
Je m’attendais à entrer dans une tour, de pousser une porte et d’y retrouver un vieil homme sage, assis dans un grand fauteuil face à la fenêtre, contemplant la grandeur de l’université à travers des yeux remplis de souvenirs.
C’est l’image que je me faisais d’un doyen. En fait, je n’avais absolument aucune idée du rôle du doyen dans une université.
Danny Dessureault: psychologie et implication
Originaire de Grand-Mère, Danny Dessureault a d’abord complété un baccalauréat en psychoéducation avant une maitrise en psychologie à l’UQTR. Il a travaillé pendant presque 20 ans à Montréal auprès de clientèles prises en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Il a complété son doctorat à l’Université de Montréal, puis ses recherches auprès de jeunes aux troubles de comportements l’ont mené à un post-doctorat en psychoéducation à l’Université de Sherbrooke.
C’est en 2002 qu’il a commencé à enseigner à l’Université du Québec à Trois-Rivières, où il deviendra entre autres directeur de programme pendant trois ans.
Tout au long de son parcours, il a toujours participé à la vie de programme, que ce soit comme étudiant, membre extérieur, chargé de cours ou professeur.
Puis, il a été approché pour le poste de doyen des études, ce qui n’était pas un objectif en soi, mais qui constituait un défi qui l’intéressait beaucoup. C’est donc en 2011 qu’il est entré en poste pour un mandat de cinq ans.
Il apprécie énormément sa fonction de soutien aux programmes. C’est en quelque sorte lui qui les aide «à accomplir leurs rêves»!
Une gestion généraliste
En tant que doyen, Danny Dessureault doit veiller, avec son équipe du Décanat des études, au développement de tous les programmes de 1er, 2e et 3e cycle de l’UQTR. Mais comment peut-il savoir ce dont chaque programme a besoin? Comment les développer de façon pertinente? Grâce aux professeurs!
Dans une université qui n’est pas gérée en mode facultaire (c’est-à-dire qu’il n’y a pas de Faculté de lettres, Faculté de l’éducation, etc.), c’est aux directeurs de chacun des comités de programmes que revient l’actualisation du contenu des cours, de l’ajout ou du retrait de cours obligatoires ou encore de l’embauche de professeurs.
Une fois que des décisions sont prises dans les départements, elles sont amenées au Décanat des études pour approbation et pour la mise en place des changements nécessaires.
Je comprends ainsi l’aspect dynamique des programmes et surtout que ce sont les professeurs qui font la couleur de l’Université et qui assurent la qualité de la formation, puisque c’est en les consultant qu’on construit le cheminement de l’étudiant. Ce sont eux qui sont aux principales loges des sujets pertinents et qui amènent les initiatives vers la bureaucratie. Il reçoit les propositions et il s’assure qu’elles sont bien justifiées avant d’entamer la série d’instances à franchir avant de veiller à l’application des changements nécessaires.
Ce point de vue généraliste demande au doyen d’avoir une ouverture d’esprit sur l’ensemble des programmes et d’avoir une vision d’ensemble horizontale. Le plus grand avantage de ce mode de fonctionnement est l’autonomie des directions départementales.
Ligne de conduite
Le rôle du doyen est de porter chacun de ces dossiers en questionnant d’abord leur pertinence et, avant tout, de garder une cohérence et une équité dans l’ensemble de l’université.
Danny Dessureault s’est donné comme mandat de veiller à offrir à l’étudiant la meilleure formation possible dans un programme donné, et ce, grâce aux professeurs qui œuvrent dans chacun des départements et qui sont aux faits des développements dans les spécialités et leurs recherches respectives.
Le rôle du doyen est de porter chacun de ces dossiers en questionnant d’abord leur pertinence et, avant tout, de garder une cohérence et une équité dans l’ensemble de l’université.
«C’est un doyen qui est très axé sur la qualité des programmes», me raconte l’agente de recherche avec qui il travaille. «Puisqu’il a déjà été professeur, il a une vision pas seulement stratégique ou politique, mais il voit les applications concrètes des changements et il est près des étudiants».
C’est donc un doyen très accessible, compréhensif et humain que j’ai rencontré.
La pertinence de chacun des cours
Je commence a avoir bien réchauffé les bancs d’écoles pour savoir que souvent, les étudiants ne voient pas toujours à quoi certains cours peuvent leur servir.
Danny Dessureault m’assure que rien n’est laissé au hasard et que chacun des cours a sa raison d’être dans chacun des programmes, bien que l’étudiant n’en voie pas toujours la pertinence dans l’immédiat. Tout est pensé pour amener l’étudiant du point A au point B, avec une formation de qualité et la plus à jour possible.
À cet effet, Danny Dessureault invite les étudiants à s’impliquer dans les comités de programmes, ce lieu privilégié (n’est-ce pas notre responsabilité?) où ils ont leur mot à dire.