Un œil sur l’actualité internationale: Mon «beau» sapin

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La neige a pointé le bout de son nez, on arpente les magasins pour acheter les cadeaux pour nos proches, les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. C’est sans oublier notre symbolique et tant aimé sapin de Noël. Mais voilà, entre les repas gargantuesques, les emballages et autres illuminations, Noël peut vite tourner au cauchemar écologique.

Derrière la joyeuseté des fêtes se cache un gaspillage énorme dans plusieurs domaines, dont on ne se rend malheureusement pas toujours compte. Concentrons-nous d’abord sur le choix du sapin, objet incontournable de Noël. Le Canada est le premier exportateur d’arbres de Noël dans le monde. Cela représente tout de même plus de 90% de la production, les États-Unis étant le principal acheteur. Mais finalement, que devrait-on acheter, un sapin naturel ou synthétique? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le sapin naturel est plus écologique. Ça tombe bien, car quoi de mieux pour ressentir l’ambiance de Noël que de rentrer chez soi et de sentir l’odeur du sapin qui nous accueille?

Plusieurs raisons expliquent ce choix. Le conifère sera bénéfique à plusieurs étapes. D’abord, vivant, il permettra l’absorption du CO2. Ensuite, une fois les fêtes terminées, l’arbre sera composté et pourra être réduit en paillis. Le sapin naturel présente également des avantages dans le domaine économique. En effet, le Québec est la première province exportatrice d’arbres de Noël au Canada. Le fait d’acheter un sapin naturel crée de l’emploi, contrairement au sapin synthétique, qui sera probablement produit dans un pays asiatique à moindre coût. Cependant, si notre choix se porte sur un sapin en plastique, les experts en gestion environnementale estiment qu’il faudrait le conserver au moins pendant 20 ans pour obtenir un impact écologique inférieur à celui du sapin naturel.

Dans la course au plus beau sapin, les Français vont encore plus loin: en 2015, ils ont créé un label rouge, garantissant une qualité supérieure de l’arbre. Ce label, utilisé pour les produits présentés comme de meilleure qualité, concerne principalement l’alimentation. Quant aux sapins, ceux-ci ont «une bonne densité, une forme conique et une flèche pas trop longue», la fraîcheur de l’arbre étant une autre caractéristique défendue par le label.

Autres petites traditions destructrices

Outre le sapin, d’autres objets font partie de la fête, comme la fameuse dinde, ou encore l’emballage des cadeaux. Il est de tradition également de décorer sa maison d’illuminations, et on aime se balader le soir dans les rues scintillantes. Néanmoins, ces décorations enchanteresses consomment beaucoup d’électricité, énormément même.

L’année dernière, une étude menée par Todd Moss et Priscilla Agyapong, a démontré que les États-Unis ont dépensé plus d’énergie dans les décorations pendant les fêtes de Noël que plusieurs pays sous-développés en un an. Cette conclusion montre bien l’énorme gaspillage énergétique, et elle nous invite à réfléchir à deux fois avant d’accrocher des guirlandes à notre demeure.

Le temps des fêtes est idéal pour oublier notre régime, mais il constitue aussi un moment de gaspillage alimentaire.

Nous ne pouvons pas non plus passer à côté du repas de Noël, composé le plus souvent de services à n’en plus finir. Soit, je ne le nie pas, le temps des fêtes est idéal pour oublier notre régime, mais il constitue aussi un moment de gaspillage alimentaire. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées chaque année à travers le monde. Il est temps de consommer autrement.

Restons dans le domaine de la nourriture anti-régime et intéressons-nous à présent à un autre produit phare de la table: le foie gras. Eh oui, je ne peux m’empêcher d’évoquer l’éternelle polémique autour du délicieux mais ô combien sulfureux produit. En effet, sa méthode de production s’apparente à de la maltraitance animale. Une torture qui peut durer jusqu’à trois semaines, où l’animal est gavé quotidiennement de pâte de maïs, injectée dans le gosier par un tuyau métallique.

Votre excitation s’est soudainement atténuée? Je comprends, mais pas de panique, je ne suis pas en train de clamer la fin de la célébration de cette fête païenne. Mais il est peut-être temps de réfléchir à notre comportement pendant cette période.

Vers un Noël plus vert

Pourtant, les solutions alternatives ne manquent pas et ne réduisent en rien la part festive. Un des constats qui me choque le plus est la montagne d’emballages de cadeaux qui s’entassent dans les poubelles après Noël. En substitut, nous pouvons utiliser des sacs-cadeaux qui serviront à des occasions ultérieures, ou encore du papier recyclable.

Quant aux décorations intérieures, il est inutile de racheter chaque année de nouvelles guirlandes, et il faudrait éviter l’achat d’objets en plastique. D’autres gestes futiles existent: au lieu d’utiliser des serviettes en papier le jour du souper de Noël, il est plus écologique de se servir d’une nappe et de serviettes de table en tissu.

Les cadeaux eux-mêmes méritent réflexion. Plutôt que d’offrir un objet fabriqué en série que l’on retrouve dans la plupart des grands magasins, Noël peut être l’occasion de se tourner vers les producteurs et les artistes locaux. Votre présent aura plus de chances d’être atypique, et vous encouragerez ainsi les créateurs québécois. Alors, en espérant que la lecture de cette chronique n’a pas trop sapé votre bonne humeur avant les fêtes, je vous souhaite un joyeux Noël!

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