Le mot de la rédactrice: Nourrir sa propre plante

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mlortie

C’est stressant, vieillir. Surtout qu’on dirait qu’il y a un chemin tracé d’avance, comme un continuum sur lequel on se situe et où on est plus ou moins avancé par rapport aux autres. Oui, j’entre dans l’ère des bébés et des maisons sur Facebook.

L’envie me prend parfois de tout laisser là et d’aller parcourir des recoins du monde. Mais alors, est-ce que la cigale aura tôt fait d’avoir trop dansé pendant que la fourmi trimait dur pour se bâtir un nid?

À 25 ans, une maîtrise à peine entamée, un emploi stimulant, mais qui ne peut constituer un choix définitif de carrière, je ne crois pas être la seule qui se demande parfois à quoi servent autant de crédits universitaires, certes intéressants sur un bout de papier appelé C.V., mais dont les débouchés demeurent flous. Ça doit être parce que je viens de recevoir un courriel qui me demandait de commencer à rembourser mon prêt étudiant. Je suis chanceuse, il est mince, contrairement à bien d’autres.

Les concepts et les théories ont un goût amer d’illusion quand je vois toutes ces personnes si compétentes et qualifiées, qui n’arrivent pas à trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences et où, en plus, les factures d’épicerie s’empilent difficilement.

À tous ceux qui étudient dans un domaine qui n’aboutit pas à une profession stable ou préétablie, où il faudra faire sa marque et se distinguer par ses implications, sa personnalité et sa polyvalence, ben lâchez pas. Et c’est permis, parfois, de montrer ses faiblesses et ses doutes.

Il est bon de se rappeler que chaque parcours se vaut et que la richesse d’un personne est constituée de ses réussites oui, mais que le dialogue et l’apport qu’on peut tous se donner passe par les cicatrices qu’on veut bien se montrer. Pas dans les «posts» de nos meilleurs coups.

Dans ces moments de doutes hivernaux, l’heure est au lâcher prise. Chaque chemin est différent, et le continuum n’est qu’illusoire. À défaut d’avoir un avenir tracé, je me dis qu’il faut quand même continuer de se respecter et de nourrir la plante distincte et le morceau de terre qui nous ont été donnés.

Je n’ai pas particulièrement le pouce vert, mais je sais que certaines plantes ont besoin d’ombre pour grandir. D’autres ne fleurissent qu’à la chaleur. Et certaines mettent un long moment à pousser pendant que d’autres sont déjà en train de faner.

Bonne lecture!

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