Depuis quelques semaines déjà, le Québec a déclaré l’état d’urgence sanitaire. En effet, un nouveau virus découvert en Chine, le Covid-19 (type de Coronavirus), s’est amené jusqu’ici. L’Organisation mondiale de la Santé a déclaré le 11 mars dernier que nous faisons face à une pandémie mondiale. À l’heure actuelle, il n’y a aucun traitement connu. Certaines personnes infectées ne présentent que peu de symptômes, ce qui donne une maladie virale très insidieuse.
Ainsi, le but du Québec dans cette crise est d’aplatir la courbe de propagation. Cela a donc généré de nombreuses adaptations pour chacun.e.s d’entre nous, que ce soit la transition vers le télétravail ou la fermeture des écoles, entre autres. Nous sommes ainsi tout.e.s obligé.e.s, pour freiner la propagation du virus, à nous confiner et à ne pas sortir, à moins que cela soit essentiel.
Il est donc évident que le confinement engendre de nouvelles réalités, qui nous étaient inconnues. Qui plus est, vivre autant d’incertitude quant aux réels impacts de ce virus amène invraisemblablement son lot de stress, ce qui peut influencer la sexualité.
Les couples habitant ensemble
Nous pourrions penser que nous assisterons à une sorte de baby-boom, puisque les couples qui habitent ensemble pourront, alors qu’ils n’auront rien à faire à l’extérieur de la maison ou presque, avoir plus de relations sexuelles. Pourtant, plusieurs spécialistes s’entendent pour dire que ce sera plus ou moins le cas.
En effet, la crise que nous vivons en ce moment est source de stress émotionnel ou même financier. De ce fait, ce dernier aspect, et aussi l’intimité forcée, peuvent amener de la tension au sein des couples, comme l’explique la psychologue Rose-Marie Charest à l’émission Pénélope. Ainsi, plus la crise et le confinement dureront longtemps, plus les tensions pourront augmenter.
De plus, Alain Gariépy, sexologue, rappelle que le contexte actuel amène de la peur et des pensées menaçantes, ce qui augmente la production d’adrénaline et de cortisol, des «tueurs de libidos», comme il explique dans un article du Devoir. Il est donc normal pour certaines personnes de ne pas ressentir une forte libido en ce moment.
Cependant, ce n’est pas tout noir ou tout blanc. En effet, ce dernier explique que la crise actuelle peut être vue comme un «amplificateur émotionnel». Les couples qui vont bien de base pourront y voir un effet plutôt positif du confinement, comme une augmentation de la libido. En revanche, ceux qui vont moins bien pourront ressentir des effets plutôt négatifs.
Ainsi, il devient important de bien communiquer. Les deux psychologues invitées à l’émission Pénélope, dont Rose-Marie Charest, recommandent de parler des conflits au fur et à mesure qu’ils arrivent, pour ne pas accumuler de la frustration inutilement.
Un autre point important qui peut amener des tensions et des difficultés émotionnelles est le fait de devoir faire chambre à part, si l’un ou l’autre doit se confiner, puisqu’il/elle est à risque compte tenu de son travail, s’il/elle revient de l’étranger ou s’il/elle présente des symptômes. C’est donc un autre point à ne pas négliger pour bien comprendre les effets du confinement sur les couples.
Les couples n’habitant pas ensemble
En ce sens, le fait de ne pas habiter ensemble en tant que couple peut rendre le confinement difficile, puisqu’il faut rester chacun de son côté. Il faut donc user de créativité pour trouver des possibilités autres que les rencontres en personne, autant pour se parler que pour la sexualité à deux.
Avec Internet aujourd’hui, il y a plusieurs possibilités pour communiquer, et même vivre sa sexualité, que ce soit avec la webcam ou les sextos, qui peuvent permettent d’attiser le désir des couples séparés par le confinement. Malheureusement, il y aura toujours des risques à s’exposer en ligne de cette façon. Il faut donc rester vigilant, même en ces temps de crise.
Et les célibataires, eux?
Il est certain qu’en étant célibataire, il faut oublier les rencontres sur Tinder ou tout autre site, puisque cela va totalement à l’encontre des directives de confinement. Cependant, rien n’interdit leur utilisation. C’est donc peut-être le moment pour certain.e.s de revenir à la base, en parlant plusieurs jours avant de se rencontrer. Peut-être que le confinement permettra à certain.e.s de bâtir quelque chose… À suivre!
Et le plaisir solitaire, lui?
La masturbation en solo peut être quelque chose à explorer, même pour ceux/celles qui sont en couple, soit dit en passant!
Ce n’est pas pour rien que Pornhub, le site le plus populaire en contenu vidéo pornographique, est maintenant gratuit pour certains pays en confinement. Cependant, même si sa consommation n’est pas en soi mauvaise, il ne faut pas en abuser, puisque ce type de médias renforce la sexualité «fast-food», et ne représente pas la réalité.
De ce fait, le confinement peut amener de belles possibilités. Le manque de temps n’étant plus un argument valable, il est possible d’explorer et de (re) découvrir son imaginaire et ses fantasmes, et ce, sans la pornographie.
Il est donc possible d’en apprendre un peu plus sur soi en cette période. Cependant, avec le contexte actuel, il est primordial de ne pas trop s’en demander si l’envie n’y est pas, mais apprendre à s’aimer et à se connaître peut commencer dès maintenant, si le cœur est là.
Lire aussi : La p’tite vite: Couple en péril… Quand la pornographie s’en mêle
Pour en lire davantage…
Bien gérer sa vie de couple en confinement : https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/penelope/segments/entrevue/160592/couple-conflits-isolement-psychologie
Sexe et amour en temps de pandémie : https://www.ledevoir.com/societe/575563/un-printemps-sans-bisoux