Intervention en déficience intellectuelle : Une synergie aide grandement le processus

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Dany Lussier-Desrochers, professeur au Département de psychoéducation de l’UQTR. Photo : En Tête, UQTR

Par Nicolas Poulin, journaliste

Dany Lussier-Desrochers, professeur au Département de psychoéducation à l’UQTR, en collaboration avec Sylvie Hamel, aussi professeure au Département de psychoéducation, travaille sur un projet pilote visant à instaurer correctement les technologies de soutien à l’intervention dans les Centres de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED).

Le projet veut mettre de l’avant un accès aux technologies par les individus ayant une déficience intellectuelle (DI). Également, celui-ci tente d’aider les CRDITED dans l’élaboration des technologies qui servent à augmenter la responsabilité des personnes atteintes de DI.

L’attitude positive est primordiale

M. Lussier-Desrochers a avoué que son équipe et lui ont été étonnés face aux résultats obtenus jusqu’à maintenant avec le projet pilote. «Nous avons été très surpris de constater la volonté ferme des milieux de vouloir intégrer les technologies dans le domaine de l’intervention en déficience intellectuelle. Les acteurs-clés des CRDITED ont une attitude positive en lien avec ces technologies. L’attitude positive constitue en fait un levier important pour le déploiement de l’innovation dans un milieu. Le personnel des CRDITED est également conscient des nombreux obstacles et enjeux qui se dressent», a mentionné M. Lussier-Desrochers.

Le groupe qui est à la tête de ce projet est surpris de la bonne relation qui s’est développée entre l’équipe de recherche et le groupe d’intervention. Les atomes crochus sont vraiment importants dans la continuité de l’étude et dans ce contexte-ci, c’est le cas. «Ce qui nous surprend, c’est la volonté des CRDITED d’établir un partenariat de recherche solide qui soutiendrait cette initiative. Les gens reconnaissent la contribution de la recherche. Le lien positif tissé entre les deux milieux (recherche et intervention) constitue une force agissant comme un puissant catalyseur de changement. Cette synergie est assez exceptionnelle et constitue une caractéristique qui différencie notre démarche de celles réalisées dans d’autres milieux», a ajouté le professeur.

La lumière au bout du tunnel

Par ailleurs, M. Lussier-Desrochers est confiant de trouver des pistes de solutions pour les huit enjeux qu’il a cernés avec son projet pilote. «La mise en place de comités de coordination dans les milieux de réadaptation permet de trouver des solutions en misant sur une approche collaborative. En effet, ces comités regroupent une expertise diversifiée (gestionnaires, intervenants, chercheurs, spécialistes en informatique, représentants des communications) qui réfléchissent à des solutions et évaluent le déploiement de ces dernières dans les milieux. De plus, la recherche a permis dans certains milieux de formaliser un rôle de conseiller techno-clinique qui a pour mandat de gérer quotidiennement les enjeux associés au déploiement des technologies. Cette fonction n’existait pas avant dans ces milieux», a-t-il souligné.

M. Lussier-Desrochers a aussi expliqué que son équipe de recherche travaille présentement sur un dossier afin de conserver des traces de l’expertise : «Nous travaillons actuellement à la mise en place de notre Centre d’expertise en innovation techno-clinique qui permettra à l’ensemble des milieux de réadaptation de partager de l’information sur le déploiement et l’implantation des technologies de soutien à l’intervention. Ainsi, l’expertise développée ne sera pas perdue et pourra être mise à contribution pour l’ensemble des milieux. Le Centre pourrait également devenir une référence pour les autres établissements du réseau de la santé et des services sociaux, pour le milieu scolaire, etc.»

Au cours des prochains mois, voire des prochaines années, le but principal est d’implanter un Centre d’expertise en innovation techno-clinique (CEITC) qui bénéficierait à tous les CRDITED dans l’ajout des technologies.

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Légende :

Exergue : «Nous avons été très surpris de constater la volonté ferme des milieux de vouloir intégrer les technologies dans le domaine de l’intervention en déficience intellectuelle. Les acteurs-clés des CRDITED ont une attitude positive en lien avec ces technologies.» – Dany Lussier-Desrochers, professeur au Département de psychoéducation.

Dans un encadré, si possible…

Les huit enjeux cernés :

  1. Absence d’un cadre de gestion guidant le déploiement des technologies
  2. Pression financière dans un contexte de restriction budgétaire
  3. Sous-estimation des ressources humaines et matérielles nécessaires
  4. Vision unidimensionnelle de la situation
  5. Apparition d’enjeux éthiques associés au déploiement des technologies
  6. Méconnaissance des technologies utilisables en intervention et compétences technologiques limitées
  7. Capacités techniques des établissements et gestion de la sécurité des actifs informationnels
  8. Transformation des pratiques cliniques
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