue et chargée de cours au Département de psychoéducation de l’UQTR, a animé une conférence au cinéma le Tapis Rouge ayant pour thème «Commotions cérébrales: fréquent, mais pas anodin». Anouchka Hamelin a abordé les questions de la gravité des traumatismes, de leurs répercussions à travers les âges et des réelles conséquences sur la santé.

Neuropsychologue depuis 10 ans, Anouchka Hamelin travaille avec des personnes ayant subi, entre autres, des traumatismes cérébraux. Le but de sa conférence était de démêler le sujet qui est souvent abordé au sein des médias. «Il n’est pas toujours facile de distinguer ce qui appartient au vrai ou à la rumeur», dit-elle à ce sujet. La commotion cérébrale est connue aussi sous le nom de traumatisme craniocérébral léger (TCC léger). Il ne faut pas confondre cette expression avec celle de traumatisme crânien que l’on trouve dans le langage courant, qui lui est un bris de l’os. Le TCC est un traumatisme causant une destruction ou une dysfonction du système nerveux intracrânien. Il existe trois niveaux de sévérité du TCC: faible, modéré et grave. Ils dépendent de la force de l’impact et de la direction du mouvement lors du choc. Pour observer les lésions, le personnel de la santé utilise le scanner ou l’IRM. «Parfois, on ne voit pas les lésions avec les appareils, même si le cerveau a été abîmé», nuance cependant Anouchka Hamelin. Elle en explique la raison : «Habituellement, lorsqu’on arrive à l’hôpital, le cerveau a eu le temps de récupérer un peu et nos appareils ne détectent pas les mini-lésions».

À la suite d’un TCC léger, 85% des cas ne présentent plus de symptômes six mois plus tard.

La vie après une commotion cérébrale

À la suite d’un TCC léger, 85% des cas ne présentent plus de symptômes six mois plus tard. Quant aux TCC modéré ou grave, certaines séquelles se résorbent, alors que d’autres s’améliorent, mais demeurent. En fait, les séquelles varient selon l’importance et le lieu des lésions cérébrales. Après un TCC, des troubles de la personnalité peuvent apparaître, comme l’anxiété. Ensuite, l’âge de la personne a également un impact. En effet, plus un TCC survient à un jeune âge, plus la récupération est facilitée par la capacité de réorganisation du cerveau grâce à la plasticité cérébrale. Cependant, si la région affectée par le TCC, comme la zone préfrontale, n’était pas fonctionnelle au moment du TCC, elle aura beaucoup moins de chance de le devenir suite au TCC. Finalement, les séquelles seront plus ou moins graves selon le niveau de sévérité du TCC. Lors d’un TCC léger, la personne va ressentir facilement de la fatigue, avoir des maux de tête, des problèmes de mémoire ou d’organisation. Dans les cas les plus graves, la personne peut présenter des traits dépressifs et anxieux, voire un oubli de la vie antérieure, des difficultés de gestion émotionnelle ou des changements au plan de la personnalité. Cependant, la neuropsychologue insiste: «Le soutien des proches est indispensable pour compenser et gérer les difficultés rencontrées». Il faut prendre le temps aussi d’expliquer à l’entourage ce qu’il doit faire pour aider.

D’autres conférences à venir

Cette présentation s’inscrivait dans le cadre d’une série de conférences offerte au public, dont les thèmes concernent le cerveau et le comportement humain. La prochaine aura lieu le 24 mars prochain durant laquelle la neuropsychologue abordera le thème de la médication (antidépresseurs, anxiolytiques, psychostimulants) et démentira les mythes autour de cette question. Au mois de mai, la conférence sera soumise au choix du public: certains choix sont déjà en ligne. Toutes les propositions sont également les bienvenues et seront ajoutées à la liste si elles sont en lien avec les connaissances et compétences de la docteure Hamelin.

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