Dans les lunettes du frisé: Mes hommages, Pierre Foglia

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Avant d’aborder le domaine des arts, comme je le fais à chaque chronique, j’aimerais rendre hommage à l’un de nos grands chroniqueurs québécois, qui œuvre à La Presse depuis 1972, publiant semaine après semaine des textes et des opinions qui ont marqué, et qui marquent toujours, le cœur même de l’actualité québécoise, Pierre Foglia.

M. Foglia, (Ça vous va si je vous appelle Pierre dorénavant?). Alors, Pierre, vous avez décrété le 28 février dernier que vous étiez à la retraite. Je vous félicite, mais ne vous crois pas. Malheureusement, si vous êtes le moindrement comme moi, écrire semble être une nécessité à la vie. Non pas vivre pour écrire, mais plutôt écrire comme complément de la vie, comme agrément, mais aussi comme nécessité. Et vous le dites vous-même: «Ceci n’est pas une chronique d’adieu, d’ailleurs, je ne m’en vais pas complètement. Je reste un peu», ce qui prouve que vous êtes peut-être un peu masochiste en ne vous retirant pas complètement.

Vous nous avez laissés sur un texte des plus intéressant. Votre dernière chronique abordait la littérature. Drôle de choix, non? Vous disiez: «J’attends seulement que cet hiver de merde me laisse quelques jours de suite sans pelleter pour penser à la façon dont je meublerai ce peu, probablement en vous parlant de livres, pas seulement de livres, mais de livres assurément.» Entre deux pelletées de neige, vous avez le temps de lire, et vous le prenez ce temps qui vous semble essentiel. Or, vous nous annoncez que vous ne quittez pas l’arène, je vous en suis reconnaissant d’ailleurs, mais vous y restez pour parler «de livres, pas seulement de livres, mais assurément de livres». Pierre, (votre prénom me lasse et semble vous manquer de respect, alors ça va si je vous appelle M. Foglia dorénavant?). Alors, M. Foglia, nous ne parlons jamais assez de livres ici au Québec. Espérons que M. Bolduc, et son indemnité de départ, ne mourront pas puisque vous en parlez.

Avant de vous laisser vaquer à vos occupations, M. Foglia, je tiens à vous remercier puisque c’est peut-être grâce à vous que je peux écrire librement comme je le fais dans le Zone Campus depuis l’automne. Vous avez de toute évidence pavé notre voie, à nous, chroniqueurs des médias québécois. Un éternel merci s’impose.

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Malaise au spectacle

Il m’est arrivé quelque chose de bizarre lors des deux derniers spectacles auxquels j’ai assisté. Je vous fais une petite mise en bouche: Philippe B à la Soirée cachée CFOU et Alex Nevsky à Québec pour une levée de fonds des associations étudiantes; deux spectacles devant une foule universitaire, deux foules universitaires qui se foutaient de l’artiste. Petite nuance: le spectacle d’Alex Nevsky s’est tout de même bien déroulé, lui qui jouit d’une renommée un peu plus grande que Philippe B en raison notamment de ses deux Félix pour l’Album pop et la Chanson de l’année au gala de l’ADISQ.

J’étais persuadé que l’artiste avait une influence sur le public, mais, de toute évidence, ça ne semble pas être le cas. Or, les deux artistes ont adopté deux comportements complètement différents face à cette foule désagréable. Dans le cas de la Soirée cachée CFOU, Philippe B a agit en vrai professionnel, en mentionnant une fois que ça parlait un peu fort, mais sans plus d’anicroches, jouant tout simplement son show, ce pour quoi il était payé. En toute honnêteté, ce fut un moment réellement empli de malaise parce que le gars faisait tout simplement pitié sur scène tellement les gens parlaient durant sa performance, et enterraient sa musique. Je retiens dans tout ça qu’il a agit en véritable gentleman, mais je vous assure qu’il n’y a pas eu de rappel. Tenez-vous-le pour dit.

Ils font partie intégralement du spectacle, malheureusement, mais ces évènements demeurent tout de même très révélateurs puisqu’ils en disent long sur la personnalité de l’artiste.

De son côté Alex Nevsky a été beaucoup plus brusque. Je dirais même à la frontière de la méchanceté. Quelques personnes devant la scène parlaient et dérangeaient quelque peu le spectacle. Au lieu de les ignorer, comme Philippe B a fait, il leur a adressé la parole, non pas à une reprise, mais entre chaque chanson, martelant et pointant du doigt les jeunes demoiselles en les insultant presque par moments.

Ce fut deux beaux spectacles dans l’ensemble, mais ces moments de malaise entre l’artiste et les spectateurs rendent parfois l’entièreté du spectacle dure à regarder et font achopper la beauté et la grâce qui résident dans l’acte même de la performance scénique. Ils font partie intégralement du spectacle, malheureusement, mais ces évènements demeurent tout de même très révélateurs puisqu’ils en disent long sur la personnalité de l’artiste. Philippe B, the professional; Alex Nevsky, the bad cock. À vous de choisir le genre qui vous plait davantage.

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