Fin de session: Les choses cachées et les choses publiques

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sfguertin

La seule chose encore plus embêtante à écrire qu’une chronique de début de session, c’est son homologue de fin de session. Est-ce que ça devrait être un éditorial comme les autres ou un retour sur toute la session? Comme il est déjà possible de le constater après ces deux phrases, l’auteur de ces lignes va vous parler de lui-même un peu.

C’est là une démarche particulière, surtout étant donné certaines exigences que lui-même s’impose. La tournure de cette phrase devrait mettre la puce à l’oreille par rapport à ce de quoi il s’agit, c’est-à-dire le devoir de neutralité du ton.

Il est bien entendu possible d’écrire un éditorial dans un journal étudiant en parlant à la première personne tout au long, mais celui qui s’adresse ici à vous estime qu’une rigueur supplémentaire est de mise.

Appelez cela de la rigueur, de la condescendance ou encore un trouble obsessionnel compulsif si cela vous sied, reste qu’en secondaire 3, d’aucuns se faisaient dire par le professeur qu’un texte argumentatif écrit à autre chose que la troisième personne est beaucoup moins convaincant.

Et c’est bien le but de la chose ici. Si l’éditorialiste est à la base un journaliste (c’est là tout au moins sa conception des choses en l’occurrence), il n’en demeure pas moins que son rôle est différent de celui de ses collègues qui rapportent les nouvelles. La visée reste toujours d’informer le public, mais l’éditorial trouve sa validation ailleurs que dans la correspondance aux faits.

En effet, celui-ci se situe en aval dans la chaîne de l’information. Il n’y est plus question de rapporter, mais bien de fournir une opinion sur un sujet. Opinion est ici un mauvais terme, parce que celle-ci se doit d’être plus argumentée et étoffée qu’une simple opinion formée spontanément suite à l’appréhension des faits.

Paradoxalement peut-être, l’éditorialiste doit par lui-même (avec l’aide de ses collègues bien sûr) étoffer son point de vue afin d’ensuite permettre aux lecteurs de former les leurs. Que le lecteur soit d’accord ou non avec la thèse du texte, le but de celle-ci est plutôt de confronter le lecteur et qu’il en résulte une compréhension plus éclairée et critique de la situation.

L’objectif n’est donc pas nécessairement d’être racoleur et de créer l’assentiment de tous. C’est surtout de «brasser» ceux qui ont des opinions toutes faites et de leur montrer un aspect qu’ils n’ont peut-être pas vu.

Autrement dit, comme les journalistes de reportage, l’idée est d’aller chercher un contenu implicite, scellé, et de le rendre explicite. Pour les uns ce sont les faits, pour les autres c’est la compréhension critique de ceux-ci.

Le feuilleton continue

Parlant de choses qui passent inaperçues, est-ce que quelqu’un s’est intéressé à ce qui se passe dans le pavillon Pierre-Boucher? Le Nouvelliste nous apprenait encore dernièrement qu’un enseignant qui considérait se présenter à la présidence de son syndicat vivait quelque chose comme du harcèlement psychologique.

On lui reprocherait notamment sa présence à une réunion de relations de travail concernant un licenciement polémique. C’est par la suite que les menaces ont commencé.

Il n’est pas nécessaire de s’étendre davantage sur les détails. Il ne s’agit ici qu’un d’un nouvel épisode dans le psychodrame constant qui se déroule dans la haute direction depuis quelques années. L’auteur de ces lignes s’est penché sur la question dans deux chroniques l’hiver dernier et il ne s’agit ici de rien de nouveau.

Exception faite d’un détail: il est maintenant question d’impliquer le ministre de l’Éducation là-dedans.

On lui reprocherait notamment sa présence à une réunion de relations de travail concernant un licenciement polémique. C’est par la suite que les menaces ont commencé.

Bien que ce statut soit contesté et contestable, les universités ont par définition la prétention de se gérer de manière autonome. Aller chercher le ministre, c’est un peu l’équivalent d’un adulte qui appelle sa mère pour qu’elle chicane son voisin de palier qui fait du bruit.

L’analogie peut sembler exagérée. Il n’en demeure pas moins que le fait d’en être réduit à cette extrémité témoigne de l’ampleur du problème. Soulignons néanmoins un malaise face au témoignage du principal intéressé qui met l’emphase sur le fait d’être en contact régulier avec le bureau de M. Bolduc.

Notons qu’en plus de remettre en question l’indépendance de l’institution, ce recours exige un certain doigté de la part du ministre de l’Éducation. Celui-ci, rappelons-le, n’a pas encore fait les preuves de sa subtilité et de sa compétence. Il n’est pas nécessairement le meilleur arbitre pour une question aussi délicate.

Reste qu’on ne peut pour l’instant qu’attendre les nouveaux développements de la question, qui n’auront probablement lieu que plus tard cet hiver. C’est un rendez-vous.

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