L’anxiété en dose raisonnable est d’une utilité face à différentes situations (entrainement, préparation, performance, etc.). Elle a également été importante pour l’humanité au travers des époques, car c’est entre autres à partir de celle-ci que les ancêtres se sont protégés face aux menaces.
En définition, l’anxiété est différente de la peur, car il peut arriver à la personne anxieuse de ne pas vraiment connaitre la source de son anxiété. Tandis que la peur est associée à un réel danger, l’anxiété est normale jusqu’au moment où elle devient un frein au bien-être dans des moments où il ne devrait plus y avoir de signal d’alarme. Par exemple, il est naturel que l’anxiété s’active lorsqu’une personne fait face à un lion. Cependant, il n’est plus sain que cette réaction soit toujours présente lorsque le lion n’est plus là et qu’il est rendu loin.
Une anxiété importante prend de l’énergie, car l’individu y dépense beaucoup de ses réserves afin de lutter contre un adversaire invisible. Contrairement à l’anxiété qui est caractérisée par des pensées (questionnements et inquiétudes), le terme d’angoisse est surtout relié aux sensations physiques. Elle peut accompagner différents troubles anxieux. L’angoisse est vécue par des sensations d’augmentation du rythme cardiaque, une impression d’étranglement, de la transpiration, des frissons ou des chaleurs, des douleurs thoraciques, des difficultés digestives, une impression de manquer d’air, et bien plus.
Lorsque l’angoisse est à son niveau le plus important, il est possible qu’une personne vive une attaque de panique. De 8 à 15% de la population américaine vivra au moins une attaque de panique au cours de sa vie (Pollack, 2002; dans Habimana & Cazabon (2012)). La panique représente le sommet de la peur. Elle se vit à partir des différents symptômes d’angoisse énumérés précédemment, toutefois, à un degré très élevé. La sévérité de l’attaque de panique est tellement importante que la personne a l’impression qu’elle est sur le point de s’évanouir ou qu’elle va mourir.
L’attaque de panique peut être inattendue, liée à une situation (ex.: phobies) ou favorisée par une situation (Barlow & Durand, 2007). Les gens vivant ces attaques peuvent se rendre chez un ou des médecins en raison de symptômes semblables à des problèmes pulmonaires ou cardiaques. Dans plusieurs cas, il arrive que ces personnes aient également de la difficulté à croire que les tests ne détectent rien d’anormal et qu’elles demandent d’autres examens médicaux supplémentaires.
Le trouble panique touche environ 3% de la population (DSM V) et son degré le plus élevé de souffrance est vécu lorsqu’il est accompagné d’agoraphobie.
Dans les cas les plus sérieux de la panique, il y a le trouble panique. Il s’agit d’un trouble anxieux où l’individu a vécu au moins deux attaques de panique et où ce dernier développe généralement une crainte (pendant un mois ou plus) que les sensations de panique reviennent dans un avenir proche. Le trouble panique touche environ 3% de la population (DSM V) et son degré le plus élevé de souffrance est vécu lorsqu’il est accompagné d’agoraphobie.
Qu’est-ce que l’agoraphobie? Selon le DSM, il s’agit d’une anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquels on pourrait ne pas trouver de secours en cas d’attaque de panique. Dans l’agoraphobie, «les situations sont soit évitées, soit subies avec une souffrance intense ou bien avec la crainte d’avoir une attaque de panique ou des symptômes à type panique ou bien nécessitent la présence d’un accompagnant». Environ 75 à 95% des gens souffrant d’agoraphobie sont aussi touchés par le trouble panique (Pollack, 2002; dans Habimana & Cazabon (2012)). Toutefois, pour parler d’agoraphobie, il doit y avoir plusieurs types de situations évitées. Une phobie du sang seulement serait plutôt une phobie simple.
Les personnes touchées par le trouble panique avec ou sans agoraphobie seront plus à risque de difficultés professionnelles (absentéisme, congés de maladie, aide sociale), problèmes scolaires (échecs, décrochage, abandons), visites à l’hôpital (médecin de famille, urgence, demandes d’examens variés), idéations suicidaires et tentatives de suicide, troubles liés aux substances et dépression.
Les personnes qui en souffrent peuvent développer l’habitude d’éviter les situations qui provoquent des symptômes semblables à l’attaque de panique (ex.: relations sexuelles, activités sportives, endroits chauds ou froids, etc.). D’autres tenteront de se médicamenter par l’alcool et autres substances, ce qui ne fera qu’augmenter les risques. Plusieurs personnes agoraphobes auront besoin d’être accompagnées pour leurs sorties ou auront peur de rester seules à la maison, en cas d’attaque de panique. Ces stratégies d’évitement ont comme résultat de maintenir le trouble plutôt que de le diminuer.
Le trouble panique avec ou sans agoraphobie touche la vie personnelle (ex.: estime fragilisée, difficulté d’épanouissement), la vie relationnelle et intime (ex.: incompréhension d’autrui), la vie sociale et la vie collective (ex.: couts d’invalidité, soins médicaux, etc.). Dans l’agoraphobie, les personnes peuvent s’empêcher de sortir et dépendre de la présence d’autrui.
Apprivoiser graduellement les sensations physiques et les situations redoutées, plutôt que de les éviter, peut aider les gens à diminuer leur souffrance lorsqu’ils se sentent prêts à le faire. Il existe des psychologues spécialisés dans le traitement du trouble panique et il est possible de soulager la détresse en psychothérapie.