Éditorial: Finances de l’AGE UQTR ⎯ Zeitgeist ou l’air du temps

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Nous en sommes déjà à la moitié de la décennie 2010. Celle-ci a début avec les retombées de la crise financière de 2008-2009 qui a secoué l’Occident. À mi-parcours, l’auteur de ces lignes est tenté de dire que le mot qui la représente le mieux, c’est l’austérité.

Quiconque suit l’actualité assidument sait que, dans une journée typique, près de la moitié des nouvelles marquantes sera de nature financière ou économique. Ce souci croissant pour cette «bébitte» qu’est l’économie est nourri par diverses choses dont la liste serait trop longue à réaliser ici.

Cependant, l’Association générale des étudiants (AGE) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) n’échappe pas à l’air du temps. On constate en effet, notamment quand on regarde les sujets abordés en Assemblée générale, que les questions financières sont devenues le principal souci de l’association.

Il y a de cela quelques années, les critiques de l’AGE faisaient des gorges chaudes du manque de transparence et des huis clos à répétition dans les réunions. Loin de dire que ces critiques n’étaient pas méritées, la lettre ouverte circulant sur les réseaux sociaux dernièrement constitue un changement de la nature des réquisitions contre l’association.

En substance, cette lettre anonyme dénonce le caractère contradictoire des positions récentes de l’AGE. Alors que d’un côté on prend position contre l’austérité et les coupures dans les dossiers sociopolitiques, de l’autre on hausse les cotisations obligatoires des étudiants afin de couvrir des déficits.

En plus d’avoir recours à un argumentaire similaire à celui du gouvernement libéral et des autres leaders mondiaux de l’austérité (comme la Troïka européenne), l’exécutif a eu l’idée douteuse de demander une hausse de la bourse des officiers.

On connait la suite: la bourse a bel et bien été augmentée, tel que rapporté dans nos pages lors du dernier numéro. Il n’en demeure pas moins une impression de malaise. Peut-être aurait-il été plus judicieux d’attendre un meilleur moment pour ouvrir cette question?

Parlant de mesures d’austérité…

Une des mesures favorites des tenants de la «rigueur» économique est la privatisation des actifs de l’État. En gros, il s’agit de vendre une institution, ayant comme objectif d’offrir un service aux citoyens, à l’entreprise privée. Le but de cette manœuvre est généralement de dégager des liquidités rapidement afin de financer un autre projet, mais, plus souvent afin de combler rapidement un déficit.

Il courait, depuis quelque temps, une rumeur selon laquelle la vice-présidence aux finances de l’AGE ainsi que le comité responsable des services projetaient d’avoir recours à cette tactique, particulièrement en ce qui a trait à la Chasse Galerie.

En effet, depuis plusieurs années, les activités de café-bistro étudiant ainsi que de la salle multifonctionnelle (le local 1012) sont déficitaires. Alors que, du côté de l’AGE, différents plans de redressement étaient proposés, plusieurs semblaient croire que la solution viendrait de la vente pure et simple de la Chasse Galerie et du 1012.

Lors du dernier conseil d’administration de l’Association générale des étudiants, l’argentier de l’association s’est fait rassurant sur le sujet (voir TEXTE D’ALICE). Bien qu’il reconnaisse que la fermeture aurait été un scénario envisageable si la situation n’avait pas été prise en main, il a semblé optimiste quant à la possibilité de voir ces colonnes sortir du rouge.

«Malgré que plusieurs semblent en douter, il fut une époque où la Chasse Galerie et le 1012 étaient carrément profitables pour l’association.

Malgré que plusieurs semblent en douter, il fut une époque où la Chasse Galerie et le 1012 étaient carrément profitables pour l’association. Au moment où l’auteur de ces lignes a entrepris ses études, le 1012 était ouvert tous les mercredis et n’avait aucune difficulté à se remplir.

Qu’est-ce qui s’est passé depuis? Il est difficile de trouver une cause originelle, mais un cercle vicieux s’est clairement créé le jour où il a été décidé de couper dans les heures d’ouverture, puis dans les activités. Moins on en offre et moins le monde achète.

Tout ce trouble pour?

En conclusion, voici quelques mots sur l’importance de maintenir le bistro ouvert. Outre le fait qu’il pourrait éventuellement redevenir rentable, il s’agit d’une des rares choses à l’UQTR encourageant les étudiants à rester sur le campus après les cours. La vie étudiante y est donc grandement redevable.

De plus, son existence même est un exemple de ce que l’AGE «fait pour vous», autre que déclencher des grèves et tenir des réunions rébarbatives pour le commun des étudiants. En effet, l’association a un mandat d’action très large, notamment quand on pense à la défense des dossiers pédagogiques et des autres intérêts étudiants face à l’administration universitaire (pensons notamment au dossier des vignettes de stationnement).

Or, ces derniers aspects sont plus ou moins invisibles, alors que la Chasse Galerie c’est du concret. C’est le bonbon pour nous faire mieux passer la pilule des cotisations.

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