Internat en psychologie: Les doctorants stagiaires se joignent au boycottage

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Le 23 février, la présidente et le vice-président de la FIDEP, Josiane Jauniaux et Eddy Larouche, ont rencontré à l’Assemblée nationale Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins. Photo: FIDEP
Le 23 février, la présidente et le vice-président de la FIDEP, Josiane Jauniaux et Eddy Larouche, ont rencontré à l’Assemblée nationale Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins. Photo: FIDEP

Après leurs études et 700 heures de stage, les étudiants en psychologie effectuent un internat de 1600 heures. Le problème : ces heures de travail ne sont pas rémunérées, alors qu’à ce stade le doctorant a développé une autonomie professionnelle qui lui permet de réaliser 80 % du travail d’un psychologue. Depuis l’annonce du boycottage des internats en décembre dernier, les doctorants stagiaires se sont joints dernièrement à eux pour faire pression.

Josiane Jauniaux, présidente de la Fédération interuniversitaire des doctorants en psychologie (FIDEP), explique la situation : «En internat, nous travaillons gratuitement pendant un an à temps plein dans le monde de la santé et de l’éducation, contrairement au reste des internes au Canada qui sont rémunérés 31 000$». La présidente de la fédération trouve cette demande légitime. En effet, il s’agit ici de mettre à niveau les conditions de travail des internes par rapport aux autres étudiants du Canada. Environ 250 internes paient leurs frais universitaires chaque année, mais lors de l’internat, ils ne touchent aucune rémunération. Pour la présidente de la FIDEP, c’est abusif. Malgré les nombreuses subventions des associations, Josiane Jauniaux rappelle que ce ne sont pas ces dernières qui fournissent la rémunération pour l’internat, mais le ministère de la Santé. La présidente déplore aussi la difficulté à maintenir une mobilisation au sein même de la FIDEP, car les membres s’y renouvellent régulièrement.

«En internat, nous travaillons gratuitement pendant un an à temps plein, contrairement au reste des internes au Canada qui sont rémunérés 31 000$» – Josiane Jauniaux, présidente de la FIDEP

Boycottage des doctorants stagiaires

«Depuis plusieurs années, on entreprend des démarches, mais ça n’a pas marché. Alors, on va continuer à boycotter les services», déclare la présidente de la FIDEP. Aussi, pour augmenter la pression, 450 étudiants de l’UQTR qui doivent réaliser leur stage de 700 heures se sont joints à la fin février au boycottage des internes. Ce boycottage a plusieurs conséquences, notamment au niveau de l’accessibilité, toujours selon Josiane Jauniaux : «On va stopper les services offerts, comme la consultation, l’évaluation, l’intervention, ou encore, la psychothérapie». D’ailleurs, les étudiants sont présents dans des lieux divers: dans les CLSC, les hôpitaux, les centres de réadaptation, dans les écoles et dans les cliniques universitaires. De plus, certains internes qui devaient s’assurer de la supervision des stagiaires ne le feront pas durant cette période de boycottage. Au total, pas loin de 700 étudiants québécois vont boycotter les services psychologiques et neuropsychologiques à partir de septembre prochain. Cependant, la présidente de la FIDEP garde espoir: «On espère que cette situation va être réglée d’ici septembre, on n’a pas beaucoup d’autres moyens de faire entendre nos voix».

Mobilisation à travers le Québec

Josiane Jauniaux rappelle que le besoin d’internes dans les milieux de la santé est parfois criant. En effet, dans les domaines moins populaires auprès des internes, des bourses de 5000$ existent pour attirer les étudiants. Pour la présidente de la FIDEP, cela ne fait que prouver que certaines cliniques ne fonctionnent qu’avec des internes. Ce mouvement de boycottage a lieu également dans plusieurs autres universités du Québec, dont l’Université du Québec à Montréal, l’Université de Montréal, l’Université Laval, à l’Université du Québec à Chicoutimi et l’Université de Sherbrooke. La campagne de mobilisation et de sensibilisation menée par la FIDEP depuis décembre 2015 a déjà permis de recueillir plusieurs appuis.

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