Le mot de la rédaction: Sacraliser le réel

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Vous aurez peut-être su apprécier les deux dernières chroniques culturelles que j’ai signées à l’intérieur de ce journal. Maintenant, c’est avec une grande fierté que je vous annonce que je prends la barre du Zone Campus comme rédacteur adjoint en équipe avec Alexandra Lemire, qui assurera le prochain mot de la rédaction.

Pour les lecteurs assidus, vous savez probablement que le mot du rédacteur était assuré à chaque deux semaines par l’ancienne rédactrice en chef Myriam Lortie. J’aimerais donc prendre ces quelques lignes pour la remercier de la confiance et de l’appui qu’elle aura su nous apporter tout au long cette «passation des pouvoirs» ainsi que pour souligner le travail impeccable qu’elle a su accomplir durant son année au sein de l’équipe du Zone Campus. Nous espérons vivement parvenir à garder la barre aussi haute pour les numéros qui suivront.

Rédigeant déjà la chronique culturelle, il est évident que je ne souhaite pas ici me répéter. Cependant, il est instinctif pour moi d’utiliser chaque tribune qui m’est disponible pour traiter de culture, et d’autant plus de culture locale.

Pour ce numéro, j’aimerais traiter d’un sujet qui tend à m’harasser au plus haut point : La déshumanisation de l’artiste. Je m’explique ici. Quand je parle de déshumanisation, je ne parle pas non plus de démonisation telle qu’utilisée par multiples démagogues pour dénigrer la collectivité artistique québécoise. Au contraire, la déshumanisation de l’artiste se déroule plutôt chez le public admirateur, celui qui sacralise l’artiste. À un point poussé à l’extrême nous retrouvons le vedettariat hollywoodien qui va presque jusqu’à déifier certains acteurs ou musiciens forts d’une notoriété toujours grandissante.

Il reste néanmoins qu’au Québec, le grand public possède également ses grandes vedettes et ses figures caricaturales. Prenez par exemple Jean Leloup. N’est-il pas cocasse de constater que le grand public s’attend davantage à rire de ses bouffonneries lors d’une entrevue plutôt qu’à porter attention à ce qu’il dit vraiment? Voilà ce que j’entend par déshumanisation; sacraliser un personnage jusqu’à ce que celui-ci devienne un simple personnage du grand imaginaire collectif.

Cette réflexion me pousse tout de même à me demander si l’humain au sens large, n’aurait pas tout simplement besoin de ce créer cette mythologie collective dans un univers occidental aseptisé où le spirituel a depuis plusieurs années pris le bord.

Comme les grecs, nous nous construisons notre propre mythologie, basée sur un réel qu’on ne peut comprendre. Cette fois-ci, cette réalité est celle des créateurs, êtres incompris qui ne collent pas toujours au rationnel du monde dans lequel ils subsistent.

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