La recherche à l’UQTR: Comme un poisson dans l’eau

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Vincent Rainville, candidat au doctorat en sciences environnementales. Photo: L. Marseille
Vincent Rainville, candidat au doctorat en sciences environnementales. Photo: L. Marseille

Avec plus de 400 000 lacs répertoriés, la province de Québec baigne dans l’eau. Ce milieu méconnu et fort mystérieux soulève les passions de Vincent Rainville, candidat au doctorat en sciences environnementales. Celui-ci accorde ici une généreuse entrevue sur sa thèse de doctorat qui porte sur le polymorphisme des truites mouchetées.

Passionné de plein air depuis sa tendre enfance, Vincent rend l’utile à l’agréable en combinant pêche et… recherche. Originaire de Mont Laurier, ce dernier est titulaire d’un baccalauréat en biologie, avec spécialisation en écologie, de l’UQÀM. Comme l’explique Vincent: «La biologie, c’est l’étude de la vie». C’est donc un sujet qui est, somme toute, fondamental et très vaste. C’est lors de son baccalauréat qu’il décide de se spécialiser en écologie aquatique.

Outre sa passion pour la pêche, le choix de celui-ci d’étudier ce type de milieu relève de son côté mystérieux. En effet, le milieu aquatique est peu étudié et présente plusieurs complexités qui ne sont pas visibles pour le commun des mortels. C’est en faisant de la recherche que l’on en apprend sur ce sujet. «Étudier le milieu aquatique, ce n’est pas comme étudier la forêt, c’est beaucoup moins accessible», explique-t-il.

«La biologie c’est l’étude de la vie.» – Vincent Rainville

Quand passion rime avec ambition

Il est présentement dirigé par le très reconnu Pierre Magnan Ph.D. biologie, directeur de plusieurs centres de recherche dont le RIVE et le GRIL et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie des eaux douces. Les deux hommes mènent une étude portant sur la truite mouchetée, l’un des poissons les plus pêchés au Québec.

Grâce au sérieux qu’a démontré Vincent, et à l’ampleur de son projet, il est passé de la maîtrise au doctorat sans devoir rendre de thèse. Au lieu de cela, il poursuit son projet au troisième cycle.

Dans la lignée de Darwin…

Grossièrement, Vincent étudie l’évolution. Plus spécifiquement, sa thèse consiste à étudier le polymorphisme associé aux ressources chez la truite mouchetée dans les lacs du Bouclier canadien. En d’autres mots, il cherche à voir des différences entre ces poissons selon l’environnement dans lequel ils se retrouvent. «On étudie la truite mouchetée. Cette espèce-là présente plusieurs formes [polymorphisme] selon l’endroit dans le lac où elles se retrouvent. Certaines sont plus adaptées à la zone littorale, tandis que d’autres, à l’eau plus profonde». Il est à noter que ce phénomène est généralisable à d’autres espèces.

Après avoir échantillonné 28 lacs du boulier canadien les trois derniers étés, Vincent en est maintenant rendu à faire état des différences entre les poissons selon leur milieu. L’enjeu est donc de comprendre pourquoi certaines truites mouchetées s’adaptent mieux [physiquement] que d’autres à leur habitat, et ce, en fonction des autres d’autres espèces compétitrices.

Enjeux économiques et environnementaux

Tenant compte que l’industrie de la pêche a rapporté plus de 41 millions de dollars au Québec pendant l’année 2012-2013, la préservation des espèces de poissons représente un aspect économique fort important. Par ailleurs, la truite mouchetée reste une des espèces les plus convoitées par les pêcheurs québécois.

En amont de cela, il y a l’aspect environnemental qui reste important à considérer. En ce sens, nous ne connaissons pas bien les effets qu’ont certaines variables, comme la présence d’autres espèces dites «compétitrices», sur ces habitats.

C’est jeudi le 18 décembre que Vincent défendait son projet devant un comité d’évaluation constitué de professeurs.

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