
Si vous ne résidez pas dans une grotte en Amazonie, vous avez probablement entendu parler de la toute nouvelle émission de Marie Kondo sur Netflix. Marie Kondo, cette mignonne Japonaise, prêtresse du ménage, a démarré un mouvement mondial de désencombrement, d’abord avec ses livres, puis avec sa binette sur Netflix.
Vous vous demandez peut-être si la philosophie de Marie Kondo est écolo. Certains disent de Kondo qu’elle prêche le gaspillage, car elle veut que les gens jettent des objets qui n’inspirent pas de joie. D’autres la vénèrent comme une sainte après avoir fait un changement drastique dans la manière dont ils voient leurs possessions. Devinez de quel côté je penche ?
Les dangers de la méthode Kondo
Je me souviens très clairement de la période de ma vie où j’ai lu The Life-Changing Magic of Tidying Up de Kondo, et une chose qui m’avait marquée, c’est que l’auteure suggérait de jeter les objets qui ne nous inspiraient pas de joie. Oui, oui, jeter. Dans l’émission Netflix, on voit cependant certains participants se départir de leurs objets en les amenant dans des organismes de charité, mais il reste important de bien trier les objets dont on se sépare, sinon on ne peut pas dire que ce processus est très écologique.
Vous vous demandez peut-être si la philosophie de Marie Kondo est écolo.
Il y a d’ailleurs déjà une polémique à ce sujet dans le milieu du livre, car Kondo proposait de jeter les livres qui n’apportaient plus de joie à son propriétaire — je vous suggère plutôt d’en faire don à des librairies, des écoles ou des magasins seconde main, bien sûr. (La littéraire en moi ne supporterait pas de voir un livre en bon état dans le bac de recyclage, quelle horreur !)
Le plus grand danger de la méthode Kondo, à mes yeux, est de voir ce désencombrement simplement comme une façon de faire de la place pour d’autres objets. C’est bien beau de se débarrasser des items qui ne nous servent plus, mais si ce vide créé est comblé plus tard par d’autres items, ça devient moins écologique que si vous n’aviez pas fait le ménage.
La méthode ne fonctionne que si votre façon de voir vos objets et la consommation elle-même change également. La clé, c’est d’utiliser le slogan de François Legault (mais cette fois pour une bonne raison) : on en prend moins, mais on en prend soin.
Prendre soin de ses objets, les réparer au lieu de les remplacer, les garder, car ils nous servent bien, non pas parce qu’ils sont tendance ou parce que c’est le plus récent modèle, ce sont des gestes écologiques. Si votre cellulaire marche déjà très bien, pourquoi ne pas le garder aussi longtemps que possible et le réparer au fur et à mesure ?
La méthode ne fonctionne que si votre façon de voir vos objets et la consommation elle-même change également.
Ainsi, le désencombrement nous apporte de la joie, mais aussi combat l’obsolescence programmée, c’est-à-dire le fait de réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour vous pousser à en acheter un autre pour le remplacer. Et ça, c’est pas mal écolo.
En quoi le minimalisme est écolo ?
Dans mon parcours, je suis tombée dans la marmite de Marie Kondo, du minimalisme et du zéro déchet en même temps. Dans cette période de ma vie, je voulais changer ma façon de consommer, et je voulais réduire mon impact sur la planète. Il est donc difficile pour moi de dissocier minimalisme et écologie. Certes, ce ne sont pas tous les écolos qui sont minimalistes et ce ne sont pas tous les minimalistes qui sont écolos. Mais pour moi, les deux mouvements gagnent à unir leurs forces.
Ce ne sont pas tous les écolos qui sont minimalistes et vice-versa. Mais les deux mouvements gagneraient à unir leurs forces.
En libérant son espace grâce à la méthode Kondo, on se donne l’opportunité d’habiter de plus petits logements. Au lieu d’une maison de trois étages encombrée d’objets inutiles, on peut considérer un condo, plus petit, mais plus zen. Et le fait de réduire la grosseur de nos habitations, c’est très écologique. Saviez-vous qu’en date de 2014, les maisons canadiennes comptaient 1900 pieds carrés pour une moyenne de 2,5 personnes ? Si l’environnement vous importe peu, peut-être que la facture d’Hydro vous convaincra de minimiser votre vie.
Un plus petit espace occupé signifie des économies monétaires, des économies d’énergie considérables, sans oublier l’économie de produits ménagers et de temps pour nettoyer moins de pièces.
Le minimalisme est écologique lorsqu’il transforme notre façon de consommer, lorsqu’il freine la surconsommation et le gaspillage de ressources. Consommer moins, c’est nécessairement réduire son empreinte écologique. Revenir à l’essentiel et privilégier les humains aux objets, c’est aussi en soi écologique.
Philosophiquement, on pourrait même dire que ces deux mouvements prônent la diminution du «possédé» et la valorisation de l’«être». Nous n’avons pas à nous définir selon ce que nous avons, mais plutôt par ce que nous sommes.