Dans ma toute première chronique, j’ai commencé une liste de douze travaux qui étaient autant de défis se posant aux officiers de l’AGE. Ceux-ci étant bien loin d’être des Hercule, je me suis limité à trois chantiers qui devaient orienter leurs décisions tout au long de la session.
Une chance, parce que je suis attristé de devoir dire que ce ne fut pas un franc succès.
Les bonnes nouvelles tout d’abord. Comme on peut se le rappeler, nous avons commencé la session avec plusieurs démissions tombant effectives. Il était donc urgent de trouver des remplaçants. C’était là une belle occasion d’attirer des candidatures de qualités, qui pouvaient amener un certain renouveau.
Si effectivement nous avons eu de telles candidatures, force est de constater que ce sang neuf, qui a eu une session pour se former, n’a pas décidé de renouveler l’expérience avec un second mandat. Mentionnons néanmoins une exception, à savoir la nouvelle vice-présidente aux communications.
Je passerai vite sur la question hautement bureaucratique de la décentration des pouvoirs à l’AGE. Premièrement parce que ça avance, mais lentement, et deuxièmement parce que je participe personnellement au comité qui est en charge d’en tracer les grandes lignes. Je préfère donc m’abstenir d’en discuter plus en détail.
Donc, si on peut dire qu’on est dans la bonne direction, ma dernière cible est un échec sur toute la ligne. Je parle ici de l’image de l’AGE et de la réconciliation avec sa base. De ce côté, ça a été le buffet à volonté.
En écrivant ces lignes, j’ai commencé à recenser tous les incidents ayant contribué au cynisme de l’étudiant moyen envers ses représentants. Je n’ai même pas envie de finir la liste et encore moins de l’énumérer ici tellement c’est déprimant. Les partisaneries et les chicanes personnelles n’ont eu de cesse de nous accabler.
Au nouveau bureau venant d’être élu, je n’ai donc qu’une seule tâche pour vous. Faites mieux que celui qui vous précède. Vous comptez quelques vétérans et plusieurs nouveaux, à vous de conjuguer ce mélange d’expérience et de sang neuf avec succès.
Et pensez à moi aussi. Je déteste écrire des chroniques acariâtres envers ceux qui décident de s’impliquer. Reste que des choses comme l’absence de plus de la moitié des élus au dévoilement des résultats me forcent à aller contre mon inclination.
Poisson d’avril et Assemblée générale
Si vous pensiez que l’Assemblée générale double qui a un lieu le 1er avril était une farce, le cafouillage de début d’assemblée a dû vous conforter dans cette idée. On se demande encore où a bien pu passer le procès-verbal de la précédente assemblée. Pour le reste, je suis agréablement surpris du ton de la réunion qui est resté civilisé, et ce, malgré les questions en traitement.
Je mets «questions» au pluriel pour être poli, mais il était évident que le point primordial était la question de la Chasse à Sarrazin.
Pour rappeler, il est ici question d’une querelle entre l’exécutif de l’AGE d’un côté et le café étudiant du Michel-Sarrazin de l’autre. Ces derniers réclament le remboursement total des frais que l’AGE chargeait sur leurs commandes, considérant ceux-ci comme abusifs.
Les représentants de cette initiative étudiante ont donc mobilisé la tenue de cette Assemblée générale afin, semble-t-il, de se faire donner gain de cause contre l’AGE. L’assemblée a plutôt préféré constituer un comité afin d’évaluer à quel point les frais avaient été abusifs et de recommander ensuite à quelle hauteur ils seront dédommagés.
Je suis toujours pour évaluer les faits avant de prendre une décision. En particulier dans ce cas, il est clair que si on s’était demandé plus tôt combien l’aide de l’AGE au café du Michel-Sarrazin coute réellement, on se serait évité beaucoup de chicane.
Cependant, je suis en désaccord avec un argument qui a été repris plusieurs fois par les opposants du remboursement pur et simple. En effet, il a été soulevé à plusieurs reprises que les ressources de l’AGE provenaient de la poche de l’ensemble des étudiants, alors que le café du Michel-Sarrazin ne profitait qu’à trois associations regroupant environ le dixième des étudiants.
J’ai un problème avec cet argument dans la mesure où il incite à penser que tous profitent équitablement des services de l’AGE. Or, bien courageux est celui qui fait le trajet du Michel-Sarrazin à la Chasse Galerie pour aller se chercher un café à sa pause. C’est impossible dans la durée d’une pause standard.
Les étudiants de ce pavillon n’ont malheureusement pas accès à la majorité de ce que l’AGE fait pour eux, qu’on pense à la Chasse Galerie ou aux locaux d’associations. Peut-être serait-il sage et équitable de leur laisser une petite marge supplémentaire parfois…