Georges Croteau, prêtre à la chapelle de l’UQTR : Oui, bonjour, je cherche Dieu s’il vous plait…

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Georges Croteau, prêtre responsable des activités pastorales à l’UQTR. Photo: M. Lortie
Georges Croteau, prêtre responsable des activités pastorales à l’UQTR. Photo: M. Lortie

J’ai eu bien du mal à trouver la chapelle dans l’Université. La chapelle? Oui, il y en a bien une quelque part dans les confins de l’UQTR. C’est à la sortie d’un sous-terrain que m’attend, comme une lumière au bout du tunnel, le prêtre Georges Croteau, m’accueillant avec une tasse de thé et un dépliant des activités pastorales pour la communauté universitaire, que je regarde d’un œil détaché. Un petit lampion à batterie et quelques affiches à caractère religieux ornent les pauvres murs dégarnis pour nous faire oublier l’imposante tuyauterie au plafond.

Se qualifiant lui-même de «meuble dans l’Université», Monsieur Croteau s’y sent à sa place. Son cœur est aussi jeune que les étudiants avec qui il échange les parties de badminton.

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Je suis toujours aussi fascinée de voir des gens pour qui l’éducation a été un mode de vie. Titulaire de nombreux diplômes universitaires, dont trois baccalauréats (psychoéducation, théologie, ès arts), une licence en psychopédagogie et un «Master in Theology», Georges Croteau détient un doctorat en philosophie de l’éducation.

Avant de s’occuper des activités pastorales, Monsieur Croteau a enseigné pendant presque 30 ans au Département de théologie de l’UQTR. Jadis, il avait enseigné au primaire et au secondaire, et c’est à lui qu’on doit la toute première école privée de type «Sport-Études» au Québec, alors qu’il était directeur à Shawinigan-Sud, école inspirée de ses voyages à Vanves, en France, et à Winnetka, près de Chicago.

Quand il n’est pas à l’UQTR ou en train de donner une conférence en Inde, ou encore s’il n’est pas en mission à Singapour, en Malaisie, en Thaïlande, en Afrique, à Haïti ou en Europe, il n’en demeure pas moins occupé, puisqu’il est aussi curé pour la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul qui compte quatre églises.

La vie de religieux

Les frères de Saint-Gabriel, les Frères de la Charité, les Frères Maristes, les Frères du Sacré-Cœur… Il faut dire que je ne suis vraiment pas familière avec la vie de «religieux». Je ne comprends pas comment ça fonctionne, ni trop pourquoi on le fait. Quand on entre chez une communauté de frères, c’est une famille pour la vie.

Il m’explique qu’on y verse son salaire et qu’en retour, la mise en commun des ressources facilite les voyages à caractère humanitaire et l’aide aux plus démunis, ce qui lui a permis, entres autres, d’amener plusieurs jeunes aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Sydney, Rome, Toronto, Denver, Cologne et Rio (d’où il revient tout juste), ou encore de venir en aide à des réfugiés au Laos.

Je lui demande si ce fut ce qu’on appelle une «vocation» pour le petit garçon originaire de Saint-Nicolas, près de Québec. Il me répond que c’est bien un appel qu’il a senti. Et il a répondu par des vœux perpétuels (!) de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ça me fait un peu peur moi, la perpétuité. Ça a bien dû être difficile à un moment, Monsieur Croteau? Le questionnement est inévitable dans toute une vie, semble-t-il, surtout dans la vingtaine, mais c’est simplement une occasion de réfléchir, puis de réaffirmer son choix.

Les frères enseignants

Sous un Post-It «À Myriam» soigneusement déposé sur le bureau du journal, je retrouve son ouvrage Les Frères Éducateurs 1920-1965: Promotion des études supérieures et modernisation de l’enseignement public.

Écrit de sa main, ce livre «veut montrer que les Frères ont joué un rôle déterminant dans la genèse et l’évolution du niveau secondaire public», tel que le mentionne le Frère Untel dans la préface.

Malgré la réputation parfois ternie des religieux, il faut sans doute reconnaitre le travail des nombreux frères enseignants qui ont œuvré avec humilité, dans l’obscurité presque, sans recherche de prestige ou de pouvoir.

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Je ne sais jamais trop par où commencer, ni finir d’ailleurs, quand je dois relater la vie de quelqu’un qui a autant d’expérience ou d’éducation, par peur d’en oublier le plus important, de délaisser au passage les plus beaux morceaux. J’essaie tant bien que mal, en très peu de mots, de partager ce que je perçois, en tentant de mettre en lumière l’essence de cette personne qui croise mon chemin.

Je lui demande si ce fut ce qu’on appelle une «vocation» pour le petit garçon originaire de Saint-Nicolas, près de Québec. Il me répond que c’est bien un appel qu’il a senti.

Je garde en tête que sa plus grande fierté est de s’occuper de ses prochains dans leur intégralité, sans égard aux croyances ou à la religion, mais bien dans toutes ses dimensions, soit intellectuelle, physique et spirituelle.

Monsieur Croteau, c’est un «distributeur de sourires», une présence accueillante qui fait la différence. Il aime raconter que la pastorale, c’est comme le sucre à la crème qu’il distribue une fois par mois, ça fait du bien. Un peu comme lui d’ailleurs.

J’ai entendu entre les branches qu’il allait fêter ses 80 ans prochainement. Si vous le croisez, pourquoi ne pas lui échanger un sourire, ou pourquoi pas, une partie de badminton?

Ouverte tous les jours de la semaine, la chapelle accueille les messes les lundis, mardis et mercredis midis. On y célèbre des baptêmes, des confirmations et même des mariages. Monsieur Croteau est responsable des nombreuses activités sociales, religieuses et caritatives reliées à la pastorale. Pastorale UQTR: 0030 Susor-Côté, 819 376-519, http://www.uqtr.ca/etudiant/pastorale.shtml.

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