En pleine face : Pour en finir avec les stationnements – L’indignation mal placée

4
Publicité

Le débat de la rentrée est sans conteste la réforme des stationnements. En plus de cinq ans à l’UQTR, je n’ai jamais vu autant d’étudiants s’entendre presqu’unanimement. Tous sont d’accord pour dire que la hausse du coût du stationnement jumelée à la limitation des vignettes est un véritable SCANDALE. Cette dénonciation générale envers le comité du stationnement est vraiment exemplaire de la part d’étudiants qui ont la réputation d’être frileux. C’est si beau qu’on oublie tous les autres problèmes qui nous entourent.

De la poudre aux yeux

N’empêche que la haute direction doit être satisfaite de cette situation et elle n’a probablement pas planifié qu’elle occuperait les étudiants à ce point. Les ratés du stationnement monopolisent la place publique depuis la rentrée et agissent comme une diversion parfaite qui obscurcit tous les autres problèmes qui devraient pourtant nous concerner. Les FIO (voir la dernière chronique), la hausse des frais de scolarité prévue pour 2012, la dérive (et probable chute) du gouvernement du Québec, la nouvelle récession qui est à nos portes et j’en passe.

Les étudiants n’ont pas l’habitude de s’indigner contre un projet de l’administration, et même du gouvernement. Lorsque l’on hausse nos factures, on dit «merci» et on paie. Lorsque la plus petite action de contestation étudiante est dénoncée par le public, les étudiants de l’UQTR demandent pardon et s’écrasent dans leurs coins. Par contre, lorsque l’on modifie les règles du stationnement : BOLCHÉVISME, FASCISME, LIBÂRTÉ ! Nous sommes de vraies mauviettes.

Nous passons beaucoup de temps à râler contre les agents des stationnements et les prix de l’horodateur, mais nous acceptons, par contre, que la cafétéria soit rénovée en pleine année scolaire alors que ces changements auraient pu être faits pendant l’été. On s’indigne contre une grève d’une journée mais nous acceptons de payer une augmentation démesurée du coût de la vignette. C’est ce que l’on appelle avoir les priorités à la bonne place.

Alors que l’on déchire nos chemises à cause du stationnement, on oublie l’essentiel. Ces œillères de bitume, cernées par de jolies lignes blanches et orange, nous abrutissent à un point inimaginable. Nous avons littéralement l’air d’enfants gâtés qui refusent de se priver d’un luxe que nous avons tenu pour acquis pendant si longtemps.

Refuser les alternatives

Plusieurs alternatives s’offrent à nous. Les étudiants vivant à proximité de l’UQTR peuvent marcher ou prendre l’autobus, alors que ceux qui résident à l’extérieur peuvent utiliser le stationnement alternatif GRATUIT. Cela ne représente que 15 minutes supplémentaires à prévoir avant vos cours et vous profitez d’alternatives beaucoup moins chères que la vignette Campus Général. Malgré tout, les gens refusent de voir les accommodements raisonnables mis de l’avant par l’UQTR afin de régler leurs problèmes.

Le stationnement alternatif, qui est maintenant gratuit, est situé assez près de l’université pour qu’un étudiant puisse se rendre sur le campus à pied ou prendre la navette qui fait le trajet à une fréquence acceptable. De plus, la STTR a redoublé d’efforts afin d’adapter certains trajets d’autobus en plus de réduire considérablement le prix de la passe d’autobus. Les habitants de Trois-Rivières n’ont pas à se plaindre devant cette offre de services spécialement pour leur simplifier la vie.

Il est clair que les étudiants de l’extérieur devraient être privilégiés. Par contre, leur obstination à rester dans leurs régions respectives est, en quelque sorte, une des causes de cette surpopulation. En refusant de s’installer en ville, ils ont l’obligation d’utiliser leurs voitures et d’avoir une vignette. Ils auraient d’ailleurs dû avoir une vignette de facto si l’on suit la logique.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les crises de ceux qui veulent des vignettes. Il est certain que leur enlever ce qu’ils identifient à un droit a les mêmes effets qu’enlever une sucette à un enfant : il va chigner. De plus, l’individualisme grandissant dans notre société moderne laisse place à la prédominance du moi qui aveugle notre logique sociale. Nous voulons tout pour nous et on se fout des autres.

L’environnement a été qualifié de combat du 21e siècle. Par contre, lorsque l’on observe nos comportements, jumelés au sucre que l’on casse sur le dos de ceux que l’on appelle «enverdeurs» et «terroristes de l’environnement», la cause semble avoir perdu des plumes dans les dernières années. Les jeunes semblent de moins en moins s’y intéresser. Du moins, lorsque cela implique leur voiture. On aime mieux sauver quelques feuilles de papier que de laisser sa voiture à la maison.

Les enfants gâtés du stationnement ne semblent pas se rappeler à quel point il est difficile de se stationner à l’UQTR pendant l’hiver. Ceux qui n’utilisent pas leur voiture pendant l’automne changent d’avis lorsqu’il fait froid et ajoutent à la surpopulation automobile. Tout peut sembler beau pour le moment, mais attendez en janvier.

Bref, notre indignation est mal placée. Nous nous plaignons la bouche pleine. Nous sommes déjà chanceux d’avoir autant de places de stationnement. Plusieurs universités n’ont pas le luxe d’offrir autant d’espace à leurs étudiants. Si l’on continue à revendiquer plus de places, nos espaces verts qui entourent l’université et qui disparaissent de plus en plus seront réaménagés en bitume. Notre réputation de campus vert sera alors loin derrière nous.

Publicité

4 COMMENTAIRES

  1. Les espaces verts du campus sont en danger? Pardon, mais quels espaces verts??? Les quelques chicots de 5 pouces qui bordent le terrain universitaire sûrement. Oui, l’UQTR doit impérativement sauvegarder ses pauvres arbres qui sont si chétifs et laids. Pour une Université située dans l’ancienne capitale de la foresterie et de la pâte et papier, je me serait attendu à voir de beaux sapins centenaires sur le terrain, quelques bel épinettes bien touffus! Monsieur Fitzbay, je suis en partie daccord avec ce texte, mais au nom des quelques mètre de pelouse à sauver qu’une bordée d’arbres moins gros que des bambous et qui ne représentent même pas un espace vert dont ont peut jouir….non.

    • Il me semble M. Leduc, à la lumière de votre précédent commentaire, que votre connaissance géographique et floristique du campus soit limitée à la distance séparant votre voiture du pavillon Albert-Tessier.

      Il se trouve que l’UQTR peut justement s’enorgueillir d’avoir sur son campus une pinède grise quasi centenaire ainsi qu’une pinède blanche où l’on retrouve des spécimens frôlant les 200 ans. Et je peux vous confirmer qu’ils sont bien « touffus ».

      Ainsi, pour parfaire votre connaissance de votre milieu de vie, je vous suggère fortement d’aller visiter le boisé situé derrière le Michel-Sarrasin et le CIPP. Cependant, si le temps vous manque, je vous ai joint un « google map » sur lequel vous pourrez constater l’ampleur des zones boisées de l’UQTR.

      http://g.co/maps/qjr4k

    • En effet, les pinèdes de l’UQTR sont de véritable joyaux que j’ai eu le plaisir de visité dans le passé. On retrouve également d’impressionnante tales de thé des bois dans la même régions.

      J’aimerais également souligner qu’il nous reste quelques espaces vert derrière l’Université, face au boulevard Des Forges. Malgré les travaux de déforestations qui ont eux lieux dans les dernières années afin d’amélioré le stationnement.

      N’avez-vous pas un peu de plaisir à observer les quelques arpents de forêts qui se retrouve au long de l’avenue Gilles Boulet à l’entrée de l’Université ?

      Bref, nos espaces verts sont bien présent mais mal exploité par l’UQTR. Nous avons eu la mauvaise idée de regroupé l’ensemble du terrain boisé requis par le MELS au même endroit et nous en subissons maintenant les conséquence sous la forme de l’ignorance des étudiants qui fréquentent le campus.

      Triste.

      Merci pour vos commentaires.

  2. Je suis d’accord avec vous, M. Fitzbay, en ce qui concerne les stationnements et les accomodements s’y rattachant. Pour ma part, je dois marcher 15 minutes pour aller jusqu’à l’UQTR, et on parle ici d’une chance, car les établissements de la métropole n’offrent pas cette opportunité (certaines personnes doivent se lever une heure d’avance pour prendre le métro, marcher, etc.). Et d’ailleurs, en ce qui concerne les espaces verts de l’UQTR, en marchant j’ai même droit à beaucoup de verdure, je peux même ENTENDRE LES OISEAUX. Les plaignards ne savent pas ce qu’ils ratent en ne voulant pas utiliser leur locomotion entièrement naturelle. Des bottes, un manteau et une tuque, ça ne vous dit rien? Ah, d’accord. Voilà, c’est ce qu’on appelle se « simplifier la vie ».

    Merci de mettre des mots sur cette obnubilation que les dirigeants de l’UQTR sont bien heureux d’avoir créée. Rions dans notre barbe à présent que les petits étudiants chéris s’inquiètent pour l’endroit où ils doivent stationner leur Honda Civic de l’année offerte par leurs parents si fiers, plutôt que de s’embarasser à savoir si ces mêmes parents voudront leur payer leurs études lorsque celles-ci auront atteints des coûts incroyables. Surtout payer pour un enfant qui ne sait toujours pas ce qu’il voudra faire de son baccalauréat, mais qui sait parfaitement de quelle couleur sera sa prochaine voiture.

REPONDRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici