Depuis quelques semaines, la colère monte dans la population : hausse injustifiée des droits de scolarité, corruption dans l’industrie de la construction, pollution des gaz de schiste, volonté de gaspiller une tonne d’argent dans la désuète Gentilly-2, scandale des garderies aux «ti-namis» libéraux, décrochage scolaire, un million d’analphabètes légers, alouette! Au final, l’insatisfaction de la population envers le gouvernement Charest se maintient dans les 74% depuis plusieurs années.
1. Santé. Au départ d’un règne politique interminable de neuf ans, les libéraux avaient comme priorité, en 2003, la santé. Résultats : la controversée grippe H1N1, à peine 2% des dossiers médicaux ont été numérisés, le temps moyen d’attente dans les urgences des hôpitaux québécois est de 17,5 heures, le CHUM n’est toujours pas construit (alors que le stade olympique l’a été en moins de six mois en 1976!); bref, un échec historique total.
2. Histoire. Je n’insisterai pas, mais lorsqu’une majorité de la population ne sait pas l’origine de sa devise, le pire est à venir. À quand un cours d’histoire nationale imposé au collégial tel que proposé par la Coalition pour l’histoire qui réunit divers acteurs du milieu?
3. Langue. Comment faut-il interpréter que la ministre responsable de la Charte de la langue française (St-Pierre) qualifie d’«alarmiste» une étude du PQ qui concluait que d’ici 2016, le poids des francophones à Montréal passera de 49,8 à 43% et que dès le lendemain, le ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles abolissait 31 classes de francisation pour les nouveaux arrivants pour sauver à peine 5 millions? Zéro crédibilité.
4. Fierté nationale. Ayant oublié la fête du drapeau (21 janvier) deux fois consécutives en 2011-2012, le gouvernement Charest mérite toute la honte possible qu’un peuple peut et doit avoir à l’égard de son premier ministre, porte-parole officiel de la nation majoritaire du Québec, donc francophone, porteuse d’une riche culture historique.
5. Environnement. Oui bravo, ils ont décidé (sur papier) de protéger 50% du grand nord québécois, mais les libéraux ont oublié le développement des transports en commun dans le sud, c’est-à-dire les zones véritablement habitées… Que doit-on espérer d’un gouvernement qui appuie et défend largement les industries d’énergies polluantes comme le gaz de schiste et le nucléaire au détriment des énergies vertes et renouvelables?
6. Démocratie véritable. Le gouvernement devrait distribuer des machines dans chaque maison afin d’adopter des lois importantes, après des débats publics animés dans tous les médias. Les lois ne seraient plus votées qu’à l’Assemblée nationale, mais dans chacun des foyers. Je souligne en ce sens les nombreuses pétitions sur le site de l’Assemblée nationale, allez y jeter un coup d’œil! Mais qu’en est-il de la démocratie réelle : à quand les élections à date fixe, le poste de premier ministre au suffrage universel et la réforme vers un scrutin proportionnel?
7. Médias. Évidemment, qui dit démocratie, dit éducation populaire. Quatrième pouvoir après le législatif, l’exécutif et le judiciaire, l’objectivité de l’empire médiatique vacille désormais devant le poids des puissants milliardaires du Québec comme Paul Desmarais de Power Corporation qui détient la majorité des médias québécois… l’autre moitié appartient surtout à Quebecor. La convergence libérale et fédéraliste tue le savoir réel à propos du potentiel authentique de notre jeune et forte nation!
8. Artistes. Les humoristes – parfois mieux rémunérés que nos professeurs! – forment en quelque sorte le cinquième pouvoir grâce à la tribune publique à laquelle ils ont facilement accès. Quant aux artistes en général, dont le salaire annuel moyen est de 24 600 $, ils accusent un retard de 25% sur le revenu moyen de la population active totale, dépassant à peine le seuil de pauvreté de 20 000 $, alors qu’ils sont les polarisateurs de la langue et de notre culture.
9. Éducation. L’un des pires dossiers des libéraux. Évidemment, la gratuité scolaire défendue par plusieurs, que je partage profondément, est préalable afin de répandre l’éducation populaire qui permettra à tous de prendre parole dans le débat public. À ce sujet, je vous réfère à mon article de novembre dernier, 10 raisons pour appuyer la grève étudiante générale illimitée, au www.zonecampus.ca .
10. L’économie. Sans parler de l’absence de coupables pour le fiasco terrible de la Caisse de dépôt (40 milliards perdus en 2008), nous assistons impuissants au vol de nos ressources naturelles. Les statistiques du vérificateur général sont sans équivoque : entre 2002 et 2008, 14 compagnies minières n’ont pas versé un seul sou de redevances à Québec, malgré une production d’une valeur totale de 4,2 milliards $. Quant aux autres, elles n’ont versé au total que 259 millions $ de droits miniers, durant la même période, au lieu des 2 milliards dus. Pourquoi ne pas faire comme la Norvège qui a accumulé un fonds de 500 milliards pour les prochaines générations grâce à ses redevances de 50% sur ses richesses naturelles? Notre pseudo-augmentation de 12 à 16% est une honte nationale et nous devons maintenant agir avec fermeté et audace, emparons-nous de la rue!