«Entre les deux pôles»: Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique?

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Le trouble de l’état de stress post-traumatique touche environ 3,5% des gens aux États-Unis (DSM V, 2013). Au Canada, entre 2,2% et 9,2% des gens en seront touchés au cours de leur vie (Van Ameringen, 2004).

Le trouble de stress post-traumatique est fréquemment présenté dans les médias comme une difficulté vécue chez les militaires. Toutefois, il se présente également chez des personnes ayant vécu diverses situations pouvant affecter n’importe quel individu: catastrophe naturelle, attentat terroriste, agression sexuelle et viol, accident à bord d’un moyen de transport, attaque ou agression armée, être témoin d’une tentative ou d’un meurtre complété, et/ou plusieurs autres possibilités.

Cependant, il est nécessaire de souligner que le trouble de stress post-traumatique peut également être développé chez une personne n’ayant pas vécu directement une menace à son intégrité physique. Par exemple, un individu peut être témoin de la mort d’une personne, d’un accident ou d’un événement où la vie d’une autre personne a été en danger.

De plus, cela peut se produire également par la répétition et l’exposition marquée des caractères associés à un événement traumatique. Prenons l’exemple des policiers, pompiers ou ambulanciers qui doivent fréquemment travailler sur les scènes de crimes impliquant des personnes décédées. Un individu peut également souffrir de stress post-traumatique après l’annonce d’un événement choquant concernant un proche (ex: enlèvement ou meurtre d’un membre de la famille, etc.).

Le trouble de stress post-traumatique se produit à partir d’un ou de plusieurs événements marquants à la source de traumatismes. De plus, la présence de différents symptômes se présente après l’exposition à un ou plusieurs événement(s), ou de manière différée dans le temps (ex: plus de 3 mois plus tard). Habituellement, lorsqu’un individu est confronté à un événement imprévisible, incontrôlable et causé par une autre personne, il a plus de risque de développer le trouble de stress post-traumatique (Brillon, 2003; cité dans Habimana & Cazabon, 2012).

Par ailleurs, l’intention derrière un geste à la source d’un traumatisme peut également être un facteur de haute importance. Le cas d’une personne violentée par quelqu’un ayant l’intention de l’agresser est un exemple pouvant représenter ces différents éléments.

Selon les études, davantage de femmes souffriraient de stress post-traumatique (DSM V). Cependant, il est pertinent de souligner que l’un des éléments pouvant expliquer cette statistique est qu’il existe un grand nombre de femmes violentées et abusées. L’impact d’un état de stress post-traumatique chez une femme agressée par un homme peut devenir important. Puisqu’un individu sur deux est un homme dans la société, il est possible qu’une femme ayant un traumatisme puisse développer une crainte face aux hommes dans différentes situations professionnelles, personnelles, sociales et/ou intimes.

Habituellement, lorsqu’un individu est confronté à un événement imprévisible, incontrôlable et causé par une autre personne, il a plus de risque de développer le trouble de stress post-traumatique.

À la suite d’un événement traumatique, les personnes souffrant du trouble de stress post-traumatique peuvent développer de l’hypervigilance, de l’irritabilité, des problèmes de concentration, des sursauts exagérés et des difficultés de sommeil. De plus, elles peuvent vivre des flash-backs de l’événement traumatisant dans leur vie éveillée ou dans leurs rêves. Un autre élément typique pouvant se produire après l’apparition du trouble est l’incapacité pour la personne de se rappeler de moments reliés aux événements traumatisants.

Ensuite, lorsque les individus souffrant de ce trouble anxieux sont en contact avec des situations similaires ou semblables à la source de leur traumatisme, elles peuvent vivre des symptômes de détresse physique et psychologique. Cela peut expliquer pourquoi plusieurs personnes souffrant de stress post-traumatique décident d’éviter le plus possible les sources pouvant réveiller chez elles des souvenirs et sensations désagréables.

Prenons l’exemple d’une personne qui s’est fait réveiller dans son sommeil lors de l’incendie de sa maison. Elle peut décider d’éviter de regarder la télévision, par crainte de voir des contenus semblables dans les bulletins de nouvelles, films et émissions télévisuelles. D’un autre côté, une personne militaire ayant vécu la guerre peut développer une peur de se déplacer dans des milieux urbains bondés de personnes et de moyens de transport qui font des sons semblables aux chars d’assaut utilisés au combat.

Plusieurs personnes touchées développeront également des pensées nuisibles, des croyances et idées pessimistes concernant elles-mêmes et le monde, des difficultés émotionnelles et sexuelles, une réduction de l’intérêt pour plusieurs sphères de vie, et une incapacité à vivre des émotions agréables.

Pour ces raisons, le choc post-traumatique est à la source d’un dysfonctionnement personnel, occupationnel, relationnel et/ou professionnel. Une souffrance et des coûts sociaux importants (ex: absentéisme au travail, système de santé, arrêt de travail) y sont associés. Face à ces difficultés, plusieurs individus développeront des troubles liés aux substances (ex: alcool, drogues).

D’autres troubles peuvent accompagner le trouble de stress post-traumatique comme la dépression, la bipolarité et les autres troubles anxieux. Par ailleurs, la présence de crises de panique peut apparaitre chez certaines personnes et avoir un impact considérable sur la qualité de vie. La possibilité de traiter le trouble de stress post-traumatique en thérapie n’est pas automatiquement synonyme de «guérison totale et absolue». Mais cela représente un pas en avant pour aider à diminuer l’impact de celui-ci et des autres troubles de santé mentale.

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