
Visant l’obtention d’un double diplôme à l’Université de Limoges en France en collaboration avec l’Université du Québec à Trois-Rivières pour la maitrise en sciences et génie des matériaux lignocellulosiques, Jean-Charles Michaud concentre ses recherches sur la transformation d’algues en biocarburant.
Depuis longtemps attiré vers la chimie environnementale, Jean-Charles Michaud a d’abord été approché par son actuel directeur de recherche, le professeur Simon Barnabé, afin que celui-ci effectue un stage portant sur la valorisation de la biomasse algale.
«Cela m’a plu, parce que dans le contexte actuel, avec le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles, il est essentiel de trouver une solution verte qui respecte l’environnement», explique-t-il.
La transformation d’algues en biocarburant peut répondre en partie à ce problème, mais «n’est pas encore assez développée pour fournir tous les moyens en biocarburant», précise-t-il.
Une troisième génération de biocarburant
Depuis plusieurs années, les recherches scientifiques tentent de développer différentes alternatives aux carburants traditionnels qui épuisent les ressources naturelles de la planète.
Une première génération de biocarburant est basée sur la transformation de produits d’alimentation comme la canne à sucre ou la betterave sucrière. Ce type de biocarburant a toutefois des conséquences néfastes sur les marchés de l’alimentation, car l’engouement pour ces produits augmente leur cout.
Il y a ensuite la deuxième génération qui est produite à partir de déchets forestiers et agricoles. Cette forme de transformation, bien que beaucoup plus favorable pour les marchés boursiers, dépend de l’exploitation des sols, ce qui peut entrainer leur dégradation à long terme.
«Cela m’a plu, parce que dans le contexte actuel, avec le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles, il est essentiel de trouver une solution verte qui respecte l’environnement», explique-t-il.
La troisième génération, qui utilise la transformation de micro-organismes, n’a, quant à elle, aucun impact sur le prix des produits agricoles et s’affranchit de l’exploitation des sols.
Une source infinie de possibilités
Au cours de sa maitrise, Jean-Charles Michaud tente dans une première étape d’augmenter le nombre de cellules, puis dans une deuxième de stimuler leur production de matières grasses.
«C’est à partir des lipides trouvés dans les cellules des algues qu’on peut produire du biocarburant», explique-t-il.
Les algues ne sont pas seulement utiles pour la production de biocarburant, mais également pour la fabrication «de produits de cosmétique féminine, pour des fins médicales ou encore pour de la production de matières bioénergétiques comme de l’éthanol», souligne cet étudiant passionné par la chimie environnementale.
Les algues ne sont pas seulement utiles pour la production de biocarburant, mais également pour la fabrication «de produits de cosmétique féminine, pour des fins médicales ou encore pour de la production de matières bioénergétiques comme de l’éthanol», souligne cet étudiant passionné par la chimie environnementale.
La transformation d’algues en biocarburant est également bénéfique pour la valorisation des eaux usées. Avec l’aide du professeur Simon Barnabé, Jean-Charles tente d’extraire des eaux usées d’usines des micro-organismes algaux afin de les utiliser à des fins de transformation en biocarburant.
«On utilise ces eaux usées comme moyen de culture et ça permet en partie de les décontaminer», décrit-il.
Cette situation est toutefois paradoxale puisque ce sont ces mêmes groupes pétroliers qui «sont les plus importants investisseurs à pousser, de derrière, la recherche en développement des énergies vertes afin d’être les premiers à posséder cette nouvelle technologie», poursuit-il.
Le paradoxe des géants du pétrole
Bien que la découverte de nouvelles sources de biocarburant semble «être l’avenir», comme l’indique Jean-Charles, le plus grand obstacle à ces avancées sont les géants de l’industrie pétrolière.
«Le lobbying des grands groupes pétroliers est celui qui tente le plus de freiner les avancées de l’énergie verte et des produits issus de la transformation de la biomasse», explique-t-il.
Cette situation est toutefois paradoxale puisque ce sont ces mêmes groupes pétroliers qui «sont les plus importants investisseurs à pousser, de derrière, la recherche en développement des énergies vertes afin d’être les premiers à posséder cette nouvelle technologie», poursuit-il.
L’étudiant reste donc confiant face à l’avenir de la transformation végétale en biocarburant surtout qu’aujourd’hui «les gens sont beaucoup plus conscients des enjeux environnementaux qu’autrefois», mentionne-t-il.