Je me souviens… Au pouvoir, citoyens!: «Nous, on est des Y!!!»

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Il y a deux ans, le Québec sympathisait avec le mouvement Occupy Wall Street et toute la haine contre le système monétaire opéré par le 1% des gens qui détiennent presque la totalité des richesses mondiales. Même la région de la Mauricie a eu son «Occupons Trois-Rivières» au parc Champlain en octobre 2011. De là, entre autres, allait naitre notre vigoureux et stimulant Printemps érable.

Les gens de la génération Y – qui ont été pour la plupart au cœur de la révolte étudiante – sont nés entre 1981 et 1998. Aujourd’hui, ils sont donc âgés entre 15 et 32 ans. Dans certaines philosophies sociales, on peut même élargir l’horizon entre 1980 et 2000. Pour mieux saisir la culture de ma génération, voici un regard intimiste, digne d’une confidence, sur mon enfance.

Je suis né en 1984, l’année maudite de l’écrivain George Orwell. Mais une christie de bonne année au cinéma: le sanglant Bloodsport, l’impressionnant Terminator, le satanique Indiana Jones et le temple maudit, puis le fabuleux Amadeus, oscar de l’année. En musique, c’est la sortie du EP Haunting the Chapel de Slayer, un groupe que j’ai de tatoué su’l cœur depuis mes 18 ans.

Je ne suis pas de la génération d’Albator ou de Goldorak, car c’est celle qui m’a précédée (celle de mes cousins plus âgés, qui m’ont aussi fait connaitre G.I. Joe), ni de la fin de ma génération qui eu les émissions débilitantes pour enfants qui s’y rattachent: Télétubbies, Pokémon, Caillou, etc.

Au primaire, nous avions des ordinateurs 3.86 avec des disquettes molles plus grosses que ma main. Au secondaire, j’ai vu la mutation du 4.86 au Pentium et l’apparition des disquettes 1,44 Mo où il fallait séparer un seul mp3 téléchargé sur Napster (RIP) sur plusieurs disquettes grâce au programme Win Zip… Mes jeux préférés étaient Wolfenstein, Doom et Duke Nukem. On aimait les jeux violents comme Mortal Kombat ou Killer Instinct plutôt que l’ours Paddington ou l’aventurier Teddy Ruxpin! Et je vous rassure, je n’ai jamais eu de Tamagotchi…

Être de la génération Y, c’est notamment avoir vu l’évolution du Nintendo au Nintendo 64 en passant par les chefs-d’œuvre du Super Nintendo (les trois Mario, Zelda, Mario Kart). Maudit que j’ai dépensé des heures à jouer à Golden Eye 007 (1997), je battais tous mes amis en multiplayer!

Nos dessins animés n’étaient pas si pires non plus avec nos Tortues Ninja mutantes nées dans des déchets nucléaires, Inspecteur Gadget, Les Amis de la forêt avec le méchant Cyrille Rictus qui voulait couper la «forêt des sapins verts», ou les chasseurs de fantômes dans Ghostbuster, à condition d’oublier la catégorie «bizarre mais attachant» tel les Snorky ou les Calinours.

Dès 1988, vient le fantastique Canal Famille où j’ai fait mon éducation humoristique: Télé-Pirate (1991-96) avec Guy Jodoin, Élise Marquis et Christian Bégin, Le Studio (Bruno Blanchet, Guy Jodoin), la séduisante Princesse astronaute (Pascale Bussière), la Rue Tabaga, Bibi et Geneviève (1988-93), Alphabus (aussi avec Guy Jodoin), Enfanforme (1991-95), les étranges Fripe et Pouille, l’éternel Radio Enfer ou les aventureux Intrépides (1993-96).

Je fais aussi partie de la génération qui s’endort en écoutant les albums de François Pérusse! Il est vrai que nous avons été choyés en humour de qualité au Québec: RBO, Taquinons la planète, 100 limites, La Petite Vie (1993-98), Piment Fort (1993-2001), La Fin du monde est à 7 heures (1997-2000) et tous les Bye-Bye.

Nous sommes des Y et nous continuerons avec fierté à prendre notre place en 2014 dans l’échiquier politique québécois et canadien.

Le contenu télévisuel pour les jeunes était à Radio-Québec (Télé-Québec) avec le Club des 100 Watts (1988-95) animé par Marc-André Coallier et soutenu entre autres par le prof Bof (le talentueux Marc Labrèche). À Radio-Canada, j’aimais les émissions comme Fais-moi peur (1990-2000), Frissons, mais j’ai toujours détesté profondément Watatatow (1991-2005).

Pour finir, parlons un peu de politique. Je suis de la génération «qui était trop jeune pour voter en 1995»; j’avais 11 ans, mais je me rappelle qu’on en parlait au primaire. On était tous POUR et on le colorait sur nos étuis à crayons. C’était rigolo de faire changer les manuels de géographie!

Mais aujourd’hui, l’heure est plus grave, face à un gouvernement fédéral royaliste qui gouverne sans le Québec. Pire que ça, en incluant tous les nouveaux arrivants depuis 1995, pratiquement la moitié de la population du Québec ne s’est jamais encore prononcée sur son avenir politique.

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Nous sommes des Y et nous continuerons avec fierté à prendre notre place en 2014 dans l’échiquier politique québécois et canadien. Nous sommes rendus à un changement de génération dans la culture politique et ce processus social doit s’effectuer sans attendre afin de ne pas tomber, comme la France ou les États-Unis, dans la gérontocratie (le pouvoir aux vieux).

Reposez-vous chers lecteurs pendant le congé des fêtes, car une nouvelle bataille démocratique s’impose au Québec lors du prochain budget du PQ au printemps prochain. Il n’est pas temps de lâcher notre combat contre la corruption, la domination des intérêts personnels en politique, la vente à rabais de nos ressources naturelles au secteur privé (voir scandale Anticosti) et la marchandisation du savoir. Notre avenir est entre nos mains, il suffit de s’y intéresser et de s’impliquer. Le militantisme n’est pas une maladie, mais une rampe de lancement pour l’espoir.

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