L’humain est continuellement influencé par autrui: les regards, les paroles, les comportements, les réactions, etc. Tenter de se couper de l’importance de l’impact que les autres peuvent avoir sur soi est très risqué dans un monde où les gens vivent ensemble.
Il existe quelques points essentiels et incontournables à ce sujet. Par exemple, il est intéressant de commencer avec la piste des fausses croyances. Les commentaires d’autrui à propos d’un individu, d’un endroit, d’un objet ou de quelque chose en particulier peuvent venir colorer l’opinion de différentes personnes. Il est délicat de se positionner sur quelque chose, sans l’avoir vu de ses propres yeux ou sans l’avoir expérimenté personnellement. Cependant, il peut arriver que des situations désagréables se produisent en raison d’une influence extérieure à la personne.
Par exemple, des problèmes de communication dans un groupe ou dans un milieu de travail. Une personne peut parler d’un autre individu avec qui il a vécu des problèmes, à une autre, et influencer sa propre impression qu’elle aura de cette dernière. Et cela, sans même l’avoir rencontrée. Pensez aussi au «bitchage», qui est un phénomène présent en milieu de travail, pouvant s’apparenter au sujet et ayant une influence importante sur autrui. Cela peut causer une création de fausses croyances, de préjugés et de non-dits qui s’installent dans les relations.
Prenez un exemple banal de quelqu’un disant la phrase: «tu vas voir, cette femme est bizarre… elle est bien gênée et étrange». Cela peut dans certains cas porter l’individu à croire l’affirmation et à avoir une image déjà établie à propos de cette personne. Dans certains cas, des situations semblables peuvent entrainer l’isolement ou le rejet. Il appartient à chacun et chacune de décider s’il va croire ce que l’autre lui raconte, ou s’il va faire ses propres expériences pour constater à partir de son initiative. Par surprise, il se pourrait que la rencontre de l’homme ou de la femme donnée en exemple précédemment, soit, au contraire, quelque chose d’agréable et que les propos d’autrui étaient bien différents que ce qui a été expérimenté. D’où la pertinence de la phrase «il ne faut pas toujours se fier aux apparences avant d’en arriver à des conclusions».
Toujours dans le même thème, il y a «l’Effet Pygmalion», en psychologie sociale. Cette expression, surtout utilisée dans le domaine de l’éducation, concerne l’influence d’hypothèses à propos des capacités et aptitudes d’un élève vis-à-vis de ses résultats scolaires. Prenez l’exemple de deux enseignant(e)s qui parlent d’un élève. Si l’enseignant(e) A dit à l’enseignant(e) B que tel enfant est problématique, ce dernier risque déjà d’être catégorisé dans cette case avant même d’avoir été vu par l’enseignant(e) B. Il peut arriver que certains individus soient moins bien traités par autrui, en raison de la manière dont ils sont décrits préalablement. Ils recevront moins d’attention positive ou de sympathie, ce qui influencera négativement leur relation avec les autres et l’environnement.
Il est possible de comparer ce cas en milieu scolaire avec différents autres milieux de vie où cela peut se produire de manière similaire. Par exemple, les commentaires négatifs à propos d’un joueur d’une équipe sportive, les choses dites à propos d’un(e) collègue de travail en milieu professionnel lorsqu’il ou elle n’est pas présent(e) pour répondre ou se défendre, ainsi que le cercle amical, sont des domaines où ce type de relation néfaste peut se produire.
Dans un autre sens, il y a aussi «l’Effet Golem», où les capacités d’autrui sont minimisées et où il lui est dit qu’il ou elle n’a pas les capacités de réussir quelque chose. Prenez l’exemple d’un parent travaillant dans un emploi manuel et peu scolarisé. Ce denier peut dire à son enfant: «faire de telles études, c’est difficile et cela demande beaucoup, tu pourrais t’épuiser». Il est possible que ce type de propos puisse en effet décourager l’enfant et l’influencer à renoncer à ses projets. Ce type de propos peut toucher de manière importante une personne ayant des fragilités par rapport à son estime d’elle-même, car elle risque de finir par croire que ce que les autres disent est bel et bien réel.
La désapprobation sociale de l’entourage est l’un des moyens de faire face à des situations semblables. Par exemple, face à une attitude, à un comportement ou à une réaction négative d’autrui sur une autre personne, la possibilité de démontrer son désaccord avec ce qui se produit en tant que témoin d’un évènement, peut avoir l’effet de contrebalancer l’impact défavorable. Toutefois, la prudence est de mise, car parfois l’implication d’une tierce personne peut avoir un effet indésirable sur une situation. Par exemple, il peut être aidant d’avoir un regard, l’expression d’une opinion, ou bien un geste significatif pour témoigner son appui, etc. Cependant, le jugement reste toujours important face à des situations qui sont toutes différentes les unes des autres et qui impliquent divers enjeux. Ce sujet de la désapprobation sociale sera abordé plus en détails lors d’un prochain article.