Entre les deux pôles: Est-il possible de transmettre la capacité d’accepter ?

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Préparation à la vie, naissance, apprentissages, réalisations, reproduction, transmission, vieillissement, mort… l’acceptation implique l’ouverture de l’humain à tolérer certains affects de son expérience, à vivre différents évènements et à accueillir des situations plus ou moins complexes. Quelques choses sont généralement plus difficiles à accepter pour certaines personnes, lorsqu’elles vont dans le sens inverse de ce que qui est toléré dans les valeurs d’une société. Elles peuvent aussi être moins évidentes à accepter lorsqu’elles touchent directement la personne dans son intégrité et qu’elles ne vont pas dans le sens de ses élans intérieurs.

Malgré un environnement difficile, il existe certaines personnes qui ont une plus grande capacité à faire face à l’adversité. Cela peut s’expliquer par les traits de caractère innés et une forte résilience. La capacité d’accepter est une combinaison de traits innés et acquis. Toutefois, voici une caricature de deux extrêmes qui pourraient démontrer les limites de l’acceptation saine.

D’un côté, pensez à une personne qui accepte tout, sans vraiment tenir compte de ses besoins réels et de ses propres désirs. Quelqu’un peut adopter ceci par exemple pour faire passer l’autre en priorité et s’oublier comme personne, ne pas risquer de déplaire, ne pas compliquer les choses à première vue, ou faire comme les autres pour avoir la sympathie et en croyant «ne pas avoir de problèmes» en agissant ainsi.

Ces exemples ont quelque chose en commun: l’acceptation excessive ou «aveugle» ne soutient pas le respect de la personne envers elle-même et ne va pas dans le sens de ses motivations profondes ou de ses élans de créativité. Une acceptation saine doit être nourrissante et satisfaisante pour l’épanouissement personnel. Dans le cas inverse, la vie devient un combat perpétuel face aux injustices perçues.

L’autre extrême opposé est de ne rien accepter ou de très peu accepter les choses. Le résultat peut être le même, car cela signifie de se couper d’un large éventail d’expériences incontournables de la vie: les offres d’aide d’autrui, les deuils inévitables, les échecs, etc. Comme pour l’autre extrême, le refus total d’accepter les situations semble peu satisfaisant intérieurement et alimente des combats continuels avec l’environnement. Dans les deux cas, il y a le même phénomène: un manque de respect et d’écoute envers soi. Il peut alors sembler difficile d’accepter ce qui se passe dans le monde extérieur, lorsque ce qui se produit à l’intérieur est intolérable à la base.

L’acceptation de la part d’une figure parentale (réelle ou substitut) vis-à-vis l’expression des paroles et émotions d’un jeune enfant pourra aider ce dernier à mieux s’accepter lui-même et à sentir que ce qu’il vit est acceptable aux yeux des autres.

Dans la vie professionnelle, l’acceptation consiste par exemple à tolérer les exigences d’une carrière choisie ainsi que ses sacrifices. Si une personne occupe un poste dans la communication, elle peut avoir comme responsabilité d’être capable d’accepter ses implications lorsqu’elle donne des services à la clientèle, et de rendre les gens à l’aise lorsqu’elle est sollicitée. De la même façon qu’un agent de sécurité doit réaliser qu’il «ne peut pas contrôler tout le monde». Toutefois, comment peut-on développer la capacité d’accepter les choses?

L’acceptation saine peut se transmettre par l’éducation et l’influence d’autrui. Elle est favorisée par les soins satisfaisants du bébé de 0 à 2 ans. Les soins satisfaisants ne résident pas dans l’exagération de la présence de la figure d’attachement. Il s’agit de la capacité de cette figure nourrissante de répondre adéquatement aux besoins affectifs. Il est normal de laisser à l’enfant des moments où il ne sera pas en contact physique, pour qu’il apprenne à se différencier des autres. C’est aussi à ce moment qu’il apprendra à tolérer le manque à un certain degré, mais surtout sans exagération.

Toutefois, il est très bénéfique pour l’être humain en bas âge d’avoir généralement accès à une figure d’attachement chaleureuse et que cette dernière lui transmette la confiance en l’autre, en répondant clairement à ses besoins affectifs (ex: bercer, coller, allaiter, etc.). De cette manière, il pourra aller vers ses premiers gestes d’autonomie et de propreté vers l’âge d’environ 2 ans. Il aura intériorisé une confiance suffisante de la part de la figure d’attachement, et pourra se permettre de se lancer dans le monde sans trop regarder souvent derrière lui.

Ensuite, l’éducation du jeune enfant de 3 à 5 ans dépend aussi des personnes autour de lui: parents, fratrie, parenté, amis, voisinage, enseignants, gardiennes, etc. L’exemple sur autrui et les propos peuvent avoir une influence sur l’enfant (ex: jugements et préjugés). L’acceptation de la part d’une figure parentale (réelle ou substitut) vis-à-vis l’expression des paroles et émotions d’un jeune enfant pourra aider ce dernier à mieux s’accepter lui-même et à sentir que ce qu’il vit est acceptable aux yeux des autres. Nous pouvons suggérer aussi qu’à partir de cela, il sera davantage possible pour cette personne à l’âge adulte d’accepter elle-même l’incertitude, les différences, les critiques et les insatisfactions.

À partir de 4-5 ans, une demande est exigée envers l’enfant, au parent de sexe opposé. Celle-ci est d’accepter lui-même le deuil d’une relation d’amour qui n’est plus exclusive avec son enfant et de l’encourager à aller vers les autres afin de s’épanouir comme individu dans la société.

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