
Isabelle Pagé étudie actuellement en doctorant en sciences biomédicales à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Diplômée du doctorat de premier cycle en chiropratique en 2011, elle réalise son projet sous la direction de Martin Descarreaux, professeur au Département des sciences de l’activité physique. L’étudiante et professionnelle s’intéresse à la manipulation vertébrale, pratique utilisée par différents professionnels de la santé dans le traitement des douleurs associées à la santé des colonnes vertébrales.
«En chiropratique, on sait déjà que les manipulations vertébrales marchent bien, mais on ne sait pas comment ça fonctionne.» – Isabelle Pagé
Dans le cadre de sa recherche, financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et un supplément de bourse du Fonds de recherche du Québec Santé (FRQS), Isabelle Pagé se demande quelle est la réception du corps par rapport au déplacement des vertèbres. En effet, lorsqu’un professionnel appuie sur une vertèbre rigide, il ne peut pas être certain qu’il s’agit exactement de celle qui doit recevoir le soin. «En chiropratique, explique l’étudiante, on sait déjà que les manipulations vertébrales marchent bien, mais on ne sait pas comment ça fonctionne». Dans les études précédentes, il est montré qu’une personne dont les douleurs baissent ont un dos moins rigide. L’étudiante cherche également à savoir la dose de manipulation à administrer, en lien avec l’évolution clinique des patients. Elle ajoute: «Quand on pratique, des patients ont le même profil, certains répondent bien, mais d’autres pas du tout. Alors cela dépend de nos manipulations.» La doctorante cherche ainsi à savoir comment optimiser les soins. Après avoir travaillé avec des patients ne souffrant d’aucun mal, l’étudiante collabore, cette fois-ci, avec des personnes souffrant de problèmes de dos.
Une aide précieuse: l’utilisation du robot
Développé depuis 2012, l’utilisation du robot représente un avantage: «Il est impossible de faire deux fois le même geste, contrairement au robot qui lui va répéter exactement le même». Néanmoins, le robot n’est pas utilisé dans le but de remplacer les professionnels de la santé, mais il permet plutôt une plus grande précision et ainsi, de mieux cibler les soins donnés aux patients. D’ailleurs, la doctorante et son professeur vont être les premiers à mesurer la rigidité du dos dans un environnement contrôlé avec le robot. Isabelle Pagé s’intéresse particulièrement aux douleurs au niveau thoracique, là où le corps contient moins de graisse et de muscles. Aussi, cet endroit est mieux adapté au robot et l’équipe est plus sûre de pouvoir contrôler les données. La doctorante explique: «Grâce au robot, il va être possible de modifier le dosage de manipulation, ainsi que la force que l’on applique. Finalement, on va savoir qu’est-ce qui est le plus efficace.» Le but est de comprendre comment fonctionne la question de la dose-réponse.
Prochain projet
En collaboration avec le département de l’Anatomie, l’étudiante va bientôt travailler sur le corps d’un cadavre non embaumé. Elle va palper les vertèbres et planter des petits clous là où elle va appuyer. Ensuite, elle va confirmer ses résultats avec l’échographie pour savoir si elle a agi sur la bonne vertèbre. Cette future expérience va permettre de savoir si l’étudiante aura besoin, à l’avenir, de l’ultrason, ou seule la manipulation manuelle sera suffisante. Isabelle Pagé précise: «L’ultrason, c’est pour être sûr, mais on ne l’utilise pas dans les pratiques.»