
Après avoir obtenu une maîtrise en biotechnologie végétale dans son pays d’origine, le Bangladesh, puis une seconde en biologie moléculaire en Finlande, Bulbul Ahmed s’est installé à Trois-Rivières en septembre 2013. Il a commencé un doctorat en biologie cellulaire et moléculaire et a rejoint le laboratoire du professeur Hugo Germain, directeur de groupe de recherche en biologie végétale à l’UQTR.
Pour réaliser sa recherche, Bulbul Ahmed a obtenu une bourse des Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT). «Les plantes sont les seuls organismes qui peuvent transformer l’énergie de la lumière en nourriture. Elles produisent de l’oxygène dont les animaux ont besoin pour rester vivants», rappelle d’abord l’étudiant, incluant évidemment les humains parmi les animaux. Ces plantes sont utilisées pour divers produits, comme le bois, les médicaments, les cosmétiques, le plastique et quelques autres produits chimiques industriels. Cependant, Bulbul Ahmed précise que les plantes sont toujours menacées par des microbes pathogènes (virus, bactéries, champignons), d’où son intérêt à comprendre comment ces plantes se défendent et par la suite obtenir de meilleures récoltes en augmentant leur résistance.
Développer l’immunité des plantes
«Les plantes ont un système immunitaire différent de celui de l’humain, mais elles ont développé un système immunitaire très puissant, efficace et complexe que nous commençons juste à comprendre», explique l’étudiant. Lorsque les plantes sont agressées par les microbes pathogènes, ces derniers sécrètent des facteurs de virulence (appelés aussi effecteurs) dans les cellules hôtes, ce qui supprime leur immunité. Ils détournent alors le métabolisme cellulaire à leur avantage. À travers son projet de recherche, Bulbul Ahmed tente de découvrir les facteurs de virulence et leurs cibles dans les cellules hôtes, en particulier ceux qui déterminent l’immunité. Cette étude permettra alors de mieux comprendre le fonctionnement du système immunitaire des plantes. L’étudiant précise: «Je travaille sur un facteur de virulence du Melampsora larici-populina qui cause la rouille du peuplier. Je cherche à savoir comment le pathogène fongique envahit les plantes et comment il s’installe dans les cellules végétales et ainsi, comment il crée la maladie». L’étudiant au doctorat a d’ailleurs déjà obtenu des résultats: «J’ai déjà constaté que l’effecteur s’accumule dans le noyau hôte. Il affecte aussi la transcription puisqu’il supprime la réponse transcriptionnelle normale de réponse aux pathogènes». Son étude pourrait fournir des indices pour d’autres expériences de transcription. De plus, elle contribuera à l’avancement des connaissances fondamentales sur l’immunologie moléculaire des plantes. Finalement, ses recherches amèneront au choix de plantes plus résistantes aux diverses maladies pour l’agriculture.
Cette étude permettra de mieux comprendre le fonctionnement du système immunitaire des plantes.
Une longue passion
Ayant enseigné pendant trois ans et demi à l’Université en biotechnologie des plantes et en biologie cellulaire au Bangladesh, Bulbul Ahmed a particulièrement été intéressé par les recherches menées par son actuel professeur, Hugo Germain. D’ailleurs, lorsqu’il étudiait au baccalauréat en biotechnologie des plantes, il s’intéresse déjà à la biologie moléculaire des plantes et, plus précisément, comment ces dernières combattent les pathogènes, ce qui permet une meilleure production alimentaire. Ayant des connaissances limitées en français, Bulbul Ahmed peut tout de même compter sur ses amis et collègues à l’université. «Les gens ici sont très sympathiques, même si je ne parle pas bien français. Au début c’était difficile, mais mes collègues et mes amis m’aident beaucoup», conclut-il à ce sujet.