J’adore les faits divers insolites, principalement lorsqu’ils exhibent l’incohérence des comportements humains. Ça me réconcilie avec mes propres non-sens. Sur le plan alimentaire, ils sont assez nombreux puisque j’adhère au flexitarisme. Ce néologisme vise les aspirants végétariens qui ont parfois des «instants de faiblesse», mais qui souhaitent tout de même se déculpabiliser de manger occasionnellement de la viande. En fait, le flexitarisme décrit un régime alimentaire similaire au végétarisme. Le but premier étant de réduire sa consommation de viande tout en reconnaissant qu’il est possible de manger de la chair fraîche en certaines circonstances. Bref, un lundi sans viande qui se prolongerait jusqu’au vendredi.
Comme il s’agit d’un choix purement personnel, j’endosse assez bien le petit côté illogique de celui-ci. Toutefois sur le plan collectif, quelques-unes de nos décisions alimentaires engendrent des impacts nocifs sur notre environnement et il semble plus que nécessaire de repenser nos habitudes de vie afin de garantir un bien-être général qui serait en accord avec un modèle de développement durable.
Les établissements d’enseignement offrent un milieu fertile pour développer des politiques écoresponsables dans la mesure où leur mission éducative valorise l’innovation et le progrès. À l’Université Laval, le débat se déroule actuellement autour de la question de l’élimination de l’eau embouteillée sur le campus, un enjeu délicat qui concerne également l’UQTR.
Acheter ce qui devrait être gratuit
Parmi les moyens de l’industrie pour engranger des profits, la commercialisation de l’eau est sans doute la méthode parfaite: vendre ce dont tous ont besoin pour exister et plus insidieusement, vendre ce qui devrait être gratuit et accessible à tous. Pour ce faire, les entreprises conçoivent des campagnes publicitaires misant sur la fausse croyance que l’eau embouteillée serait plus pure et plus saine à la consommation que l’eau du robinet.
À l’exception de Longueuil qui a connu un véritable désastre en matière d’accès à l’eau potable au cours des dernières semaines, les municipalités du Québec exercent un contrôle strict sur leurs installations d’assainissement dans le souci d’offrir à la population une eau de qualité. L’Organisation internationale des Nations Unies a décrété l’accès à l’eau potable comme un droit humain fondamental. En Amérique du Nord, ce droit est très généralement respecté au point où l’on en profite pour marchandiser l’eau.
L’herbe est toujours plus verte chez les voisins
Plusieurs universités (Université de Sherbrooke, Université de Montréal) ont mis en place des mesures bannissant ou réduisant la vente d’eau en bouteille sur leur campus. Dans la foulée de ces mobilisations, le comité Univert Laval milite depuis 2010 afin d’enrayer la vente d’eau embouteillée à l’Université Laval. Celui-ci a publié dernièrement un manifeste détaillant les multiples raisons pour lesquelles cette pratique pose problème sur les plans de la santé, de l’environnement, de la consommation et de la justice internationale.
L’Organisation internationale des Nations Unies a décrété l’accès à de l’eau potable comme un droit humain fondamental. En Amérique Nord, ce droit est très généralement respecté au point où l’on en profite pour marchandiser l’eau.
Voici un exemple des arguments fournis par ce comité: trois litres d’eau sont nécessaires pour produire un litre d’eau embouteillée. On peut sans gêne nommer cela du gaspillage manifeste d’une ressource vitale. Sur la base de ces nombreux constats, Univert Laval recommande à son université d’adopter une règlementation axée sur le développement durable.
De notre côté de la clôture
Bien que diverses stratégies soient mises en œuvre pour favoriser le développement durable sur notre campus, notamment en ce qui concerne les moyens de transport où l’UQTR encourage le covoiturage et offre des rabais incitatifs au transport en commun, notre université ne possède pas de position claire au sujet de l’eau embouteillée.
C’est plutôt du côté des associations étudiantes que s’entame une réflexion sur la validité d’offrir de l’eau en bouteille sur notre campus. Par exemple, l’association BaccVert profite de la journée sans eau embouteillée pour effectuer un travail de conscientisation environnementale en rappelant les côtés négatifs de l’industrie de l’eau et en proposant des trucs simples pour remédier à la situation. De même, en début de session l’AGE combine à la vente des agendas scolaires celle de bouteilles réutilisables, façon simple d’éviter l’achat d’eau embouteillée.
I want you for UQTR Army
Les années d’une formation universitaire sont décisives, car nous y acquérons les connaissances qui feront de nous des spécialistes à la hauteur des exigences de nos milieux professionnels respectifs. Être un étudiant studieux et engagé dans la réussite de ses études est une attitude noble, mais selon moi insuffisante. L’université regorge de comités, d’associations étudiantes, d’équipes sportives qui proposent d’enrichir votre expérience scolaire en vous impliquant dans des projets qui correspondent à vos champs d’intérêt.
Que ce soit pour militer en faveur d’idéologies environnementales comme dans le dossier de l’eau en bouteille ou pour organiser des activités au sein de votre programme d’étude, l’UQTR a besoin d’une communauté étudiante motivée et active qui agira comme moteur de changement de manière à faire progresser les débats, mais surtout à dynamiser l’université. Ne soyez pas timide, engagez-vous.