Critique musicale : Dropkick Murphys et Crystal Castles

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Dropkick Murphys – Signed and Sealed in Blood

Venant tout droit du Massachusetts, l’état américain le plus irlandais, nous arrive le huitième album studio du groupe Dropkick Murphys. Nous offrant à chaque album un punk aux tendances celtiques, oi! et folk, il ne s’agit pas ici d’un groupe qui change beaucoup dans le temps. Conséquemment, chaque album du groupe est une valeur sûre.

Difficile de ne pas aimer les Dropkick. Leur nouvel album, Signed and Sealed in Blood, n’a rien de nouveau si on le compare au reste de leur discographie. Pourtant, dès la première écoute, on se sent entraîné par l’énergie contagieuse et les «sing-along» constants. Après trois pièces, j’avais déjà envie d’aller me battre dans un bar à la Saint-Patrick en buvant de la Guiness et du whiskey.

Qu’est-ce qui les rend si efficaces? Probablement cet alliage toujours juste d’instruments hétéroclites comme la guitare sèche, la flûte, le banjo et la cornemuse (Rose Tattoo). Peut-être est-ce cette facilité à créer des refrains que l’on chante très fort déjà après une écoute (The Boys are Back, Burn). Ou bien est-ce les paroles que Al Barr chante avec ses tripes? Probablement un amalgame de tout ceci.

De plus, le groupe a avoué vouloir produire un album qui serait plus accessible et facile d’approche que le précédent, Going Out of Style, qui demandait plus d’analyse pour bien le comprendre. La signature sonore de l’album n’a rien d’incroyable alors que le groupe mise sur la simplicité, ce qui lui va très bien. Il arrive cependant que nous perdions quelques beaux éléments comme une excellente rythmique de guitare dans l’énergique The Battle Rages On.

Ce genre d’album possède souvent les qualités de ses défauts. Bien qu’il soit efficace et intéressant d’avoir de si bons refrains «sing-along», en avoir à chaque chanson peut finir par devenir répétitif. La structure des chansons est identique d’un titre à l’autre, si bien que l’on peut prédire facilement le reste de la pièce après quelques secondes.

Je me dois d’avouer qu’il ne s’agit pourtant pas d’un mauvais album, bien au contraire. Il s’agit de chansons passe-partout qui peuvent facilement mettre le feu dans la place et être aimées de tous. Loin d’être l’album de l’année, il va assurément vous faire sourire.

Dropkick Murphys se mérite un B pour Signed and Sealed in Blood.

Crystal Castles – (III)

Photo : Courtoisie

Duo canadien de musique électronique, Crystal Castles commence à obtenir une renommée et une popularité mondiales alors qu’il lance son troisième album, simplement intitulé (III). Composé par Ethan Kath (musique) et Alice Glass (voix et paroles), l’électro très dense présenté sur ce nouvel album vous mènera dans une transe agréable et réflective.

Se rapprochant de plus en plus du style parfois suffocant de Salem, Crystal Castles nous offre un voyage dans le monde tourmenté et triste d’Alice Glass. Elle nous chante des phrases comme «I am the plague» (Plague) ou encore «You’ll never be pure again» (Transgender) tout au long du disque. Il ne s’agit pas de chansons pour des enfants de chœur qui veulent séduire une jolie étrangère.

La production de l’album est très dense, voire parfois étouffante. Je le dis ici sous forme de compliment, bien entendu. La voix haute et claire de Glass brise un peu cette tendance à la lourdeur comme dans les pièces Pale Flesh ou Wrath of God. Les pièces qui sont de loin les plus accessibles sont Sad Eyes et Violent Youth. Elles offrent le côté plus radiophonique du groupe avec un rythme dynamique et moins dense et une voix douce et mielleuse.

Ce rythme est brisé par ce que je crois être le meilleur morceau de l’album, Insulin, qui nous donne l’impression d’être pris à l’intérieur d’une pièce suffocante de chaleur et de détresse. Même la voix de Glass, lorsqu’elle n’est pas modifiée par des effets créés par Kath, semble être en détresse.

Si j’ai vanté la chanteuse au cours de l’article, ce n’est certainement pas au détriment du compositeur du duo, Ethan Kath. Il a une facilité désarmante à rendre les chansons les plus sombres agréables à écouter. La majorité des chansons sont courtes et efficaces et les structures varient souvent.

Il s’agit d’un album qui est difficilement prévisible. Seulement quelques secondes sous la barre des 40 minutes, (III) s’écoute facilement sans devenir trop lourd ou encombrant. L’image de la pochette est une photo d’une mère et de son fils prise au Yémen. Elle démontre bien le ton généralement sombre de l’album. Il s’agit ici du parfait album d’hiver à écouter le soir avant d’aller se coucher, un verre de scotch à la main.

Pour ce bijou à posséder, Crystal Castles se mérite un A.

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