Entre les deux pôles: Il n’y a pas d’âge et de sexe pour l’intimidation

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40% des personnes seraient touchées par l’intimidation au travail (Statistique Canada). Les personnes intimidées sont plus à risque de souffrir d’idées suicidaires et de passer à l’acte du suicide.

L’intimidation peut avoir un grand nombre d’effets nuisibles dans le développement d’un enfant ou d’un adolescent, et également chez les adultes. L’anxiété, la chute des résultats scolaires, le retrait social, l’évitement de plusieurs situations ou endroits, l’absentéisme scolaire ou professionnel et les idées pessimistes face au monde sont différents exemples. Une personne peut également développer des troubles du sommeil lorsqu’elle sait qu’elle sera confrontée à l’intimidation dans un avenir rapproché.

L’intimidation psychologique ou physique peut affecter de manière plus ou moins sévère la construction de l’estime de soi d’une jeune personne en développement. Par ailleurs, la manière de réagir face à l’intimidation peut être influencée par les traits de personnalité de la personne. Par exemple, les personnes inhibées seront davantage des «souffre-douleurs» qui n’oseront pas s’affirmer face à l’injustice, alors que d’autres personnes plus promptes pourront réagir ou même répliquer de manière directe sur le moment.

L’expression disant que «les agresseurs recherchent fréquemment des cibles fragiles/vulnérables et qui se défendent peu» résulte en partie de cet élément et peut contribuer à l’une des explications possibles de la dynamique relationnelle derrière l’intimidation.

Toutefois, même si les hommes utilisent davantage l’intimidation physique que les femmes, l’intimidation n’a pas de sexe. Par ailleurs, elle n’a pas d’âge. Beaucoup d’écrits ou de reportages consacrent leurs énergies à sensibiliser les gens à l’intimidation chez les jeunes, mais elle est présente également dans le monde des adultes. Certaines personnes peuvent devenir la cible de tentatives d’intimidation psychologique, morale ou physique, lorsqu’elles sont en minorité face à un groupe.

Par exemple, si vous avez un avis différent d’une majorité sur un sujet précis, il est possible que l’on tente de vous exclure, de vous rejeter, de vous faire taire ou de vous menacer physiquement. L’intimidation est également présente dans les relations familiales ou conjugales, où les conjoints et conjointes peuvent menacer leur partenaire de différentes façons plus ou moins directes: aliénation parentale, chantage, violence physique, etc. L’exploitation au travail de la part d’une personne sur un(e) autre employé(e) peut également être accompagnée d’intimidation psychologique.

Beaucoup d’écrits ou de reportages consacrent leur énergie à sensibiliser les gens à l’intimidation chez les jeunes, mais elle est présente également dans le monde des adultes.

Cependant, l’intimidation est utilisée de manière plus ou moins directe, alors que le «bitchage» est un phénomène plus sournois. Ce dernier est surtout présent dans les milieux professionnels et scolaires, autant chez les jeunes que les moins jeunes. Le «bitchage» consiste à raconter des histoires à propos d’autres collègues, afin de leur nuire de différentes manières.

La motivation peut être de vouloir monter d’autres personnes contre la victime, de faire perdre un emploi ou des avantages quelconques, de nuire à la réussite professionnelle ou personnelle, d’entacher la réputation, etc. La personne qui utilise cette stratégie peut afficher une image ou attitude tout autre en présence de la personne en question, comparativement aux moments où elle est absente. Marthe Saint-Laurent a rédigé un livre nommé Ces femmes qui détruisent… les femmes, où elle parle de ce phénomène principalement utilisé par les femmes.

La cyberintimidation est un phénomène nouveau, apparu depuis l’arrivée d’Internet, à la fin du 20e siècle. Davantage de femmes que d’hommes sont touchées. Toutefois, il y a aussi la réalité des hommes qui intimident autrui dans les jeux en ligne ou sur les réseaux sociaux. Il est possible de proposer que ce n’est pas l’ordinateur qui cause ce type d’intimidation, puisque ce phénomène existait bien avant l’arrivée d’Internet dans la vie moderne. Il s’agit plutôt d’un nouveau moyen additionnel pour les intimidateurs, afin de mettre en place leur plan.

Selon Statistique Canada, le moyen le plus fréquent utilisé pour intimider les autres par Internet est l’envoi de messages menaçants ou agressifs. Certaines victimes peuvent aller jusqu’au suicide, surtout lorsque leur vie privée est dévoilée ou risque de l’être sur les réseaux sociaux. Par exemple, le chantage moral ou le chantage sexuel sont utilisés pour intimider les jeunes femmes et adolescentes sur Internet. Concrètement, une personne peut imposer à une autre de se dénuder ou de faire quelque chose pour l’intimidateur, au risque de recevoir des conséquences désagréables.

Amanda Todd, une adolescente de 15 ans de Colombie-Britannique, s’est suicidée le 10 octobre 2012, à cause de la cyberintimidation. Après avoir souffert de l’intimidation de son agresseur et de chantage sexuel, elle avait diffusé une vidéo «d’appel à l’aide» sur Internet, où elle racontait publiquement son histoire.

Marjorie Raymond est également une adolescente de 15 ans, de la Gaspésie, qui s’est suicidée en 2011 à cause de l’intimidation physique et psychologique répétée qu’elle subissait à l’école secondaire. Elle a laissé une lettre à sa famille avant de s’enlever la vie. Dans cette lettre, un court passage de son expérience explique la cause de son suicide relié à l’intimidation : «C’est la faute de la vie et des gens jaloux, qui veulent seulement gâcher le bonheur des autres».

L’intimidation en milieu de travail, à la maison, dans le milieu scolaire, dans la communauté ou sur la place publique, demeure un sujet de consultation couramment abordé en psychothérapie.

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